Hunter la proie du chasseur de Pauline Libersart

by Gwen

Titre Hunter la proie du chasseur

Auteur Pauline Libersart

Éditeur Éditions Addictives

Date de sortie 13 mai 2021

Un titre à commander ici Hunter la proie du chasseur

Il y a quelques semaines, j’avais laissé ici Pauline Libersart dans un genre où elle réussit particulièrement bien, la romance historique avec la Passion du comte (pour un rappel, c’est ici https://melimelodegwen.fr/la-passion-du-comte-de-pauline-libersart/).

Aujourd’hui, changement d’ambiance avec une romance à suspense, contemporaine, toujours aussi sensuelle mais carrément dopée à la testostérone et à l’action.

Les habituées de la plume de Pauline Libersart seront sans doute moins dépaysées si je leur dis que Hunter est l’histoire dérivée de Tiger. Celles qui, comme moi, ont manqué les aventures de Christopher en seront quitte pour une bonne dose de frustration d’avoir raté ça … à moins d’organiser une session de rattrapage!

Hunter, alias Johnny b aka Franck Dumont, veut prendre sa retraite.

Je vous arrête tout de suite. N’allez pas imaginer un homme d’âge avancé en passe de quitter un emploi classique.

Franck a moins de trente ans, dont dix au service de l’oncle Sam dans une unité spéciale de la CIA où ses talents et son vécu particuliers ont fait de lui un individu à part, à la fois sniper de talent, stratège de génie et meneur d’hommes infaillibles.

La recrue qu’on ne veut clairement pas laisser partir. Sauf que l’homme derrière le soldat aspire à autre chose.

Une vie calme, loin de toute violence. Pourquoi pas à Hawaï, près de son mentor et ami Christopher ?

La vie y est belle, les vagues paisibles. Personne ne le connaît ni ne le traque, pas même les fantômes de son passé tourmenté.

Mieux que tout, il pourrait s’y établir pour les beaux yeux d’Emma.

Elle est jeune, encore innocente, quoi que son entourage lui ait donné des bases de résistance mentale.

Fille du capitaine Gail Masters et d’une ancienne potentielle gloire du sport, elle a aussi bénéficié de l’attention d’un baby-sitter aux méthodes peu orthodoxes et d’une tante dont le passé pourrait s’avérer d’un grand secours.

Avec Emma, Franck découvre la vie, le bonheur simple, les projets d’avenir, la lumière. Tout ce qui était inconnu et interdit dans l’univers dont il vient et dans celui qui a été le sien dans la dernière décennie.

Il se prend même à rêver de tout effacer, de tout oublier et de devenir un autre pour les beaux yeux de sa princesse Iolana.

Mais lorsque celle-ci disparaît, les cartes sont rebattues.

Exit l’amoureux attentionné. Hunter le chasseur est de retour, bien décidé à sauver, coûte que coûte, celle qui a éveillé son cœur, quitte à la perdre. Malheur à ceux qui se dresseraient sur son chemin.

Certains diront que le naturel revient toujours au galop, d’autres que d’une certaine façon, le hasard  fait bien les choses.

Une seule certitude, la traque est lancée. Hunter la mène de toute son expérience et sa froideur, exploitant à la perfection les moyens de l’agence et des effectifs qu’il connaît presque mieux que lui-même. Gruber, Vampire, Lady, tous l’entourent, le suivent et on sent qu’ils l’ont déjà fait et le feront encore sans hésiter.

Seul Gabriele, le bleu, est plus rétif à l’autorité naturelle d’Hunter, sans doute parce que, d’une certaine manière, il lui ressemble.

Dans une traque menée à cent à l’heure, Hunter et ses acolytes ne reculent devant rien pour sauver la princesse en détresse.

Et ladite princesse, me direz-vous? Elle montre dans tout le roman qu’elle est la digne fille de sa mère, la nièce de son oncle. Bref, elle est impressionnante de détermination et de résilience, avec une petite option forte tête qui n’est pas pour me déplaire. Et il faut au moins ça pour affronter les événements et les hommes qui jalonnent ce récit.

J’ai aimé ce roman parce qu’il mêle habilement les genres. La partie polar, suspense, espionnage -selon le nom qu’il vous plaira- est bien pensée et crédible. On sent que l’intrigue a été anticipée et prévue pour que chaque rebondissement tombe au bon endroit avec une belle fluidité. Les rebondissements donnent un rythme enlevé à l’histoire.

La partie romance est sensuelle, très tendre par moments, plus sauvage à d’autres, mais également passionnée, ludique. Bref, là encore, Pauline Libersart montre l’étendue de son talent et de sa maîtrise en intégrant des scènes puissantes avec la bonne tonalité pour qu’elles collent au contexte.

Mais il y a aussi dans ce roman un autre aspect, dont malheureusement je ne vous dirai rien de précis pour ne pas spoiler. Je ne l’attendais pas aussi puissant dans le début du roman. Il parle de passé et de construction, de la façon dont les adultes que nous sommes doivent se tourner et intégrer leur passé pour avancer, avec ses repères positifs et négatifs. C’est un message très fort qui m’a beaucoup touchée, sans même parler du contexte adopté par l’autrice et qui est, lui aussi, prenant et très bien exploité.

Une mention spéciale pour le ton général du roman. Il flirte avec de la romance sombre par les thèmes qui y sont abordés, par la façon dont Hunter résout ses problèmes. Pourtant, il y a un ton résolument pondéré qui autorise même de belles plages d’humour. L’équipe d’intervention a besoin de relâcher la pression. Le lecteur aussi,  d’une certaine façon. Certains échanges entre Emma et Franck sont de l’ordre du bonbon après un moment de tension. La douceur idéale.

J »ai aussi été prise par le dépaysement du roman. Avant une excursion dont tous les protagonistes se seraient bien passés, il y a d’abord Hawaï, ses paysages, son surf, mais aussi ses croyances illustrées par un incroyable moment. Merci à l’autrice pour ce voyage aux antipodes qui fait du bien!

Enfin, quoi que j’aie raté la première partie consacrée à Tiger -quoi que l’autrice ait habilement mené son roman, je me suis sentie parfois un peu entre deux eaux- je n’ai pu m’empêcher de me dire qu’il y avait dans cette histoire d’amitié, de solidarité, de très belles individualités qui mériteraient bien leur propre histoire. Quelques perches ont été lancées, vers Thomas, vers Lady, mais Gabriele ou Esteban me sembleraient être des candidats tout aussi désignés. Un petit appel tout en subtilité bien sûr!

Vous l’aurez donc compris, ce roman est, à mon sens, totalement réussi. Il offre un équilibre subtil et néanmoins parfait entre le suspense, la passion et le petit truc en plus qui guide ma gourmandise de lectrice et me donne envie d’encore plus … je crois que le message est passé!

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