Sex friends pas de contraintes que du plaisir bonus #3

by Gwen

Bonjour à toutes et à tous

Aujourd’hui Sex Friends a deux mois, … deux mois, un bonus, ça vous va??

Celui-ci m’a été « soufflé » par des lectrices qui auraient aimé voir une rencontre entre Dex et Cody, … riche idée non?? Alors c’est par là.

Attention, à lire après le roman bien sûr

Rencontre détonante

–Il fallait bien que ça arrive un jour. Et on dirait que c’est aujourd’hui.

Surprise, Aurore lève vers moi ses grands yeux soigneusement fardés. Je m’y perds un instant avant de répondre à sa question silencieuse.

–Trois personnes derrière ta mère, légèrement sur ta gauche. Ton ex.

Avec une lenteur toute étudiée, ma princesse se détourne dans la direction que je lui indique. Rien ne montre que cette vision la contrarie. Mais moi, qui connais son corps par cœur, je sais. Le pincement imperceptible de ses lèvres, ses paupières qui frémissent quelques instants, sa main plus lourde autour de mon bras. Cette incursion surprise la contrarie.

–Tu veux qu’on s’éclipse ? On a fait plus qu’acte de présence et pour tout te dire, si j’adore cette robe sur toi, je l’aimerai encore plus par terre, du moment que tu gardes ces talons vertigineux.

Les joues d’Aurore prennent cette teinte délicate pour laquelle je me damnerais. Mais elle secoue légèrement la tête. Quelques mèches s’agitent et ses longues boucles d’oreille en or tintent.

–Qui m’a dit que l’attente avait des vertus aphrodisiaques ? susurre-t-elle à mon oreille. On ne peut pas s’éclipser avant le discours. Mais je te promets que, mes vertigineux talons et moi, nous saurons te récompenser de ta patience.

Quant à Cody, s’il a le toupet de venir jusqu’à nous, et s’il survit à la rencontre avec ma mère, qu’il vienne donc!

J’inspire lentement, pour faire redescendre la pression que ces simples mots, et les idées qu’ils véhiculent, ont infligé à mon corps et j’observe le manège du goldenboy.

Drapé dans sa confiance, il navigue des uns aux autres, en territoire conquis. Pour ma part, je continue à parler avec Victor, le patron d’Aurore, comme si de rien n’était. Mais je ne perds pas de vue l’adversaire qui, nonchalant, n’en avance pas moins vers ma compagne et guette le moment où son patron s’éloigne.

Elle ne s’est pas trompée, la rencontre avec sa mère n’a pas dû être à son goût. Une fois de plus, j’admire le contrôle presque parfait qu’Edwige Farni est capable d’imposer à son corps. Même pour moi les indices de sa désapprobation sont infimes.

Je suis trop loin pour entendre ses mots. Par pour noter la façon dont Porter se crispe, rougit, et s’éloigne à grands pas, un regard sombre soudain braqué sur nous.

Oh oh, belle maman a contrarié Cody le Baveux, on dirait. Je me tends. Non pas que je le craigne -il ne manquerait plus que ça ! Mais je ne veux pas qu’il emmerde ma chérie. Aussi, je lui demande les limites qu’elle me fixe. Dans un autre contexte, j’en sourirais.

Moi, l’indomptable Dexter, attendant mes consignes d’une femme ?  Pas d’Une femme. De Ma femme, nuance. Pas sur le papier, du moins pas encore, mais dans mon corps et dans ma tête, depuis des mois.

On est dans son monde, dans son domaine. Hors de question que je laisse qui que ce soit, même moi, la mettre mal à l’aise.

–Tu m’autorises à lui casser la gueule s’il dépasse les bornes ?

J’adopte un ton léger, mais il n’en faudrait pas beaucoup pour que je me fasse un plaisir de rectifier le faciès de ce connard.

–De préférence, je préfèrerais que tu n’abîmes pas tes doigts agiles sur lui, glisse Aurore en effleurant ma peau de ses doigts fins.

Je les porte à mes lèvres.

–Va pour mes doigts. Par contre, ma langue ?

Aurore frissonne, me coule un regard par en-dessous.

–Il y a longtemps que j’ai appris que tu faisais à peu près ce que tu voulais avec ta langue et que je n’avais guère de contrôle dessus. Pour mon plus grand plaisir.

Quoi ? Je rêve ou, l’air de rien, ma princesse vient de m’allumer d’une phrase coquine sans se départir de son air angélique ? Un regard au sourire espiègle qui relève le coin de sa lèvre me renseigne immédiatement.

–Et encore, si tu savais ce que ma langue aimerait te faire, et ce qu’elle ne manquera pas de faire dès lors qu’on se sera échappé de cette soirée…

Un long frisson la cambre contre moi. Son épiderme se hérisse légèrement, envoyant un signal très clair à tout mon corps.

–Alors je te dirais que ta proposition de partir à toutes jambes était finalement très inspirée, glousse-t-elle à mon oreille, sans manquer de m’effleurer du bord de ses lèvres humides.

Et voilà comment se retrouver en trois secondes avec une trique d’enfer pendant que l’ex s’avance, un sourire faux plaqué sur le visage. Désolé mon gars, mais pour le moment, me défouler sur toi va diminuer ma frustration.

–Aurore, sweetheart. Quelle surprise …

L’intrus fait mine de s’intercaler entre nous pour l’embrasser. Mais ni elle ni moi ne desserrons d’un souffle notre étreinte. Mieux, je le toise de mes quelques centimètres de plus. Peut-être pas très mature, mais je m’en fous.

Cody soutient mon regard. C’est qu’avoir le monde à ses pieds donne l’impression que c’est toujours le cas!

Un instant, j’hésite à embrasser Aurore à pleine bouche, juste pour rappeler à chacun quelle est sa place. Mais je m’abstiens. Ce serait lui laisser croire, à tort, que j’ai besoin de me rassurer, sans compter que je ne pense pas qu’Aurore apprécierait ce marquage de territoire. Pourquoi pas lever la patte tout autour d’elle pendant que j’y suis. Cette idée dessine un sourire sur mes lèvres. Il n’est pas du goût de tout le monde.

–Je ne t’avais pas reconnue. Il faut dire que je ne m’attendais pas à te trouver en pareille compagnie, lâche-t-il en me détaillant d’un regard prétentieux.

Calme Dex, laisse la princesse gérer ça.

–Vraiment ? C’est que tes réseaux se sont considérablement ramollis Cody. Ça fait plus de six mois que Robin est mon cavalier exclusif.

–Robin, répète le politicien en faisant mine de réfléchir.

Heureusement que ce type veut être président et pas acteur, il ne remporterait pas mieux qu’un Razzie Award.

–Drôle de prénom. Ça fait un peu Robin des bois, tu ne trouves pas Swetheart. Celui qui vole aux riches. À part leurs fiancées, je dois dire à mes amis de garder un œil sur autre chose ? demande-t-il sur le ton d’une plaisanterie que son regard dément.

OK, cette fois mon gars, c’est entre toi et moi. D’ailleurs, sans même y prêter garde, j’ai légèrement décalé Aurore pour qu’elle ne soit pas en première ligne.

–L’adultère, hein? Je ne sais pas. Je me suis laissé dire que c’est plutôt votre domaine.

Et bim connard, prends ça dans les dents. Intérieurement, je sautille façon boxer sur un ring. Et je reprends position, prêt à parer l’attaque suivante.

Près de moi, je sens simultanément le sourire discret d’Aurore et une tension qui me serre le bide malgré moi.

Je sais qu’Aurore ne ressent plus rien pour ce guignol en tenue de pingouin. Mais son impact social reste un paramètre à ne pas négliger. Or c’est ce que Porter tente de faire. Me faire passer les limites de la bienséance pour gêner ma princesse.

Son sourire suffisant me le confirme. C’est bien l’idée. Montrer à toute la bonne société que le plouc de province n’est pas à la hauteur. Mais s’il pense avec ses préjugés, il est mal parti. Ma maman m’a bien élevé, “on ne sait jamais, si un jour la reine d’Angleterre t’invite à prendre le thé” s’amusait-elle à me répéter.

La reine je ne sais pas, mais le roi des arrogants, ça c’est sûr. Mon sourire s’élargit à la hauteur du sien. S’il pense me piéger, il se fourre le doigt dans l’oeil. J’ai bien plus de self control que ça.

À la place, je hausse un sourcil, comme pour lui rappeler que la réplique est à lui.

–Pas votre domaine, pas votre domaine, c’est vite dit. C’est quand même bien ce qui s’est passé quand vous avez séduit ma fiancée, déclare-t-il en haussant la voix juste ce qu’il faut pour attirer l’attention sur nous.

Il se croit malin en plus! C’est oublier que je ne suis pas Aurore et que je ne le laisserai pas s’en tirer avec le beau rôle.

–Vous voulez vraiment aller sur ce terrain, Porter? Parler chronologie et circonstances? Parce que moi je me rappelle parfaitement avoir rencontré une ex-fiancée éplorée d’avoir découvert le pseudo homme parfait dans les bras d’une autre, … et quand je dis dans les bras, c’est juste pour les âmes sensibles…

Oh, ajouté-je alors qu’il s’apprête à riposter par une bassesse, et ne jouez plus le numéro de la victime. Auore a eu trop d’élégance pour riposter. Les faits ont parlé pour elle. Je pense que personne n’a oublié le fiasco de vos fiançailles suivantes. Même moi qui n’y assistais pas, j’en ai entendu parler.

L’infidèle accuse le coup. Un instant seulement. Je l’ai piqué, il va mordre. Et je suis certain que je ne serai pas sa cible. Allez mon ange, à toi de sortir les griffes !

Je dois avoir des dons de voyant –ou l’habitude de ce genre de type. Il se tourne vers Aurore sur qui il fait peser un lourd regard accusateur.

–Je ne saurais te dire à quel point je suis mortifié, …

La petite assemblée autour de nous retient son souffle dans ce mauvais mélo. Allons bon. À quoi joue-t-il encore? Le plan déclaration d’amour en direct live devant la cour des bien-pensants?

–Quand je pense que j’ai voulu lier mon destin au tien, te donner mon nom alors qu’à la première occasion, tu t’affiches avec ce genre d’individus. Je commence à me dire que notre rupture a été ma meilleure décision.

Je serre les poings pour ne pas lui expliquer pourquoi personne ne peut parler ainsi à ma princesse.

Aurore respire lentement. Extérieurement, rien ne bouge sur son visage. Mais contre ma peau, son sang pulse plus intensément.

–Ton aigreur me peine, Cody. Parce que moi, au contraire, je me sens presque reconnaissante. Si tu ne m’avais pas donné ta définition très personnelle de ce que tu attends du mariage, je n’aurais pas été disponible pour un homme bien. Et je n’aurais pas été aussi exigeante, ce qui ne m’aurait pas permis de voir à quel point Robin est exceptionnel. Donc du fond du cœur, Cody, merci à toi, à Mandy et à toutes tes autres entorses.

Outch ! Touch Down, victoire pas KO ! Et ouais, c’est ma nana ! Non seulement elle n’a laissé ni Cody ni le regard des autres la mettre à mal, mais elle vient de faire une déclaration qui me donne des envies sauvages. En parlant d’envie, le regard de Porter parle lui aussi d’envie. Mais je les crains bien moins agréables. Je reste sur mes gardes. Sa petite démonstration tourne à l’humiliation et je ne le crois pas homme à l’accepter.

 À l’instant où œil sombre et muscles tendus, le politicien de pacotille ouvre la bouche, je sens un bras se poser sur mon épaule.

–Dex ? Dexter Choste ?

Allons bon ! De quoi s’agit-il cette fois ? Notant du coin de l’œil la mine stupéfaite puis dépitée de Porter, je me retourne et tombe nez à nez avec Matthieu Froissard, l’un de mes clients fidèles.

–Je ne savais pas que tu serais à ma soirée. Pitié, dis-moi que ça veut dire que tu as trouvé un créneau pour faire mon nouveau tatouage. À l’heure que tu veux, jour et nuit. Si tu me dis tout de suite, je laisse mon épouse diriger cette soirée. Elle y est plus douée que moi, et elle aussi rêve de ta nouvelle œuvre.

Si les mâchoires pouvaient vraiment se décrocher, celle de Cody serait émiettée au sol. Pour ma part, je suis un peu surpris. Je sais que Matt est dans les affaires, qu’il a des moyens confortables. Mais jamais je n’aurais pensé que c’était lui, le grand patron dont Aurore me parle depuis des jours comme de son nouveau challenge professionnel. J’enlace plus étroitement nos mains.

–Désolé Matt, tu devras venir jusqu’à Marseille. Ce soir, je ne suis là que pour accompagner ma moitié. Je ne sais pas si tu connais Aurore Farni.

–Bonsoir Aurore. Je suis ravi de vous rencontrer. Vous êtes l’étoile montante de Cherion Communications, n’est-ce pas ? J’ai reçu un mail de votre part il y a quelques jours, non ?

Un peu gênée de tirer profit de ma présentation, Aurore approuve d’un signe de tête.

–Je ne saurais dire lequel de vous a trouvé la perle rare, mais vous formez le couple parfait. Amusez-vous ce soir, ne pensez à rien d’autre. Dex, je t’appelle dans la semaine pour fixer un rendez-vous. Aurore, j’attends dans le même délai votre appel pour que vous m’exposiez vos idées pour notre prochaine campagne.

Aurore garde une certaine maîtrise là où j’hésite à sauter partout pour que tout le monde sache à quel point je suis fier de ma moitié. Par contre, le baiser qu’elle m’offre est, pour sa part, bien loin de la réserve affichée dans ce genre de soirée.

Satanée attraction qui connecte nos corps comme les deux moitiés d’un aimant!

L’adoubement de Matt autant que notre baiser ne sont pas du goût de Porter qui s’esquive, non sans nous bousculer volontairement. D’une main, je m’assure qu’Aurore ne trébuche pas. De l’autre, je bloque son épaule.

Je lui inflige juste la pression nécessaire pour le faire grimacer et me rapproche assez près de son oreille pour qu’il ne rate rien de ma mise en garde.

–Tu as voulu la ridiculiser sur ton terrain et tu as perdu. S’il doit y avoir une prochaine fois, elle se passera sur mon terrain. Et crois-moi, je serais nettement moins gentleman. Maintenant, si j’étais toi, je ferais en sorte de ne plus nous croiser en soirée. Et surtout, surtout, je ne m’aviserais pas de chercher à nuire à Aurore. Tu l’as vu, moi aussi j’ai des relations. Mais je n’en aurai pas besoin pour m’assurer que tu lui foutes la paix. On est au clair ?

J’accentue un peu ma pression, sur un point que je sais particulièrement douloureux. Cody cherche à se défaire de ma poigne. Mais il n’y parvient pas. À contre-coeur, il marmonne un accord et quitte la salle, visiblement furieux.

Les yeux brillants de ma manifestation néanderthalienne, Aurore m’adresse un sourire brûlant qui me met au supplice. Je peux mater tous les Cody Porter du monde. Je suis à genoux devant ma fée.

Vite, qu’on en finisse de ses mondanités pour lui rappeler à quel point elle a toutes les raisons de remercier Cody le baveux de son infidélité. Et je pense que je n’aurai pas trop de toute la nuit pour le lui faire. Une vie, ça me paraît le minimum.

vous aimerez aussi

N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire