Fire over dark de GH David

by Gwen

Titre Fire over dark

Auteur GH David

Éditeur Plumes du Web

Date de sortie 17 juin 2021

Un titre à commander ici Fire over dark

 

Deux ans presque jour pour jour après avoir découvert Love after dark (chronique à retrouver ici https://melimelodegwen.fr/love-after-dark-de-g-h-david/), c’est aujourd’hui l’histoire dérivée de cette romance à suspens que je vous présente.

Rappelez-vous, dans Love after dark, nous avions fait la connaissance du Baron, David Fioretti et de son organisation criminelle. Avec Lowell, Judicaël et quelques autres, il luttait pour poursuivre ses activités dans le Sud de la France. Mais deux grains de sable venaient perturber cette organisation, une nouvelle venue, Mahira et un ancien allié, Gucci.

Ce dernier était l’un des meilleurs amis du Baron. Aujourd’hui, sa tête est mise à prix, à la fois par ce dernier, mais aussi par des gangs rivaux, ne lui laissant d’autre opportunité que la fuite, la cavale et les planques.

C’est là qu’intervient Mahira, la Salomé du Baron. Elle propose à Gucci un point de chute, à Paris, dans un premier temps.

Et qui de mieux placé pour l’héberger et lui offrir un asile temporaire que son amie de toujours Laura. Ancienne costumière de son cabaret, cette jeune femme au look très Rockabilly cherche sa voie, peut-être comme chanteuse, elle qui a toujours une chanson aux lèvres.

Eux qui ne devaient que se croiser se retrouvent pris malgré eux dans une spirale dévorante de passions et de sentiments.

Mais comment envisager quoi que ce soit d’autre qu’une parenthèse illusoire lorsqu’aucun avenir n’est envisageable, lorsque sa vie ne tient qu’à un fil, lorsque d’autres horizons -et non des moindres- s’ouvrent devant soi?

Toutes ces questions, et même plus, GH David les pose dans cette romance qui porte toutes les marques de son talent:

une ambiance souvent sombre, entrecoupée d’éclairs lumineux qui n’en sont que plus précieux; des personnages complexes et abîmés par la vie, poussés par une résilience hors du commun et un caractère d’acier, qui n’en rend que plus forts les instants d’effondrement; une histoire qui m’a prise au dépourvu plus souvent qu’à mon heure en déjouant mes pronostics; une écriture toujours aussi belle et puissante capable de me faire passer en un chapitre par toutes les émotions de ma palette. Et encore, je ne vous parle même pas d’un clin d’œil dans un certain chapitre qui a eu raison de mon cœur de guimauve!

Avant de développer mon ressenti sur ce roman, je dois vous faire une confidence. J’ai fait partie de l’aventure Fire over dark bien avant que vous n’en fassiez la connaissance. En effet, j’ai eu le privilège d’être l’une des bêta-lectrices de ce projet, ce qui signifie que j’en ai suivi les grandes étapes, que j’ai eu la primeur de la lecture et que j’ai, par la même occasion, vécu en brut les afflux d’émotions et la frustration de l’arrêt brutal de la lecture à des moments clefs.

C’est donc une émotion particulière que j’ai abordé la lecture de ce roman dans sa version finale. J’en ressors totalement admirative car -mais je m’en doutais déjà- il n’a eu besoin que de très peu de retouches. L’histoire, son rythme et sa composition en étaient assez intenses et tellement maîtrisés que tout était déjà là.

En tant que bêta-lectrice et que chroniqueuse, j’ai aimé ce roman pour les mêmes raisons.

D’abord parce que je suis une inconditionnelle de la plume de GH David. Elle a une façon de tourner la poésie des mots qui tient de l’orfèvrerie. C’est vrai à l’écrit. Ça se confirme lorsque je la lis à haute voix. Ses mots sont des armes autant que des pansements. Ils frappent juste et fort. Ils sont non seulement vecteurs d’idées, d’émotions, de récit, mais ils emportent avec eux tellement plus, une atmosphère, un état d’esprit, un supplément de cœur.

C’est particulièrement vrai lorsque les passions entrent en jeu. Certes, j’ai admiré la froide distance que Gucci garde en de nombreuses situations. Dans sa carrière, c’est nécessaire pour avoir une chance de survivre. Mais  c’est lorsque la raison cède le pas aux émotions que je trouve la plume de l’autrice époustouflante. L’extase monte d’un cran au-dessus du septième ciel lorsque les personnages se rapprochent. Le bonheur, temporaire et ténu, brille comme la flamme d’une bougie à proximité d’un souffle d’air, sans qu’on sache exactement s’il va s’éteindre subitement ou s’embraser avec la même rapidité.

Pourtant, ce sont surtout dans les scènes de désespoir que les mots me transportent, me plaquent au sol, compressent mes poumons et me bouleversent. Sans dévoiler d’éléments centraux de l’intrigue, la partie ainsi écrite pour Laura m’avait mise dans tous mes états lors de ma bêta lecture. Je n’en suis pas sortie plus indemne cette fois, tout en sachant ce qui m’attendait.

Ensuite, j’aime la composition de l’histoire. La passion prohibée et destructrice entre Gucci et Laura en est un élément majeur. La lutte pour la survie ou pour accomplir son destin en est une pierre angulaire, on s’en doute dès le départ.

Par contre, je n’attendais pas que les différents éléments qui entourent Laura prennent une place si importante. Là encore, j’ai été très surprise et même plus par une intrigue que je ne pourrai pas qualifier de secondaire et qui rappelle que, si ce roman est à deux voix, s’il parle d’un couple, c’est aussi parce que l’on va se pencher sur deux destins dans leurs parcours parallèles et dans les moments où les trajectoires se frôlent, se percutent, se repoussent.

Cette construction enrichit le récit, fait de Gucci un alter ego à part entière et non pas seulement celui qui aurait le destin le plus important. Ce sont deux âmes, deux cœurs et deux vies que l’autrice offre en pâture à la passion et aux retournements de la vie. Deux fois plus de raisons de vibrer, de trembler, d’espérer ou de protester contre le sadisme assumé de l’autrice de cette pépite.

De plus, j’ai aimé que cette histoire s’entrelace à celle de Love after dark. On en croise -pour mon plus grand plaisir- les protagonistes. D’ailleurs, mon chouchou Lowell, on y pense, à Lowell?? Je referme cette parenthèse toute en délicatesse!

Je l’ai écrit en préambule de cette chronique, j’ai eu un gros coup de cœur pour l’histoire originelle. En retrouver des moments déjà vécus, mais vus par d’autres yeux ne pouvait en être que meilleur.

Autre élément qui contribue à mon plaisir, les lieux choisis par GH David pour placer son intrigue. J’en connais quelques uns. J’en ai imaginé d’autres. Mais j’ai aimé le dépaysement, en particulier dans des lieux que je connais et que j’aime, à plus forte raison si les personnages en sillonnent les routes en écoutant une émission littéraire qui a l’air du meilleur genre.

Enfin, s’il fallait un dernier élément pour aimer ce roman, il réside dans la notion de choix. L’histoire entre les personnages n’a rien de simple, je l’ai dit. Ils pourraient choisir de se laisser porter par le destin et advienne que pourra (ou ce que l’autrice décidera). C’est déjà une option. Il y en a d’autres, que tous les personnages expérimentent, de façon plus ou moins douloureuse, tout au long du roman.

Le choix de tout risquer pour ne pas avoir de regrets/Le choix de foncer quel que soit le risque encouru.

Celui de se retirer de la course/Celui de se battre de toutes ses forces, envers et contre l’autre.

Celui de vivre dans le passé/Celui de miser sur l’avenir.

Tendre la main/Admettre sa défaite.

Se laisser submerger par les drames/Relever la tête, encore et toujours.

Se battre/ Laisser partir.

Rester droit dans ses bottes et ferme dans ses résolutions / évoluer, changer, pour rejoindre la route de l’autre.

Partir/ Rester.

Faire le premier pas/ Vers l’avant/ Vers l’arrière.

Ces cas de conscience, évidemment, GH David les inscrit dans un cadre particulier, celui du film de gangster de la plus belle des époques et dans un cadre fictif, celui de cette romance puissante et parfaitement maîtrisée.

Mais en lisant son roman, je n’ai pu m’empêcher de me dire que ce qu’elle décrit avec tant de puissance et de brio, ce n’est pas seulement l’histoire de Gucci et de Laura. C’est aussi celle de tous les amoureux confrontés à l’injustice et à la cruauté de la vie. Parce que chaque drame donne naissance à des multiples combinaisons, à de multiples choix, mais que tous pourraient se résumer en deux verbes. Se résigner ou résister.

Et c’est cette énergie, par-delà l’histoire splendide et ses personnages totalement réussis, que je veux garder à l’instant où je referme ce livre, sur le destin de Laura, de Gucci et de tous les autres.

 

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