Be my last dance d’Avril Rose

by Gwen

Titre : Be my last dance

Auteur Avril Rose

Éditeur Harlequin

Date de sortie 5 Août 2020

Lien pour commander Be my last dance

Un titre découvert grâce à Netgalley et à l’éditeur

Parmi les choses qui me font fondre dans les titres d’Avril Rose que vous avez pu voir chroniqués ici (Coffee sex & law

& https://melimelodegwen.fr/sienna-me-venger-de-lui-davril-rose/), c’est sa capacité de manier parfaitement l’équilibre entre la romance, la délicatesse de la narration et des thèmes forts, voire carrément lourds.

Be my last dance ne fait pas exception à la règle.

Dans son nouveau roman, Avril Rose nous entraîne sur la voie escarpée de la reconstruction sous toutes ses formes, physique ou morale. Et elle le fait avec une finesse qui assure une lecture aussi forte que prenante.

Léonor est une jeune Grenobloise expatriée à Paris pour mener ses études d’architecture. À la demande insistante de sa famille, elle pousse les portes d’un groupe de soutien mené par le pédagogue et attachant François.

Autour de ce facilitateur de parole, six âmes blessées tentent, tous les mercredi, de panser leurs plaies et d’avancer. Leurs blessures sont multiples. Une solidarité et une empathie certaine les réunissent. Tous ont des personnalités bien marquées.

Toutes acceptent d’ouvrir leur coeur pour avancer sur le chemin de la reconstruction. Toutes? Non! Ce serait trop simple!

Léonor est bien décidée à fournir le minimum syndical: sa présence, une écoute plus ou moins attentive, quelques politesses et le tour est joué pour convaincre sa mère qu’elle va bien. Qu’importent le nombre de soirées alcoolisées pour chasser les fantômes, elle avance.

Mais dans cette résistance passive face aux progrès du coeur, elle rencontre un alter ego, Harvey.

Un homme cassant, froid, carrément imbuvable par moments. Et ce n’est pas le handicap qui pèse lourdement sur lui qui empêche Leonor de le remettre en place lorsqu’il dépasse -souvent- les bornes.

Mais si les armures, faux optimisme contre vrai mauvais caractère, se fendillaient, juste assez pour laisser voir les êtres de lumière, cabossés, qui sommeillent sous de lourdes couches d’apparence toutes aussi répulsives les unes que les autres?

Commence alors une histoire forte en émotions, belle de ses progrès, dévastatrice de ses volte-faces, qui entraîne Leonor dans l’univers d’Harvey et inversement. Suffisamment loin pour que chacun y trouve une place selon son cœur? Rien n’est moins sûr!

Assez loin en tous cas pour que leurs joutes verbales pétries de références notables (fans de Bridget et de Bébé, préparez vous à palpiter!) enchantent les séances du groupe de paroles et agissent alternativement comme un baume apaisant ou une grosse pincée de sel sur leurs blessures réciproques!

Une nouvelle fois, Avril Rose montre qu’elle dispose d’un remarquable talent dans les dialogues, les descriptions aux grandes envolées et aux « splash » inattendus et surtout dans la mise en scène des émotions sous toutes leurs formes.

J’ai beaucoup d’affection pour les personnages. Leo m’a émue de sa volonté à convaincre tout son entourage de sa force pour ne pas ajouter aux soucis des uns et des autres. Souvent, je lui ai souhaité de trouver la force d’admettre ses faiblesses et de se reposer, enfin, sur ceux qui n’attendaient qu’un geste de sa part.

J’ai adoré détester Harvey, tout autant que j’ai admiré la façon de nous rendre sensibles aux causes de son mal-être. S’il fait du mal, c’est avant tout lui qu’il blesse avec une résolution qui n’a pu que m’émouvoir. Et quel bonheur de savourer les moments où il montre d’autres facettes. Avec lui, Avril Rose a accompli le tour de force de créer un personnage tout en ombres et en lumières. Il m’a fallu de très longues pages pour savoir si je lui prêterais mon cœur de midinette, …. mais ne comptez pas sur moi pour vous donner mon verdict.

Le roman repose aussi sur des personnages secondaires marquants. À commencer par Lola, la sœur cadette de Leo. Esprit fantasque et un peu rebelle, elle est un soutien sans faille pour sa sœur, quoi que ses prises de position aient pu me faire grincer des dents par moments.

Il y a aussi, bien sûr, toute la fine équipe du BVA, les Blessés de la Vie Anonymes et leur propension à s’investir dans le duel Léo-Harvey comme dans le meilleur feuilleton de l’été. Mais il y a aussi toute une solidarité qui m’a touchée autour des moments difficiles, largement facilitée par la bienveillance de François, un personnage très attachant. Mais j’ai aussi souri de la galerie de personnages de cette troupe hétéroclite. La si pincée Bénédicte, l’inquiète Sophie, Jean-Pierre « met les pieds dans le plat », Simon le discret. Là encore, les personnages sont équilibrés, bien pensés, loin de la caricature et ils apportent leur pierre à l’édifice.

Au même titre qu’Ed, Alex et Angie, la bande du Red Spot à la présence tellement réconfortante dans les moments où l’illusion ne prend plus.

Et puis il y a Art, …. arghhhhh Art! Un personnage qui m’a fait tourner la tête! Non, pas seulement à cause de sa plastique de rêve, de ses yeux d’émeraude, de son sourire à se damner, de sa maestria en salsa … j’arrête avant d’aggraver la canicule ambiante!

Mais si Art m’a mis le cerveau à l’envers, c’est surtout pour la capacité de l’auteure à en faire un personnage insondable, à semer des doutes et des inquiétudes, à troubler sa capacité de séduction par un petit je ne sais quoi d’inexplicable.

Juste ce qu’il fallait pour remuer un peu plus l’esprit et le cœur. Au cas où la force et la sensibilité de ce roman n’y avait pas suffi.

Comme avant d’entrer sur scène pour entamer une dernière danse.

La plus brillante. La plus belle. La plus décisive.

 

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