Perfect boss: bonus 1: J’ai une annonce à te faire

by Gwen

Chose promise chose due. Pour fêter tous ensemble le 1° mois de la sortie de Perfect Boss, un bonus totalement inédit. Vous avez été nombreuses à vous demander comment se déroulait la suite des aventures de Stephen et Carla. Tom allait-il faire partie du décor? Allaient-ils se marier?

Quelques réponses dans ces quelques pages. Avec tous mes remerciements

Bisou

Gwen

Ci-contre la version pdf j’ai une annonce à te faire

 

J’ai une annonce à te faire

 

—  Tu sais que tu ne pourras pas repousser indéfiniment ton annonce…

Je retiens un soupir. À mes côtés, celle que je pensais endormie vient de reprendre notre discussion exactement où nous l’avons laissée cette nuit, avant que le sommeil ne la prenne.

Pelotonnée contre moi, Carla lève la tête et plonge son regard dans le mien. J’y lis tant d’amour que, comme chaque matin, mon cœur rate un battement. Mais il contient aussi toute la détermination de ma fiancée.

— Mon cœur, on se marie dans à peine plus de trois mois. Tu veux qu’il l’apprenne par quelqu’un d’autre ? C’est déjà un miracle que la presse people ne se soit pas emparée de l’événement.

Je hoche la tête dans un sourire.

— Pourquoi ? Tu rêves de paparazzi pour voir à quel point tu seras belle ?

Carla glousse carrément.

— Si je rêve que quelqu’un d’autre que nos proches puisse immortaliser toutes les fois où je vais fondre en larmes ?? T’es sérieux ?

Je ferme les yeux pour masquer mon amusement. Des larmes d’émotion ? J’espère qu’elle en versera des tas, ce jour-là, et je croise les doigts pour ne pas me laisser submerger à mon tour.

Je continue sur sa lancée.

— Tu sais que ton frère est sûr que tu pleureras au moins cinq fois ?

Ma chérie bondit presque. Je la reconnais bien là, entière et spontanée.

— Vous avez parié sur moi ? s’offusque-t-elle.

Je prends un air sévère qui ne l’impressionne pas le moins du monde.

— Tu crois vraiment que je laisserais quelqu’un parier sur toi ? Non, on préparait avec les garçons… quelque chose pour le jour J et ton frère a dit « et de cinq ! » parce que pour lui, il y a au moins quatre autres moments où tu seras émue.

Carla me sonde de son regard pénétrant. Je frémis sous son intensité. Je sais parfaitement ce qu’elle fait. Emporté dans mon élan, j’ai failli en dire plus que je ne le comptais sur les surprises que j’ai préparées pour elle avec la complicité de nos proches, et elle cherche comment en tirer avantage.

Finalement, elle lâche un petit rire et reprend.

— Bien tenté ! Me distraire de la discussion première en titillant ma curiosité, alors que je sais très bien que tu ne me diras RIEN. C’était futé. Mais ça ne prend pas. Il faut que tu appelles Tom.

Je me laisse retomber dans le lit, passe les mains dans mes cheveux détachés et fixe le plafond. Elle est maline. Je suis à la limite de lui parler du diaporama qu’on lui a composé et du texte que j’ai préparé pour l’accompagner, juste pour éviter de faire face à l’Autre Sujet.

Je repose l’argument de la veille.

— Sérieusement, ça ne te dérange pas que j’invite ton ex à notre mariage ?

À la façon dont Carla hausse les épaules, je sais qu’elle s’agace. D’ailleurs son phrasé plus lent montre qu’elle lutte pour rester tranquille.

— Je ne sais même pas si on peut qualifier Tom d’ex. Mais avant d’être « ça », résume-t-elle d’un vague geste de la main, il était ton ami. Ton alter ego. Je te laisse seul juge de l’invitation. On a gardé sa place, on peut l’annuler. Mais tu ne te pardonnerais pas de ne pas l’avoir averti. Je sais ce que la dissimulation t’a pesé, au départ. Là, tu as la possibilité de faire les choses bien. Ne la rate pas.

Je referme mes bras autour de Carla et pose un baiser sur ses cheveux. Nos corps réagissent d’emblée, mais ce n’est pas le but du moment. Je me nourris de sa chaleur, de sa force. Elle ne s’y trompe pas et m’enlace tout aussi fort, les lèvres collées à ma jugulaire, comme une perfusion d’amour brut qui me grise à chaque fois.

Dans ses cheveux, je murmure :

— Tu sais que je déteste quand tu as raison contre moi.

Ma fiancée rigole.

— Heureusement que c’est faux, sinon tu me détesterais souvent.

Oh ! Je lui assène une légère claque sur la fesse pour la punir de cette insolence. Je ne récolte qu’un gloussement alors que ma belle se tortille pour s’enfuir en riant jusqu’à la douche.

J’aime ces débuts de journée complices. Mais je sais que la suite va être plus tendue.

 

***

 

Après la réunion de rédaction, j’échange quelques mots avec ceux qui ont encore des questions à résoudre. Puis je me dirige vers mon bureau. Au passage, comme toujours, mon regard cherche mon ange. Carla est en grande discussion avec Sophie.

Mais dès l’instant où je l’effleure de mon regard, tout son corps réagit. Elle se redresse, se retourne vers moi, et m’adresse un sourire à illuminer un ciel d’éclipse. Mon premier instinct me pousse à traverser la rédaction pour venir puiser mon oxygène dans un baiser passionné. Mais je sais que Carla tient à une certaine distance à la rédaction.

Non pas que quiconque puisse avoir un doute quant à notre relation. Depuis le premier matin, je ne me cache pas. Et même si je l’avais voulu, j’en aurais été incapable. Carla aussi d’ailleurs. Il y a une trop grande osmose entre nous, qui dépasse de loin le cadre de notre vie privée.

Pourtant, personne ne trouve rien à redire à notre couple. Mon impartialité n’est jamais en cause et notre complicité bénéficie à tous. En temps normal, je gère la distance physique sans trop de problème. Mais en cet instant, j’aurais vraiment besoin de sa chaleur et de la force qui me galvanise à son contact.

Parce que la discussion qui m’attend, et que je repousse depuis des semaines, s’apparente à une épreuve.

Carla se doute-t-elle que c’est maintenant ? C’est presque certain. De sa place elle mime de ses lèvres un « je t’aime » qui me donne un coup de fouet. Je lui réponds d’un clin d’œil et souris de voir son corps réagir.

À peine installé, je saisis, résolu, mon téléphone et sélectionne un numéro programmé de longue date.

La communication s’établit rapidement.

— Salut Tom.

— Eh, Stephen ! Tu vas bien ?

La chaleur de mon ami me met un coup au cœur. Bien sûr, presque deux ans après son départ, les choses se sont apaisées. On n’en est plus à notre dernière vraie discussion, dans ce bureau même. Je sais ce que j’ai perdu, mais surtout ce que j’ai gagné dans cette confrontation. Mais il y a toujours cet instant de flottement à un moment ou à un autre. Incroyable quand on sait à quel point nous étions fusionnels.

Comme souvent, nous échangeons des nouvelles professionnelles pour tenter de reprendre le niveau de complicité qui a été perdu.

— Je suis tellement fier de ce que tu as fait de la chaîne. Et dire que tu avais peur de diriger seul.

— Je ne suis pas seul. L’équipe est fabuleuse. Et puis c’est grâce à ce que j’ai appris de notre binôme.

Tom approuve d’un grognement.

— En tout cas, votre plateau commun, je n’y suis pour rien. Et tu as eu l’idée du siècle. Quelle aisance tu as face à la caméra ! Tu m’impressionnes, Stephen, vraiment.

— Et oui, j’apprends à communiquer.

Je tente de minimiser ses compliments. Ils me mettent vaguement mal à l’aise.

— Et tu le fais bien ! renchérit Tom. Quant à la miss… sur un plateau, elle rayonne. Ça veut dire qu’elle va rester plus souvent sur site ?

— Dans les mois qui arrivent, c’est une probabilité.

À peine prononcée, je mesure l’ampleur de ma phrase. Tom aussi, qui bafouille.

— Oh… Tu veux dire que…

— Non, elle n’est pas enceinte… Enfin pas pour le moment. Mais c’est en projet… d’ailleurs en parlant de projet… (Que cette phrase est finalement dure à prononcer. J’inspire et me lance 🙂 On a fixé une date… Pour notre mariage.

Un silence, pesant, me répond. Je suis à la limite de raccrocher. Mais la voix douloureuse de mon ami m’en dissuade.

— C’est une… une putain de bonne nouvelle, s’anime-t-il progressivement. Je te félicite, mon ami. Sincèrement. Je suis bien placé pour savoir que ton choix est le meilleur. Et elle ne pouvait pas mieux choisir.

Ces mots… Une boule d’émotion gonfle dans ma gorge.

— Je… j’appelais pour t’inviter.

— Vraiment ?

La question de Tom me glace. Oui, c’est vraiment mon intention. Mais sa réaction douche ma résolution.

— Ben oui, ça me paraissait logique… Mais, je ne suis plus sûr de le vouloir.

— Outch. Ce n’était pas toi le Mr Diplomatie du binôme ? tente-t-il de plaisanter.

J’esquisse un sourire à mon tour.

— Si, mais quelqu’un de très cher m’a dit que seuls ceux qu’on aime ont le droit de dire les choses qui font vraiment mal. Et je ne veux pas te mentir. Tu me manques Tom, putain ! Tu me manques. Les premières semaines, j’avais tout le temps le réflexe de te chercher pour valider mes avis…

— Idem.

— J’avais toujours pensé que le jour où je me marierais, tu serais avec moi, pour préparer ma demande en mariage, pour choisir sa bague.

— Oh, tu as fait ça dans les formes ?

Je souris. Après ma déclaration au Grand Palais, ça semblait difficile de faire plus spectaculaire. Je n’ai même pas tenté. Je me suis contenté de la piéger dans son restaurant préféré, lors de son anniversaire.

La voix de Tom dérange mon voyage en nostalgie.

— Et qui a tenu ce rôle ?

Il ne précise pas « mon rôle », mais nous y pensons tous les deux. Soudain, j’ai presque l’impression de l’avoir trahi. Je souris intérieurement. J’ai séduit la femme qui ressemblait de plus près à celle qu’il aimait. Bien sûr que je l’ai trahi. Pendant longtemps, avant et même après que Carla ne me choisisse, je m’en suis voulu. Mais je n’ai pas pu m’effacer. Parce que je savais qu’il ne lui donnerait jamais la place qu’elle méritait. Il n’aurait pas quitté Veronica pour Carla. Mais surtout parce que je n’aurais pas pu renoncer à l’amour de ma vie. Même si Tom et moi avions joué franc jeu, je ne serais pas resté en retrait. Malgré toute mon affection pour lui, je n’aurais pas pu. Parce que c’est Elle. Et que j’aurais pu tout sacrifier pour elle.

Je m’étire, défais mon bun et lisse mes cheveux un instant avant de lâcher :

— Son frère, mon frère, nos beaux-frères.

Un sifflement me répond.

— Lilian t’a adoubé ? Remarque, il a eu raison. Il veille à ce qui est le mieux pour elle. Écoute, je ne sais pas, moi non plus, si je viendrai. Pourtant, j’en crève. Je te jure. Mais je ne sais pas. Ce serait bizarre.

— Personne n’est au courant, à la chaîne. Quelques-uns ont peut-être eu des doutes.

— Mais pas elle, Steph. On n’a jamais eu l’occasion d’en parler vraiment, toi et moi. Au moment où j’aurais dû te le dire, j’étais trop, trop triste, trop furieux. Bref, trop… Mais je savais que ce n’était pas ma place auprès d’elle. Pas par rapport à Veronica. Mais parce que je l’ai sentie s’éloigner au fur et à mesure que vous vous rapprochiez. Avant même de l’admettre, elle était à toi. Et je pensais chaque mot que je lui ai écrit, dans mon dernier mail. Je ne sais pas si tu l’as lu. Elle a fait le meilleur choix. Le plus évident. Le seul. Je ne parle même pas de toi et de tes sentiments. Je te donnerai ma réponse. Mais sache que je suis heureux pour toi, mon ami. Totalement et inconditionnellement heureux.

L’émotion me fait bafouiller une brève salutation. Je manque d’être submergé. Deux petits coups sont frappés à ma porte. Instinctivement, mon corps se détend, parce que je SAIS. Que c’est elle. Mon choix, mon évidence. Ma fiancée.

Qui, d’un coup d’œil, jauge la situation, referme la porte derrière elle, passe derrière mon bureau et tourne mon fauteuil vers elle. Sans un mot, elle a cerné mon état émotionnel et m’offre le cocon qui me protège de tout. Qui me guérit de tout.

Je l’enlace, noie mon visage dans son ventre plat et pendant quelques instants, je ne bouge plus. À ma place. Carla reste tout aussi silencieuse. Du bout des doigts, elle pétrit ma nuque tendue. Je sens la caresse de ses cheveux dénoués sur ma peau. Ils nous protègent comme dans un voile. Et c’est dans ce cocon que je sais que je suis à ma place. Au centre de mon univers.

— Je ne te dérange pas ?

— Jamais.

— Tu l’as eu ?

Je hoche la tête. Ses lèvres ne bougent pas, mais son regard, lui, me sonde. Je ne peux pas lui résister.

— Il nous félicite. Il dit que tu as choisi le meilleur.

Elle sourit et reprend dans un murmure :

— Je n’en doute pas un instant.

— Il a dit aussi que j’ai fait le meilleur choix.

Carla glousse et m’adresse une œillade provocante.

— Il n’avait pas besoin de me le dire. J’en suis convaincu chaque matin, à l’instant où je pose les yeux sur toi, endormie dans mes bras.

Bingo ! Ma belle s’empourpre, baisse la tête quelques instants, puis plante son regard noisette dans le mien.

— Fais gaffe, ou je vais tomber amoureuse de toi, ricane-t-elle pour masquer le trouble qui fait frémir sa peau.

— Quoi ? Ce n’est pas encore le cas ? C’est que je fais mal mon boulot.

Carla fait mine de réfléchir un instant.

— Si j’étais peste, conclut-elle, je te dirais que j’attends que tu me le prouves encore, chaque jour.

J’éclate de rire.

— Heureusement alors que tu n’es pas une peste, et que je ne suis pas le genre d’homme à mettre en place des trucs délirants comme un compte à rebours de Saint-Valentin, ce genre de choses. Sinon, je te rappellerais qu’il reste exactement 104 jours avant notre mariage et que je peux faire en sorte de ponctuer chacun de ce genre d’attentions qui te font fondre.

Joueuse, Carla ouvre la bouche. Je pose l’index dessus pour la réduire au silence.

— Attention ma belle. C’est un compte à rebours exceptionnel. Si tu me défies, je ne me contenterai pas d’un simple « oh !!! c’est chou ! ». Si je rentre dans le jeu, ce sera le GRAND jeu : papillons dans le cœur et larmes aux yeux tous les jours, même au boulot ou en déplacement, ça va de soi.

Les yeux brillants, Carla se penche vers moi.

— Je n’ai besoin de rien de spectaculaire, mon cœur. Juste toi, c’est bien suffisant à mon bonheur.

Deux phrases et mon cœur fond. Encore et toujours. Comme à chaque fois que Carla Dubie-presque-Deveaux entre dans mon champ de vision ou dans mon espace vital. À chaque fois qu’elle m’offre un mot tendre. À chaque fois que son regard sur moi me rappelle qu’elle est mon parfait amour. My perfect love.

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8 comments

Maugeais Christelle 14 mars 2018 - 12 h 25 min

merci pour ce bonus Gwen c est toujours un plaisir de retrouver Stephen Carla et Tom j espère qu il y en aura d autre par exemple le mariage et oui est ce que Tom sera là malgré tout

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Gwen 14 mars 2018 - 22 h 42 min

Merci de ce retour!!
Je n’ai pas encore écrit de bonus sur le mariage 😉 pour le moment, je suis partie dans un tout nouveau projet, mais qui sait??

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Crozel-Decuns Tessa 10 avril 2018 - 13 h 27 min

Une suite !!! Cela s’impose!! Oui on veut tout savoir du mariage et de la suite !
J’aime bien quand il y a un chapitre raconté par l’autre mais le point de vue de l’héroïne reste mon préféré

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Gwen 10 avril 2018 - 22 h 49 min

merci de ce retour. Cette scène-ci a été composée spécialement pour le 1° mois de la parution. D’autres suivront sans doute

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Barreau 19 juillet 2019 - 6 h 48 min

Bonjour je reste sur ma fin. J’aurai aimer voir si Tom était toujours avec sa femme et si la grossesse avait été confirmé et savoir sa vie en Italie. Des nouvelles du reste de la famille . Très bon livre mais comme à chaque fois on voudrait que l’histoire s’arrête jamais.

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Gwen 19 juillet 2019 - 7 h 08 min

Merci de ce retour… ah, qu’advient-il de Tom? Vaste question qui aura peut-être une réponse, à moins que je ne laisse à chacun le pouvoir de l’imaginer.

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collet sandrine 24 juillet 2019 - 14 h 33 min

merci pour cette suite, on s’imagine toujours des choses pour la suite de l histoire trop bien j adore

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Gwen 24 juillet 2019 - 15 h 03 min

Merci😘

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