Le highlander de l’appart du dessous de Marjorie Burbaud

by Gwen

Titre le Highlander de l’appart du dessous

Auteur Marjorie Burbaud

Éditeur Éditions Addictives

Date de sortie 26 mai 2021

Un titre à commander ici le highlander de l’appart du dessous

Une nuit peut sembler être l’antichambre du paradis et son matin se finir en crash avec pertes et fracas.

Ce ne sont pas Lila et Reid, les héros de la romance de Marjorie Burbaud qui diront le contraire.

Il y a deux ans, ils se sont rencontrés par hasard dans un pub d’Edimbourg. De joutes verbales en tension sensuel inextinguible, ils se sont offert une nuit inoubliable, de plaisir et de promesses qui ne portaient pas leur nom, ponctuée de moments de folie.

Mais au réveil, patatras tout s’écroule: Le prince charmant a disparu. Son arnaque est éventée. Le cœur en lambeaux et la dignité au large de l’île de Skye, Lila quitte l’Écosse avec une petite vengeance en poche bien décidée à oublier, si tant est que ce soit possible, aussi bien les pubs que les beaux gosses au charme ravageur qui y passent leurs soirées.

Deux ans plus tard, le bel enfoiré n’a pas quitté les pensées de Lila. Pire, comme le début du cataclysme, cette nuit a marqué le point de départ d’ennuis qui la poursuivent aujourd’hui encore.

Et Reid dans tout ça? Elle le hait. Enfin elle hait sa fuite et ses conséquences. Lui? Plus difficile à définir. Mais la question ne se pose pas. Malgré ses efforts, impossible de remettre la main sur lui.

Quoique.

Le karma est parfois joueur.

Les retrouvailles entre Reid et Lila sont … hep hep hep! vous croyez vraiment que je vais vous en raconter davantage?

Nan!

Je vous ai déjà bien posé le décor, non?

Allez, juste parce que c’est vous et parce que je suis gentille, je vous dirai quand même que Lila a dû renoncer à son rêve d’ouvrir une librairie -même si elle hante celle de son amie Anabelle- et qu’elle se concentre plutôt sur son travail d’éditrice.

Reid, quant à lui, a mis de côté ses rêves de romans graphiques pour s’investir dans la galerie d’art familiale aux côtés de son amie Leonora.

Tous deux sont hantés par cette simple nuit. Tous deux savent leur rancœur. Tous deux se rappellent parfaitement la météorite destructrice qu’a été cette rencontre à Edimbourg.

Tous deux vont avoir le choix. Refuser la main tendue du destin (à ce niveau-là, d’ailleurs, ce n’est plus une main, c’est un mille-pattes au top de sa forme) ? Se confronter au passé pour s’en guérir ? Pour admettre que la première impression était la bonne ? Pour se souvenir de tous les cataclysmes qui en ont découlé?

Voilà. Cette fois c’est dit, je ne vous dévoile plus rien de l’histoire. Non non, n’insistez pas!

Je serai inflexible. Par contre, je vous dirai sans peine pourquoi ce roman a été une très belle surprise qui a dépassé la comédie romantique dans laquelle je pensais me plonger en toute légèreté.

En premier lieu, l’histoire est très bien menée. Les rebondissements sont intenses. Au fur et à mesure de ma lecture, j’en ai deviné quelques-uns, mais l’autrice les a faits entrer dans l’histoire avec force et en tapant au cœur.

C’est d’ailleurs l’un des éléments qui rend cette romance si puissante.  En effet, dès le départ, s’il y a deux éléments indéniables et inconciliables, ce sont d’une part l’attraction et d’autre part la répulsion qui est à l’œuvre dans cette relation.

La première est très forte, incandescente même, volcanique. Elle éclate dès que les deux meilleurs ennemis sont en présence l’un de l’autre. Inutile de vous dire, d’ailleurs, que le sort les met très souvent dans cette posture. Marjorie Burbaud semble s’être beaucoup amusée à créer de telles situations avec un sens de la mise en scène qui m’a fait beaucoup rire, du moins avant quelques coups de chaud mémorables.

Mais chaque pas en avant a son pendant. Une volte-face glaçante à pétrifier mon petit cœur de lectrice. Parce que céder, c’est accepter de passer outre ces deux années, de reconnaître la réalité de ce qui s’est passé dans ce pub.

Nos deux fiers et têtus héros sont loin d’être capables de baisser la garde jusque là.

Après tout, qui sait ce qui peut se passer si l’un d’entre eux fournit à l’autre les armes pour l’anéantir, encore?

J’ai beaucoup aimé cette valse hésitation, brûlante et frustrante entre les émotions brutes et une certaine idée de la raison. Elle rythme le roman  d’une tension qui n’en rend la romance que plus belle.

De la même façon, j’ai aimé l’évolution parallèle entre l’histoire passée et la présente.

Il y a deux ans, l’aventure de Reid et Lila a été soudaine et fulgurante. Trop pour apprendre à se connaître, même sur les points les plus basiques.

Deux ans plus tard, au contraire, ils ont le temps. Celui de se confronter, de se découvrir, de réaliser que le crépitement qui charge l’électricité entre eux n’est pas le seul élément à prendre en compte. C’est un parti pris que j’ai beaucoup aimé suivre et que l’autrice mène avec talent.

De la même façon, je suis fan de sa façon de mener ses personnages. Les joutes verbales sont électriques. On ne s’ennuie pas un instant et même, on en redemande. J’ai ri des échanges entre Lila et Reid, tout autant que j’ai fondu pour leur manière bien personnelle de communiquer. Une très jolie trouvaille qui, je l’espère, vous plaira tout autant.

Ces personnages sont surtout attachants par leurs failles. Ils ne sont pas parfaits, ne le revendiquent pas. Ils sont passionnés, souvent têtus, ce qui les rend obstinés à atteindre leur but, mais tout autant à accepter de transiger.

Ils connaissent leurs faiblesses et tentent d’avancer malgré tout, même lorsque celles-ci sont autant de chaînes qu’ils traînent à leurs pieds. Évidemment, je ne vous dirai pas pourquoi mais ils m’ont souvent émue, avec une mention spéciale pour Lila, son côté peste assumé pour parvenir à ses fins. Croyez moi sur parole, elle ne manque pas de créativité pour marquer son territoire, ni pour se faire entendre!

Ça donne à ce roman des airs de légèreté qui sont les bienvenus et font ressortir avec plus de contraste les moments d’émotion, tout aussi bien menés.

Et puis, s’il fallait un dernier point pour dire du bien de ce roman, ce serait ses incursions en Écosse, à Edimbourg plus précisément. Là encore, le rendu est si bon qu’il ne m’a donné qu’une envie, celle de réserver le prochain vol en partance pour les Highlands.

Ce projet attendra. Ma prochaine lecture de Marjorie Burbaud nettement moins, pour tout le plaisir que j’ai pris à découvrir sa plume, son univers, et ses talents de conteuse!

et d’autre part ce qui rend toute idée de relation impossible.

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