Be my baby de Lily Tortay

by Gwen

Titre Be my baby

Auteur Lily Tortay

Éditeur HQN

Date de sortie 15 janvier 2020

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Plus je lis les livres de Lily Tortay, plus je suis fan. De son univers, de ses choix musicaux (et pas seulement parce que 99% d’entre eux au moins font partie de mes titres fétiches), de ses intrigues passionnées avec toujours le « petit truc en plus » qui fait passer de la lecture plaisir à une lecture qui marque et laisse une trace.

Je sais tout ça. Et pourtant j’ai attaqué ce nouveau roman en mode détente.

Une romance sur une double colocation: d’un côté Marie et Louise, qui travaillent dans la communication et accueillent Rose, l’héroïne de l’histoire, en quête d’une solution de logement. De l’autre Léandre et Charles, super sexy, super arrogant, super connard.

Jusque là, je me suis dit « ça va, je gère ». Aucun risque de me retrouver, comme dans mes autres lectures, le coeur serré ou emballé comme après un 1000 mètres en talons de douze. Je peux ranger kleenex et chamallows (quoique. On a toujours une bonne raison de manger un chamallow). Et j’y ai cru … ou pas.

Parce que, comme toujours, c’est dans un tourbillon d’émotions que nous entraîne Lily Tortay. Déjà, parce que Rose est une mini-tornade, véritable danger ambulant pour peu que des talons ou des nappes traînent à sa portée. Mais c’est aussi une femme au grand coeur qui se fixe des missions impossibles pour améliorer la vie des gens qu’elle aime et pour qui elle se donne sans compter. Mais c’est aussi une jeune femme pleine de failles qui se dévoilent à nos yeux, -et à ses colocataires- par touches successives. Dans un tableau, le plus souvent, ces petites touches ajoutent de la couleur et de la lumière. Là, c’est presque le contraire. Chaque révélation ajoute son lot de souffrances et une irrépressible envie de prendre la belle illustratrice dans les bras. Juste pour l’assurer que ça ira. Que la roue tourne. Que chaque jour de pluie est là pour que le soleil paraisse plus lumineux et l’arc en ciel plus coloré.

Ensuite parce que, pour faire une belle romance, il faut deux beaux personnages. Et que Charles Garel est assurément un des personnages masculins que j’ai le plus aimé dans mes dernières lectures. Côté pile, c’est un queutard, pyromane de petites culottes, qui couche à tour de bras (façon de parler) mais n’embrasse pas, parce que c’est trop intime. Un séducteur qui ne manque pas une occasion de provoquer sa nouvelle voisine, quitte à mettre en péril des parties de son anatomie, à en croire les menaces de Louise. Mais il y a un côté face. Et quelle face!! Un homme plus sensible qu’il n’y paraît, toujours prêt à cacher ses élans de sentiments par une bonne vanne. Un homme attentif à ceux qui lui sont chers. Prêt à tout lâcher pour courir à la rescousse de son meilleur ami ou de sa petite illustratrice. Parfois un peu étouffant parce qu’il n’a pas tous les codes des vraies relations, je l’ai trouvée très touchant dans tous ses efforts d’adaptation. Et d’un sex-appeal à toute épreuve. Mais ça, c’est une autre histoire. J’ai aimé sa façon de tout donner et la vulnérabilité qu’il manifeste par touche quand il laisse sa Rose porter son fardeau un moment. J’ai même aimé les moments où, comme sa dulcinée, j’aurais aimé le remettre à une place plus raisonnable. Bref, un héros coup de coeur, parfois dépassé par une réalité difficile à gérer.

Heureusement, dans cette étrange colocation ou personne n’est vraiment ce qu’il paraît, il y a de nombreux bras pour entourer, réchauffer et retenir les uns et les autres au moment où ils flanchent.

Parce que j’ai vu ce roman comme un hymne aux familles. Familles disloquées, dysfonctionnelles. Familles qui se transforment, se révèlent, se subliment. Familles que parfois, les gênes ne forment pas, mais que le coeur choisit.

Et il choisit bien le malin. Il répare les failles et les blessures, offre les frères et soeurs que la vie n’a pas pensé à donner.

Comme dans toute famille, on s’oppose parfois. Les noms d’oiseaux fusent de temps en temps. Il y a les turbulents qui se chamaillent autant qu’ils s’aiment (mention spéciale aux joutes de Louise et Charles); les grands frères qui veillent à ce que tout le monde aille bien. Mais il y a surtout l’amour. Inconditionnel même lorsque les confidences pourraient choquer, que les mensonges par omission blessent ou que les décisions ne conviennent pas à tous.

Inconditionnels, parce que l’amour, dans les romans de Lily Tortay, ne peut être qu’à cette mesure. Même si parfois il s’exprime mal, faute de mots ou des non dits qu’une éducation laisse en héritage.

Mais il y a encore une raison pour laquelle je ne peux que recommander cette lecture. Quoi, encore plus ? vous dites-vous. Eh oui! Je vous avais dit que plonger dans un roman de Lily Tortay, ce n’est pas juste dévorer le meilleur des gâteaux d’anniversaire. C’est aussi boire un bon Cosmo, grisant, sucré, mais un peu piquant et acide par moments.

Et dans ce roman, l’acide, ce sont les thèmes abordés. Je ne peux évidemment pas vous les dévoiler. Mais j’ai trouvé dans ces pages des problématiques qui transparaissent souvent dans les autres romans de Lily, mais aussi d’autres qui ont parlé à mon coeur de maman, de fille et même des éléments que, de mémoire, je n’avais pas lus ailleurs, intégrés à une romance. Ce qui prouve une fois de plus, si besoin en est, qu’une bonne romance fait passer un bon roman. Une très bonne romance laisse des traces. Une Lilyromance marque et résonne encore, même après le mot Fin.

Et mon petit doigt me dit que ce ne sont pas ses prochains textes qui me feront dire le contraire!

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