Titre Kiler Boss
Auteur Wendy Roy
Éditeur Éditions Addictives
Date de sortie 8 Avril 2020
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« La vie ne vaut d’être vécue que pour défendre ses valeurs, ce que l’on croit juste et ceux auxquels on tient. »
C’est ainsi que l’on pourrait résumer la doctrine d’Erell Williams, l’héroine de la romance à suspense de Wendy Roy. Il y a neuf mois, cet officier de la police de Baltimore a été laissée sur le carreau lors d’un intervention qui a mal tourné.
Depuis, elle n’a plus qu’une idée en tête, venger la mort de son équipier et les blessures, physiques et morales qu’on lui a infligées. Et pour y parvenir, tous les moyens sont bons. Tous? Le pire comme le meilleur, infiltrer la société de protection Suraksha, qui était aux commandes ce soir funeste.
Avec l’aide de Pete Demassio, son référent et de Kessy, la psychologue qui l’a accompagnée, Erell n’a rien laissé au hasard. Elle va intégrer la société et y trouver les preuves incriminantes pour faire payer aux coupables.
Voilà un plan limpide et sans accroc… Mais, car pour une romance à suspense réussie, il faut qu’il y ait un « mais », c’était compter sans un élément perturbateur de taille. Et ce n’est ni le machisme primaire d’Oliver, potentielle nouvelle recrue en même temps qu’Erell, ni la conduite sportive, pas plus que le très fort instinct de méfiance qui guide Eneko derrière ses lunettes fumées ou le malaise à abuser de la gentillesse innée de Zahra, l’hôtesse d’accueil de l’agence.
Non, LE grain de sable dans ce plan en apparence parfait, c’est LUI. Alvar Ross, le fondateur de Suraksha, son actionnaire majoritaire.
En dépit de ce qu’Erell sait de lui, c’est un homme d’une toute autre trempe qu’elle découvre. Il est dur comme la pierre, rigoureux, inflexible. Il n’hésite pas à trancher dans le vif et tout en lui, de son arme à son corps hyper affûté, exsude le danger. Mais il est plus que ça. très impliqué dans la vie et la protection de ceux qui constituent sa famille, de sang ou de coeur, il s’engage aussi dans de grandes causes.
Un malfrat avec une âme? Cette facette déstabilise Erell. Mais sa mission passe avant son étonnement. Avant la pointe d’envie qu’elle pourrait avoir devant cette tribu qui est si inconnue à ses propres schémas. Avant ce cataclysme qu’elle n’avait pas prévu.
Et ce tsunami a des yeux couleur chocolat, une voix suave, un corps à se damner, … et toute une kyrielle de connecteurs qui bondissent instantanément sur Erell dès l’instant où leurs regards se croisent.
Commence alors une romance très prenante et délicieusement frustrante. Le danger est omniprésent. La nécessité de se préserver aussi. Le conflit moral, n’en parlons pas. Mais face à toutes ces raisons valables et légitimes, il y a l’incontrôlable. La pulsion, l’évidence, la forme de nécessité, même, qui pousse les deux fortes têtes à se confronter et à se fuir, à se séduire et à s’éviter, puisque chaque contact, verbal ou guerrier, débouche sur le même constat d’une irrépressible attraction.
Et s’il n’y avait que leur loyauté et leurs doutes pour se dresser entre eux! Il y a aussi leur sens absolu du devoir et le regard des autres.
Que ce soit d’un côté ou de l’autre, tous ceux qui sont témoins de cette évidente fusion, ont toutes les raisons du monde de garder la tête froide et de se montrer plus que méfiants.
Dans cette romance à deux voix, l’auteur maîtrise parfaitement tous ces doutes, du conflit moral à l’inéluctable, du regard des autres au plus dur des jugements qu’Erell et Alvar sont capables de supporter, le leur.
Mais autour de cette passion brûlante et destructrice, l’auteure mène aussi une intrigue de bonne facture, sans perdre de vue que cette romance est « à suspense ».
Là encore, elle conduit l’enquête d’Erell, et celle des membre de Suraksha, avec méthode et par étapes, dans un crescendo qui rend ce livre d’autant plus addictif. Elle s’offre même le luxe de m’avoir fourni une fausse piste que j’ai cru déceler, à tort.
Vous l’aurez compris, il est délicat de raconter davantage sans donner des clefs trop importantes sur l’intrigue.
Je finirai juste en vous donnant les raisons pour lesquelles j’ai été happée par cette histoire:
Une romance passionnée et frustrante qui a su habilement faire monter la tension.
Une intrigue prenante que j’ai pris plaisir à suivre.
Des héros qui réfléchissent -parfois trop pour leur bien- et se battent entre leurs valeurs et leurs instincts, entre les fêlures qu’ils doivent surmonter et les espoirs qu’ils n’osent s’autoriser.
Une tribu très attachante, celle de Suraksha, que j’aimerais beaucoup connaître mieux (un appel du pied que j’assume entièrement). Wendy Roy a parfaitement démontré, lors de ses précédentes sorties pour les éditions Addictives, sa capacité à se renouveler tout en écrivant sur le même cercle.
Un défi que j’adorerais la voir relever de nouveau, avec une option sur l’indomptable Gina et le très touchant Finn que j’adorerais connaître de plus près, …
J’espère vous donner rendez-vous sur une telle perspective!
