Le serment

by Gwen

Titre Le Serment

Auteur Caroline G

Éditeur Plumes du Web

Date de sortie 26 février 2021

Un titre à commander ici Le Serment

Ils étaient jeunes, ils étaient beaux, un avenir radieux s’ouvrait à eux, ils se marièrent, eurent beaucoup d’enfants et une vie sans histoire … si ce descriptif ressemble à votre idéal de lecture du moment, passez votre chemin.

Une nouvelle fois, les Plumes du Web publient un roman fort en émotions, un roman solidement ancré dans le réel, ses plus grandes joies et ses chagrins les plus forts, pour nous entraîner dans une histoire qui a chaviré mon cœur.

Célia et Bastien se connaissent depuis toujours ou presque. D’abord amis, puis meilleurs amis, puis petits amis, ils ont tout partagé. Premier amour, premier baiser, première fois.

Ce lien si intense est complété par une amitié hors norme avec Giovanni, le casse cou de la bande. Là où les deux premiers ne rêvent que d’une vie posée, d’une famille et du doux ronronnement de l’harmonie, le troisième rêve de voyager, de servir, de bouger et de ne pas tomber dans la routine.

Ce sera l’armée pour Giovani au grand dam de sa mère qui tremble à chaque mission.

Pour Célia et Bastien ce sera un autre rêve, un autre projet, une autre façon de donner un sens à la vie en la perpétuant.

Et si la vie peut être belle de bonheur tout simples comme ceux dont l’autrice émaille son récit bien mené et très agréable à lire, elle peut aussi, de façon tout aussi banale, tout détruire et tout arracher.

Alors commence pour ceux qui restent l’indicible « travail » de deuil et de reconstruction. C’est une occupation à temps plein. Respirer, se lever, avancer, supporter un jour après l’autre, endurer une nuit identique à la précédente par tous ses cauchemars et cette parcelle de seconde du réveil où l’on peut croire que rien n’a changé, c’est effectivement une routine qui, seule, peut permettre de mettre encore un pied devant l’autre dans une chorégraphie qui aurait perdu son âme.

Mais pour ceux qui restent, (quel que soit le degré d’accompagnement et dans leur malheur, nos héros démolis peuvent compter sur des familles soudées les unes aux autres comme on l’est quand on a passé tant d’années ensemble), les mots semblent de vains secours et le temps une prolongation du purgatoire.

À moins que … à moins que ceux qu’on aurait aimé frapper pour leurs adages ridicules et pleins d’un espoir illusoire ne soient pas si éloignés de la vérité. Une nouvelle rencontre, des retrouvailles, des yeux qui s’ouvrent.

Et si, quand tout semble fini, il en restait encore un peu… Un peu de vie, un peu de bonheur, un peu de tout ce qui rend l’existence plus belle à vivre.

Je ne vous en dirai pas plus -je vous en ai déjà beaucoup dit- et je préfère vous expliquer pourquoi j’ai aimé ce livre.

Tout d’abord, j’ai aimé son ancrage dans le réel. Quoi que le métier de Giovanni ne soit pas des plus communs -et permette de lire de très belles et fortes pages d’opération qui sonnent comme un hommage à nos troupes extérieures- les situations affrontées par les personnages sont tristement plausibles. Peut-être même vous ont-ils touché, vous ou des personnes qui vous sont chères. Et rien que pour ça, j’aime cette histoire.

J’aime le petit grain de folie de l’évasion, mais de plus en plus, en tant que lectrice, pour être touchée, j’ai besoin de quelque chose qui sonne vrai. Et cette histoire sonne terriblement vrai. Elle m’a touchée parce qu’elle aborde des sujets qui font partie de mes angoisses les plus profondes.

Et je trouve que les mots de Caroline G, ses descriptions, en particulier celles de l’état d’esprit des protagonistes, sonne particulièrement juste. Sans doute est-ce pour cette raison que l’émotion m’a submergée à plusieurs reprises.

En effet, plus que les péripéties et les rebondissements -qui sont très bien menés ceci dit- ce qui m’a émue, c’est de lire le cheminement psychologique des personnages et les différentes phases du deuil. Je trouve en particulier que le « avancer quand même » est très bien rendu et que la culpabilisation de ceux qui survivent fonctionne à la perfection, en particulier lorsqu’il s’agit de se reconstruire ou de franchir des étapes décisives.

Les valeurs de cette histoire, la famille, l’amitié, l’engagement, la fidélité, ne sont peut-être pas dans l’air du temps, quoique.

Pourtant, elles honorent les personnages qui n’agissent pas à la légère et pèsent les conséquences de leurs décisions, sur leur vie bien sûr, mais aussi sur celle des familles de cœur que le temps et les épreuves ont forgées.

Et j’ai beaucoup aimé que l’égoïsme et la recherche personnelle de son propre plaisir ne soient pas le maître mot.

De plus, j’ai aimé l’amitié très forte qui unit les personnages, entre eux, mais aussi aux autres. Camille, Pauline et Matt sont autant de renforts que chacun aimerait avoir à ses côtés. Gabriel, Leslie et les autres ont également une place forte à jouer et, tout en restant attentive à ses héros, l’autrice a su nous les rendre attachants et conforter cette impression que seul, on va plus vite, mais qu’ensemble on va plus loin, plus solidement, même quand tout semble hurler qu’il n’y a plus d’espoir.

Enfin j’ai été particulièrement sensible à des instants de grâce comme la vie sait en offrir, même au milieu des pires tempêtes.

Vous l’avez vu, cette chronique se doit, nécessairement, de garder de multiples zones d’ombre.

Si vous avez déjà lu ce roman, je suppose que vous aurez comblé les blancs et que vous validerez, vous aussi, les raisons pour lesquels je félicite l’autrice et sa maison d’éditions pour cette belle réussite.

Si vous ne l’avez pas encore lu, j’espère que vous aurez trouvé ici des raisons de remédier à ce manque, en vous rappelant que, malgré des moments particulièrement tristes, ce roman est une très très belle leçon de vie sur la reconstruction et la deuxième chance, un ode à l’espoir que je vous invite à ne surtout pas rater.

Parce que Célia, Bastien, Giovanni et les autres le méritent.

 

Comme souvent, mais c’est particulièrement vrai

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