Speedgame de Pascale Stephens

by Gwen

Titre Speedgame

Auteur Pascale Stephens

Éditeur BMR

Date de sortie 15 mars 2019

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Un titre découvert grâce à NetGalley et à BMR

Ah, l’Autriche!! Mozart, le chocolat viennois … et Franz Kreuger. Pilote de moto trompe la mort, personnage caractériel, sérial baiseur inaccessible à la presse et accessoirement héros de la nouvelle romance De Pascale Stephens. Un chef d’oeuvre de l’art autrichien à lui tout seul!

C’est le stéréotype du challenge absolu pour tout journaliste qui se respecte. Surtout lorsque, pour donner satisfaction à des sponsors lassés de ses frasques et de son caractère de chien, son agent accepte le principe d’une interview en immersion. Quinze jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, seul, avec l’animal.

Une opportunité à saisir sans faute. Et pour ne pas gâcher cette opportunité unique, qui mettre sur le coup? Un spécialiste de sport automobile? Peut-être même un ancien pilote? Que nenni!

C’est la jeune Zoe Valeroy qui est chargée de la mission commando par une directrice de rédaction particulièrement exécrable. Tout au long de l’histoire, je me suis d’ailleurs demandé si son ambition suprême était de décrocher LE scoop ou de trouver le bon prétexte pour virer sa journaliste. En effet, Zoe est à l’exact opposé de la femme de la situation. Elle n’est pas sportive, n’est ni blonde ni plantureuse (le canon de beauté absolu selon le pilote), n’est jamais montée sur une moto et surtout, elle déteste les hommes comme Kreuger. Ils ne pensent qu’à séduire pour leur propre plaisir, sans tenir compte des victimes consentantes, vite séduites, vite consommées, vite abandonnées.

Autant dire que dans la série des romances où les opposés vont entrer en contradiction, Pascale Stephens a tapé fort. Dans les Morgan’s, l’autre titre que j’ai lu d’elle, j’avais déjà apprécié le tempérament de son héroïne TJ, mais Zoé, petite boule d’énergie est un modèle du genre.

À intervalles réguliers, les deux protagonistes de cette histoire se rappellent tout ce qui les oppose et les rend parfaitement incompatibles. Tout y passe. Le physique, le caractère, les hobbies et une bonne dose de préjugés. Autant dire que la rencontre ne peut être que cataclysmique.

Dès leur rencontre fracassante, Kreuger est décidé à se montrer imbuvable et à chasser Zoé sans ménagements? Elle répond coup par coup et bat le mufle sur son propre terrain en lui opposant une indifférence qui le déstabilise.

Il joue de son charme fou comme d’une arme ? La belle Zoé tremble, vacille, mais se reprend avec brio. Et celui qui ne trouve rien de commun entre la jeune journaliste et les femmes qu’il a l’habitude de séduire se retrouve subitement bien embêté, sous le regard amusé de leur entourage. Du côté de Franz, son frère Manfred et ses meilleurs amis, Clémence et Nate, s’amusent de voir l’intouchable aussi ébranlé.

C’est aussi le cas de Jackie, la meilleure -et seule- amie de Zoé qui lui est un soutien indéfectible. Bien plus libérée que Zoé, elle serait du genre à croquer le beau pilote et à passer son chemin, mais les deux jeunes femmes sont aussi complémentaires qu’opposées. Zoé sait ce qu’un homme de ce genre lui a coûté par le passé, une perte et une culpabilité telles qu’elle prend bien garde de plonger de nouveau. Mais dans le même temps, la délurée Jackie est une véritable amie, presque une soeur de substitution qui sait incarner la voix de la raison et de la pondération, qui sait quand parler, quand se taire et pousse l’affection jusqu’à garder son chat psychopathe, le mal nommé Camomille

En parlant de chat, il y a de ça, d’ailleurs, entre Zoé et Franz, un jeu du chat et de la souris qui les mène d’Autriche dans le Sud de la France, sur le mythique circuit du Castellet, en passant par Paris, au gré de rencontres où la tension sensuelle n’a d’égale que la tension tout court..

Et c’est toujours ce funeste article qui relance, à la fois les rapprochements et les tensions entre Zoé et Franz. C’est un peu l’ironie de cette intrigue. Qu’il s’agisse de l’agent de Franz ou de la patronne de Zoé, tous deux remettent en permanence les deux jeunes gens face à face pour ce motif. Et si cet article leur permet de se retrouver, malgré eux, il est aussi une source de méfiance.

Cette crainte presque maladive de la trahison ou de l’abandon, qui réunit les deux terribles bien plus qu’il n’y paraît, pourrait paraître répétitive. Elle est en fait le fondement de leur fonctionnement. Zoé comme Franz sait à quel point celui qui s’attache se place en position de faiblesse. Il peut être trahi. Il peut être abandonné. Il peut mal placer sa confiance.

Et cette angoisse projetée se révèle aussi toxique que la trahison elle-même.
Dans les Morgan’s, le seul point qui m’avait un peu gênée, c’était la rapidité avec laquelle les deux héros se rendaient compte de leur attachement. Dans ce livre, au contraire, le doute occupe une place majeure et il détermine de nombreuses réactions, de la crise de jalousie, dont une particulièrement savoureuse, à la fuite, voire à des initiatives qui vous feront explorer toute la gamme des vilains mots à votre disposition.

Pour ma part, je suis tombée sous le charme de cette romance où la tension sensuelle monte crescendo et explose dans des moments d’une grande puissance. J’ai été sensible au thème de la rédemption et du pardon de soi qui transparaît à de multiples reprises. Je me suis délectée des passes d’armes savoureuses entre les deux héros. Bref, je me suis laissée emporter au rythme intense et flamboyant de cette romance qui fait battre le coeur plus intensément, comme au plus gros d’un sprint de Grand Prix, mais demande une bonne dose de résilience. Parfait pour l’enduro.

Parfait pour un Speedgame, très très speed, mais destiné à durer.



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