Nos coeurs à vif d’Isabelle Louis

by Gwen

Titre Nos coeurs à vif

Auteur Isabelle Louis

Éditeur City éditions

Date de sortie 20 Août 2020

Un titre à découvrir en cliquant sur ce lien nos coeurs à vif

Aujourd’hui, je vous présente un roman qui sort des sentiers battus, aborde avec délicatesse des thématiques lourdes et vous offrira une parenthèse musicale et forte en sentiments.

Zachary Williams (Zach) est une jeune femme qui passe sa vie dans la Maison des Autres, un foyer pour des enfants cabossés par la vie. Elle y vit depuis huit ans, d’abord en tant que résidente, puis comme coordinatrice de la maison, un peu comptable, un peu éducatrice, totalement impliquée dans le bien-être des enfants.

Le roman commence alors qu’elle traverse une mauvaise passe. Pepp, le responsable de la maison, mais aussi son père de substitution, est décédé depuis quelques semaines, et le nouveau propriétaire, Jackson Davies, ne semble pas sur la même longueur d’ondes, c’est le moins que l’on puisse dire.

Lui, son business, c’est l’immobilier, l’achat de biens délabrés et la revente avec une belle plus-value. Autant vous dire que l’ancien monastère qui abrite la Maison est du pain béni pour l’aider à sortir de ses imbroglios professionnels.

Mais, car il y a un mais, le testament qui lègue à Jacks la maison n’est pas sans malice. L’homme d’affaires uniquement centré sur sa petite personne, doit dévouer entièrement deux mois de sa vie aux autres, s’investir dans la Maison, remettre toutes les affaires à jour, et alors, peut-être, il pourra entrer en possession de son héritage.

Inutile de vous dire que la collision entre les deux personnages, opposés en tous points, va faire des étincelles. Classique pour une romance? Oui, mais pas tant que ça!

D’abord parce que le cadre de l’histoire n’est pas commun. En filigrane, on trouve des peines, des déchirures, des abandons et des peurs de l’avenir. On croise aussi une bienveillance qui suinte de chaque rapport humain, que ce soit entre les adultes ou envers les enfants.

Le cadre est strict mais n’exclut pas une fantaisie qui fait du bien. Les moyens financiers sont dérisoires, mais on trouve toujours moyen de faire avec, quitte à gagner le concours du plus beau sapin-moche. La famille de coeur dans laquelle chacun a trouvé abri est une entité inébranlable et rassurante comme des bras aimants.

Ensuite parce que l’auteur fait le choix d’intégrer un troisième protagoniste à part entière dans ce roman à deux voix: la musique. Elle ne sert pas seulement d’ornement auditif à la lecture. Elle est une partie intégrante de la vie de Zach, puis de celle de Jackson. Elle permet de s’évader, de rentrer dans sa bulle quand son monde s’effondre, de partager des émotions puissantes, que les mots ne rendraient que trop faiblement.

Mais cette romance m’a surtout touchée pour la révolution qu’elle opère en Jackson. Bien sûr, Zach m’a émue, les autres personnages m’ont touchée, mais Jackson!! On pourrait penser que son attraction pour la rebelle Zach, à l’exact opposé des femmes qu’il fréquente, à commencer par Kate, fille d’un notable local, le faisait évoluer. Elle n’est qu’une partie de l’équation. Par elle, il apprend à découvrir son père, à le haïr un peu moins fort, à défaut de comprendre comment il a pu être une idole pour « ses » enfants et l’exact opposé pour lui.

Avec les membres de son équipe, notamment Ted le cuisinier fantasque et Gavin le docteur, l’une des mémoires du lieu, il découvre une chaleur humaine très différente de celle qu’il pourrait espérer dans son entreprise.

Mais c’est surtout la maison qui le change, elle et les enfants, en particulier Kady, qui, peu à peu, font tomber toutes ses barrières et découvrir un univers qu’il n’imaginait même pas.

La romance, enfin, est un élément naturel et fougueux, une sorte d’évidence à laquelle aucun de ses deux acteurs n’avoue qu’il tient. Une espèce de hasard qui se développe à la façon d’une fleur sauvage: sans règle, sans tuteur, à travers quelques épines mais avec grâce et résistance pour affronter les courants.

Une vague puissante qui rappelle que, quoi que la vie ait distribué comme cartes, on est toujours plus fort à deux pour vaincre les courants contraires.

Il me donne le tempo. Celui qui guide mes pas, me berce et me rassure

Celui qui vivifie, qui blesse, qui guérit. Celui qui assure que, quel qu’en soit le chemin, le bonheur et la rédemption peuvent toujours trouver leur route vers ceux qui savent s’ouvrir à eux.

Une belle dose d’optimisme; une merveilleuse leçon de vie.

Une totale réussite pour ce baume apaisant et vivifiant posé sur ces Coeurs à vif.

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