Just 17 d’Emma Green

by Gwen

Titre Just 17

Auteur Emma Green

Éditeur Éditions Addictives.

Date de sortie 16 décembre 2019

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Lire ce nouveau roman des Emma Green relève pour moi d’un sacré dilemme.

D’un côté, je ne lis pas d’histoire d’amour prof/élèves. Jamais.

D’un autre côté, je lis chaque nouvelle sortie des Emma Green. Toujours. Et je craque. Chaque fois.

D’après vous, qu’est-ce qui l’a emporté? Petite confidence, tout mon entourage avait sa petite idée et je n’ai pas fini de me faire chambrer, parce que j’ai ADORÉ fondre pour Roman, le prof d’Histoire, hipster qu’on aurait tous rêvés d’avoir au moins une fois en face et Lemon, une nouvelle venue dans la famille des héroïnes écorchées des Emma.

Une fois ce préalable posé, une petite précision. Comme je l’ai dit plus haut, j’étais, jusqu’à ces dernières heures, totalement vierge de toute lecture d’amour interdit prof/élève, ce qui veut dire que je n’ai aucun point de comparaison avec tel ou tel autre livre que les unes ou les autres ont dévoré. Je me concentre sur cette grande claque-là, et c’est déjà beaucoup pour mon petit coeur.

Oui, mon coeur qui, une fois de plus, a été largement malmené dans cette histoire frustrante et sexye, passionnelle et dangereuse, qui vous entraînera de la Louisiane aux quartiers huppés de Washington DC.

Lemon Chamberlain est une adolescente de dix-sept ans bourrée de problèmes. Un père aux abonnés absents depuis sa naissance, une mère que la nécessité rend absente aussi, un déménagement forcé pour un « retour au bercail » à DC, dans le berceau familial que sa mère, artiste jazzy en marge des convenances, a quitté depuis longtemps. Si théoriquement, Lemon a sa place dans ce monde huppé où les noms célèbres s’entrechoquent au même rythme que les coupes de champagne et les sourires faux, elle est, en réalité, une sorte de paria qui ne dispose pas des codes et ne souhaite absolument pas se fondre dans la masse. Dans son cadre, seul son oncle Ezra, stéréotype de la contrainte des apparences, peut lui faire une place et lui offrir toute sa meilleure volonté. Peu de temps, une affection à la mesure de ses moyens, mais une sûreté et une protection non négligeables. J’ai aimé l’évolution du personnage tout au long de l’histoire, au fur et à mesure que les couches sociales se faisaient plus minces et qu’il acceptait de tomber un peu le masque.

Pour Lemon, l’intégration à Washington passe évidemment par le lycée. Pas le lycée public qu’elle fréquentait avec Trinity et Caleb, ses inséparables qu’elle a dû laisser derrière elle, mais la prestigieuse St George’s school, une institution avec tout ce que l’on imagine, grande bibliothèque, cafétéria haut de gamme, uniforme et professeurs guindés…

Professeurs guindés? Stop, marche arrière, on rembobine! Profs décatis et guindés SAUF sauf le sauvage, indompté, ténébreux, tatoué, hypnotique, hipster et jeune Roman Latimer.

Il dénote dans le cadre de l’institution. Parce qu’il n’adopte pas le code vestimentaire, ni le look attendus. Parce qu’il ne semble nullement impressionné par les noms ronflants et l’insupportable arrogance des « fils de ». Parce qu’il se soucie vraiment de former des élèves aptes à penser le monde de demain. Parce qu’il ne vient pas des beaux quartiers et dédaigne les codes qui les régissent. Parce qu’il voit plus loin que les apparences et flaire immédiatement quelque chose d’autre chez Lemon, quelque chose de plus, quelque chose de délicieusement attirant et diablement dangereux.

Roman n’est pas vraiment un philanthrope. Il n’enseigne pas là pour le plaisir d’ouvrir les yeux aux pauvres gosses de riches. Ce n’est pas non plus un masochiste qui aime recevoir les provocations de certains coqs de haute cour, les allusions et harcèlements de certaines jeunes délurées, à l’image de Bella la cousine de Lemon, une alliée un peu chancelante mais attachante tout de même. Il n’oublie pas d’où il vient. Il n’oublie pas pourquoi il est là, ni pourquoi il ne peut absolument pas courir le risque de perdre son poste. Pas seulement parce qu’il aime enseigner.

Mais aussi parce que, ce que lui offre St George’s school, il en a un besoin vital, pas tant pour lui que pour les siens. C’est l’un des points qui m’a le plus séduite chez Roman (en plus de son regard envoûtant, son look à réchauffer la banquise, ses tatouages sexy, sa voix à enflammer les coeurs, … bref vous voyez le tableau). J’ai été aussi séduite par son attachement sans faille à sa drôle de famille et tout ce qu’il est prêt à faire pour assurer le bonheur de chacun quitte à s’oublier lui-même.

Les échanges avec son neveu sont hilarants de tendresse bourrue, sa mère m’a donné des envies de lasagnes au milieu de la nuit, sa soeur est, malgré ses côtés agaçants, très attachante.

Un contrepoint parfait à la famille de Lemon, où, si l’on excepte Portia la mère, Ezra l’oncle, voire Bella la cousine, tout n’est que froideur et apparences. Chez les Latimer, on vit, on crie, on rit, on vibre, on s’aime. Fort, intensément, parce qu’on ne sait jamais de quoi demain est fait.

Demain, c’est son lot d’incertitudes. Aujourd’hui, son lot de dangers. Si Roman identifie très vite le trouble qu’évoque Lemon chez lui, et que son ex Ally ne déclenche plus le moins du monde malgré ses tentatives crispantes, il n’en reste pas moins qu’il sait tout ce qui devrait lui interdire de penser à son élève d’une façon si particulière. Elle est jeune, elle est mineure, elle est son élève. Elle est d’un autre monde, même si elle se sent aussi peu à sa place que lui dans la société où elle est censée évoluer désormais.

Mais Lemon est aussi tellement de choses. Elle est acide quand on l’approche, piquante quand on la provoque, explosive quand on l’attaque, fragile quand l’armure se craquèle. Mais elle est aussi un coeur pur qui s’ouvre au monde, un regard sans illusion qui observe les faux-semblants et les vrais périls.

Elle est tout ce qui fait vibrer notre bel historien, et bien plus encore. Elle est aussi le brasier de la passion qui lui coupe le sommeil et l’empêche de se montrer sage, le feu de l’enfer qui risque de les engloutir si leur secret est dévoilé.

Le roman flirte en permanence entre la raison que Roman tente d’insuffler à une élève bien peu coopérative, la peur qui les tenaille tous les deux, les regards insistants qui se posent sur ces électrons libres et toutes les raisons morales et pratiques qui devraient parler contre la passion qui suinte de chaque contact, de chaque regard.

Pour cette raison, il y a, dans la lecture, une bonne dose de délicieuse frustration entretenue par les doutes de l’adulte, sur l’âge autant que le statut.

Et une fois de plus chez les Emma Green, c’est l’héroïne qui, loin de rentrer dans le rang et de se laisser écraser par la pression et les attaques comme on pourrait le redouter, secoue, provoque et sait ce qu’elle veut. À ce sujet, mention spéciale à une scène de déclaration que j’ai trouvée des plus culottées.

Au final, loin d’être l’histoire un peu glauque que j’aurais pu craindre, Lemon et Roman m’ont emmenée dans une romance sensuelle, qui teinte la majorité de l’histoire d’une tension sensuelle comme l’est celle qui précède la première passion. Ils m’ont surtout offert une histoire passionnée où l’on retrouve un certain nombre des thèmes chers aux Emma Green, l’acceptation de soi et de l’autre, la résistance à la malveillance, le sens du dévouement et de la tribu, qu’elle soit du sang ou du coeur et l’amour, encore l’amour, toujours l’amour, en particulier celui qui couve, mûrit dans le secret des coeurs et n’en offre qu’un plus beau feu d’artifice lorsqu’il éclate enfin au grand jour.

Pari tenu donc pour les Emma Green et leur nouvelle romance au goût d’interdit. Emma 1- préjugés de Gwen 0, coup de coeur numéro … je ne compte même plus.

Je ne sais qu’une chose, coup de coeur, …. en attendant le prochain

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