Titre Just for Christmas
Auteur Izia Soley
Éditeur Éditions Addictives
Date de sortie 18 octobre 2021
Un titre à commander ici Just for Christmas
Je continue mon marathon de Noël hors délai en vous proposant ce soir d’embarquer dans un roadtrip sensuel et plein d’émotions, un roman qui m’a bluffée et m’a tenue en haleine.
Loah Martin vit à Salem où elle a grandi avec sa meilleure amie, Dee et ses grands-parents. Si Dee est la joie de vivre incarnée, une vraie boule d’énergie capable de déplacer des montagnes et de traverser les océans, pour partir s’installer à Madrid, Loah, pour sa part, a besoin de repères et de contrôle pour éviter de sombrer. Elle a de nombreux blocages, à commencer par la peur du vide, qui l’empêche absolument de prendre l’avion.
Difficile pour rejoindre son amie Dee pour leur grand projet: les fêtes de Noël à New York. Elles en rêvent depuis toujours, à coup de chocolat chaud avec les chamallows adéquats et overdose de films de Noël sous plaid.
Tout leur programme est prêt, à l’exception d’un tout petit détail. Oh, trois fois rien, en fait 4730 petits détails en vrai, comme le nombre de kilomètres qui séparent les deux villes.
Un pays à traverser, plus de cinquante heures de route à faire. Une épreuve insurmontable? Pas si sûr.
En effet, Dee a, comme toujours, la solution. Le meilleur ami de son frère Marvin, Elliel, va justement emprunter le même chemin. Pourquoi ne pas traverser le pays avec une covoitureuse?
Pourquoi pas effectivement!
Eh ben parce que!
Elliel est un condensé de contradictions. Dès le premier instant, il fait perdre pied à Loah. Son regard et sa présence l’affolent autant que le personnage l’exaspère. Arrogant, Elliel la fait tourner en bourrique. Pourtant, il est aussi tout à fait différent. Attentif, il veille au bien-être de sa copilote. Stimulant, il la pousse au-delà de sa zone de confort. Il semble même parfois la connaître mieux qu’elle-même.
Mais surtout, le beau chasseur d’épaves fait chavirer la belle Loah dans un océan de trouble et de désir qu’il entretient à flot.
À ce moment de ma lecture, j’ai esquissé un petit sourire. Je me pensais partie pour une confortable romance de Noël. Sans aucune idée péjorative. J’adore me laisser porter par une intrigue simple, savourer l’imagination de l’auteur, suivre le petit frisson de la conquête et me demander à quel moment se fera le point de fusion.
Mais voilà que …
Voilà que Just for Christmas m’a prise au dépourvu et m’a bluffée.
L’intrigue prend un tour très particulier dont je vais vous dire ce que je peux, sans trop vous en dévoiler.
D’abord, j’ai été bringuebalée par une grande roue d’émotions lancée à plein régime.
Elliel est un vraie piège de séduction. Loah lui est plus que réceptive et lui aussi. Sauf que … pour plein de raisons qu’il vous appartiendra de découvrir, il s’interdit de céder à cette attraction qui donne au roman une atmosphère survoltée d’intensité sensuelle et de frustration délectable.
Ensuite, ses sautes d’humeur sont aussi imprévisibles que déroutantes. Au détour d’un mot, d’une phrase, d’une situation, l’homme attentif et affable devient un terrible Grinch qu’on a envie de noyer dans un bain de lait de poule pour lui donner un peu de joie de vivre.
Il fond peu à peu pour sa pétillante compagne de voyage, capable de s’extasier sur des festivités locales et de réciter par cœur ses comédies de Noël favorites. Pourtant, son cœur n’est pas disponible.
Un salaud séduisant Elliel ? Oh que non! Un être mystérieux, séducteur, incroyablement touchant tout autant qu’il est capable de faire vriller un cerveau.
Pourtant, plus les pages sont passées, plus je suis tombée sous le charme absolu de ce personnage.
Et que dire de Loah? J’ai craqué pour cette femme enfant qui traîne des malles entières de traumatismes.
J’ai adoré la voir perdre pied dans ses sensations et essayer de nager jusqu’aux berges de son contrôle.
J’ai été séduite par sa capacité à retomber en enfance. Si un personnage incarne la magie de Noël, ce serait cette jeune femme qui retrouve dans ses festivités une légèreté capable de tout lui faire oublier.
Fondante comme une guimauve après un passage dans un chocolat chaud? Oui, mais pas seulement. Il faut la voir réagir lorsque la situation lui échappe ou la malmène! Un vrai volcan auprès de laquelle il ne fait pas bon s’égarer.
La force de ce roman ne réside pas que dans cette valse hésitation sensuelle et passionnée. Les personnages secondaires contribuent fortement à la réussite de ce roman.
Il y a bien sûr l’inénarrable Dee, véritable métronome de cette relation inhabituelle. Elle lui donne son impulsion, son rythme et une partie de ses rebondissements. Elle est aussi capable de relancer les protagonistes, de les renvoyer face à leurs responsabilités. Elle encaisse aussi, les rancœurs et les doutes, les coups de cœurs et les coups au cœur.
Mais il y a aussi Meredith, la sœur d’Elliel, dont j’ai beaucoup aimé les interventions. Elle n’est pas très présente dans le roman -en nombre de pages s’entend- mais que j’ai aimé son insertion dans l’intrigue.
Et je ne parle pas des ombres qui peuplent cette histoire, l’obscurcissent parfois, la menacent souvent, l’allègent parfois.
Je découvrais dans ce roman l’écriture d’Izya Soley. J’ai été conquise. Les autrices réunies sous cette plume ont la qualité d’écrire une histoire rebondissante qui court toute seule entre les pages. Elles m’ont offert des pages de grâce, d’une plongée à deux à une montée en duo ou encore une veillée autour d’un sapin peu banal.
Dans la voix d’une nonagénaires, elles m’ont procuré les frissons d’une définition de l’amour véritable.
Dans leur virée new-yorkaise, elles m’ont réconcilié avec l’overdose américaine de la démesure de Noël.
Mais surtout, dans l’histoire qu’elles ont créée, elles m’ont non seulement prise par surprise, mais elles m’ont aussi tenue en haleine jusqu’à la dernière page, elles ont manipulé mon petit cœur entre grandes envolées, terribles embardées et pages cœur serré et gorge nouée.
Cette première expérience avec Izia Soley m’a offert une comédie de Noël qui réussit à la perfection l’alliance de la romance à thème saisonnier et d’une histoire hors du temps, de la légèreté à la sensualité totalement maîtrisée pour une romance à consommer, quelle qu’en soit la saison, en guettant, sans nul doute, la prochaine.
