Le théâtre de Venise de Maria Luisa Minarelli

by Gwen

Titre le Théâtre de Venise

Auteure Luisa Maria Minarelli

Éditeur Thomas & Mercer

Date de sortie 22 septembre 2020

Une référence à commander ici le théâtre de Venise

Un titre découvert grâce à Netgalley et à l’éditeur

Un an presque jour pour jour après la découverte du captivant Or de Venise (chronique à retrouver ici https://melimelodegwen.fr/lor-de-venise-de-maria-luisa-minarelli/ ) me voici de retour à Venise dans les pas de l’advocateur Marco Pisani.

Cette fois-ci, pas d’enquête, pas de drame, il est au théâtre San Giovanni Grisostomo pour assister à la première du dernier opéra de Matteo Velluti en compagnie de Daniele Zen, son ami de toujours.

Pas l’ombre d’un mystère ni d’un crime, jusqu’à ce que ….

Jusqu’à ce que Momo, l’homme à tout faire génial du théâtre, la mascotte des coulisses, manque à l’appel. Pire, jusqu’à ce qu’on le retrouve mort de ce qui a tout l’air d’être une crise cardiaque.

C’est sans compter l’oeil expert du médecin de génie qu’est Guido Valentini.

Et voilà ! Le mystère est soulevé, l’enquête enclenchée.

Et quelle enquête!

Dans son style toujours aussi précis, Maria Luisa Minarelli nous entraîne une nouvelle fois dans le luxe et la déchéance de la Sérénissime et nous offre même, en prime, une virée touristique dans la Bologne des Lumières.

Elle dresse un portrait des personnages, des plus illustres au plus humbles, tout en nuances et en précision.

Je suis toujours admirative de son sens du détail et j’avoue que je prends autant de plaisir à lire le cadre que le fond de l’enquête.

Cette enquête, justement, est pleine de rebondissements. Derrière le personnage un peu fade de Momo se dessine un destin bien plus complexe, fait de faux-semblants et de vraies escroqueries, de double vie et de simple chantage.

On y découvre des petits secrets et des grandes turpitudes de l’époque. On y mène en parallèle des enquêtes secondaires à coup d’indices semés et d’autres malencontreusement perdus (une trouvaille très astucieuse).

Une fois de plus, quoi que Marco veuille l’en préserver, les dons de mediumité de sa fiancée Chiara donnent un coup de pouce non négligeable dans une étape où l’enquête piétine.

D’ailleurs, il pourrait être simple d’abuser de cette aide admirable. Mais l’esprit protecteur de Pisani tout autant que l’ingéniosité de l’auteure ne l’utilisent qu’avec parcimonie.

J’aime cette série parce qu’on y croise les ors et la vase de Venise, qu’on embrasse les traditions et l’art de vivre de la Sérénissime vieillissante sans même s’en rendre compte.

Je suis séduite par la modernité des personnages qui, loin de se laisser enfermer dans le carcan de certaines superstitions et des convenances de l’époque, admettent, qu’une femme travaille, que la science évolue, que la société doit s’adapter aux nouvelles idées sous peine de se scléroser.

On y croise aussi des méthodes d’un autre temps, des décoctions qui n’ont de médicales que de nom et une dangerosité certaine, de médecins capables d’un diagnostic sans aucun examen, même visuel, d’interventions barbares réalisées pour des motifs discutables

Pour ce volume en particulier, j’avoue que je me suis régalée de la plongée dans les coulisses du théâtre, du parcours des sopranistes (joli nom pour évoquer les castrats) aux décors et à leur organisation.

J’ai suivi avec toujours autant d’intérêt l’ingéniosité de l’enquêteur, son talent à amadouer, imposer, bluffer aussi, avec talent et charisme et j’avoue que le suspens a été très bien mené, au point que la résolution de l’enquête m’a surprise tout en étant parfaitement logique.

Au final, c’est donc un nouveau succès à mettre à l’actif de Marco Pisani tout autant que de Maria Luisa Minarelli avec une seule requête supplémentaire: retourner bientôt à Venise pour suivre Marco, Chiara, Daniele, Constanza, Guido, Nani et les autres!

 

vous aimerez aussi

N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire