My war de Liv Stone

by Gwen

Titre My War

Auteur Liv Stone

Éditeur Éditions Addictives

Date de sortie 14 octobre 2020

Un titre à commander ici My war

Un peu plus d’un an après ma première rencontre avec les Horsemen Ride of Apocalypse (voir la chronique ici https://melimelodegwen.fr/the-horsemen-ride-conquest-de-liv-stone/), me voici de retour en Louisiane, à La Fayette, dans l’antre des bikers de l’Apocalypse.

Vous vous rappelez? Conquest, Famine, Death et War forment un quatuor inséparable qui veille, chacun à sa façon, sur une assemblée de lieutenants et d’Apprentis.

Côté face, ils travaillent dans l’alcool, brassent une bière localement réputée et en tirent des bénéfices avantageux.

Côté pile, ils trempent dans différentes affaires louches qui concernent entre autres la vente d’armes.

Et s’il y avait une troisième face, elle parlerait rivalité, lutte territoriale, voire combat mortel. Avec Les Circle of Inferno d’abord, le club rival qui leur cherche des noises depuis des années. Avec des individus isolés ensuite, comme Enoch et surtout Morgen Star, un homme d’affaires qui semble avoir pour ambition de les détruire.

Les quatre cavaliers mènent toutes ces luttes de front en essayant de concilier leur vie privée.

Pour Quest, son histoire d’amour presque contre-nature avec Selena, la flic qui a failli faire plonger le club. Pour Famine, la reconstruction après la perte de son amant. Pour Death, un mystère que j’espère bien percer prochainement (petit clin d’oeil absolument pas subtil pour l’auteure).

Quant à War, … suite à l’échec de son histoire avec Jenny, il ne se fixe pas. Et même Jenny, … aussi attachante soit-elle, elle n’a jamais pu éclipser Lunettes, son ange, sa Sasha, le seule et unique premier amour qu’il a renié et perdu treize ans plus tôt.

Ce qui console son âme esseulée? La certitude qu’elle a refait sa vie, à Hawaï ou à Paris. Qu’elle a un mari qui l’aime, et deux gosses au moins.

Ça, c’est sur le papier. Parce que dans les faits, la vie de Sasha est bien moins idyllique. Son désir de revanche, par contre, est tout ce qu’il y a de plus vivace. Autant dire que quand l’occasion se présente de rendre la monnaie de sa pièce à celui qui a brisé son innocence, son coeur et sa vie, il y a peu de choses qui fassent le poids face à sa légitime colère.

Peu, c’est sûr, mais une, tout de même. Et pas des moindres. La façon dont son corps, son cœur et son âme réagissent à ces retrouvailles.

Si le déserteur en est pour quelques plaies et trahisons, si Sasha tente de se convaincre qu’il ne lui est plus rien, au point d’aller volontairement se jeter dans le gueule du loup, la réalité lui rappelle cruellement de ne pas se fier à toutes les apparences et de ne pas chercher à combattre l’évidence.

My war est un roman qui va à cent à l’heure, entre passé et présent, entre secrets et quiproquos, entre révélations et mensonges.

Dans une tonalité résolument nerveuse, Liv Stone nous offre un roman brûlant de sensualité, glaçant des souffrances qu’ont subies ses héros, émouvant de tout ce qui pourrait, dans le même mouvement, les réunir ou les séparer à vie. Et je ne parle même pas des dangers mortels qui les guettent, notamment dans la vengeance que Morgen semble déterminé à mener à son terme, quel que soit le prix à payer.

Dans ce roman, j’ai particulièrement aimé le personnage de War. Dans le premier volet de l’histoire, j’avais avoué mon petit faible pour lui, pour sa grande fiabilité, pour sa capacité de médiateur et de pondérateur, notamment entre les deux forts tempéraments que sont la fratrie terrible, Wonquest/Famine.

Là, tout au contraire, il perd pied. Entre la fidélité absolue au club et celle qu’il n’a jamais pu oublier, il tente de tout concilier, sans y parvenir toujours.

Pire, englué dans les cauchemars de son passé et le silence qu’il s’impose, il entretient une fausse image qui m’a serrée le coeur. Car, quoi que les apparences laissent penser, War mérite d’être heureux. Plus que ça, même, il serait juste qu’il le soit. Ne serait-ce que pour récompenser toutes les fois où il a fait passer les intérêts des autres avant les siens, quitte à desservir ses intérêts.

Cette fidélité à toute épreuve, c’est quelque part le drame de sa vie et je dois avouer que j’ai trouvé l’auteure cruelle de tant jouer avec lui et son destin.

Mais pour un entêté pareil, il fallait une héroïne à la hauteur. Et qu’est ce que j’ai aimé cette Sasha. Bonne élève à lunettes et joueuse de ukélélé (ça ne s’invente pas), qui joue deux de mes chansons préférées en prime, j’ai été charmée par la façon dont on remonte dans son passé, dont elle s’est donnée comme on ne le fait qu’une fois. J’ai souffert avec elle des sales tours que la vie lui a réservés.

Mais quelle adulte elle est devenue! Le modèle de la belle plante carnivore, capable dans le même mouvement de séduire n’importe qui de son charisme et de son incroyable regard et de mettre KO n’importe qui d’un coup de crosse bien appliqué.

Quant à la façon dont elle terrasse War, …. je n’ai qu’un mot, chapeau!

Ce roman m’a séduite aussi par ses autres personnages. Death, que je rêve décidément de découvrir (deuxième clin d’oeil discret à l’auteure), War l’ancien, qui porte dans l’histoire une composante majeure, les suiveurs, notamment Berretta et Winchester (tiens, troisième clin d’oeil jeté juste comme ça, au hasard) dont le rôle est majeur et renforce une tension déléctable.

Si je devais émettre un tout petit regret, il concerne le binôme Quest/ Selena. Oui, je sais, ce n’est pas leur histoire, et on les croise à quelques moments clefs, mais par pure gourmandise, j’aurais bien aimé les suivre un peu plus. Mais ça, c’est vraiment pour faire la fine bouche.

Par contre, un grand bravo pour le personnage de Morgen Star qui se découvre tout au long du roman avec des nuances qui m’ont totalement convaincue.

Mais ce que j’ai surtout aimé dans ce roman, comme dans les autres réalisations de Liv Stone, c’est sa capacité à jouer sur toute la gamme des émotions, de la passion la plus brûlante au chagrin le plus intense en passant par des prises de bec cataclysmiques et des temps de douceur, elle manie parfaitement tout ce qui me fait vibrer dans une romance réussie. Et celle ci, l’est, sans conteste.

Elle m’a fait passer un excellent moment, prenant et émouvant, et m’a donné une envie, … quoi? vous l’avez deviné? Celle d’en savoir plus ! À croire que mes clins d’oeil n’ont pas été si discrets, …

Alors je vais croiser les doigts pour que quelque part, … au-delà de l’arc-en-ciel, les oiseaux bleus volent, et que les rêves se réalisent, en particulier le rêve d’un troisième voyage chez les Horsemen

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