La cérémonie de Florian Dennisson

by Gwen

Titre La Cérémonie

Auteur Florian Dennisson

Editeur L’Oiseau Noir

Date de sortie 18 juillet 2023

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Imaginez attaquer votre premier jour dans une nouvelle unité, la Section de Recherche de Chambéry, non pas par la traditionnelle visite des installations et la présentation de l’équipe, mais par une enquête, sur le terrain, autour d’un meurtre étrange.

C’est ce qui arrive à l’adjudant-chef Maxime Monceau, personnage principal du nouveau roman de Florian Dennisson, la Cérémonie.

Ce roman, primé par le prix de la Plume Assassine 2023, est le troisième et dernier de la série commencée par la Liste et poursuivie par l’Oubliée.

Les amateurs du genre, et de la plume précise de l’auteur, pourront retrouver l’expert en langage non verbal, ce policier un peu hors-norme, qui peine à entrer dans une relation évidente avec les autres, plus à l’aise finalement au milieu des scènes de crime que des vivants.

Ceux qui, comme moi, prennent le train en marche, découvriront un policier dont on sent l’esprit torturé par des fantômes récents et d’autres plus anciens.

Même si la Cérémonie fait référence aux autres romans centrés sur ce personnage, la compréhension de cette enquête n’en est pas altérée. Par contre, vous n’êtes pas à l’abri d’une furieuse envie d’en savoir plus sur la carrière de Maxime Monceau à Annecy. Mais c’est une autre histoire.

Concentrons-nous sur cette cérémonie d’un autre genre. Elle touche des individus qui n’ont, a priori, rien en commun, ni rien à se reprocher. Les modes opératoires ne se ressemblent pas. Une constante agite les enquêteurs mis sur l’affaire. Les meurtres ressemblent de bien trop près à la définition du meurtre parfait. Pas de témoins, pas de traces, pas d’indices, à moins que …

À y regarder de plus près, une constante se dégage de ces crimes particulièrement odieux et savamment menés pour gêner toute l’enquête, à commencer par l’identification. Ils répondent à une sorte de rituel fortement inspiré de représentations ésotériques.

Celles-ci font écho chez Maxime avec un peu trop d’acuité.

Il faut dire qu’avant d’être recueilli par son oncle Henri, gendarme à la retraite et rejoint par sa sœur Elodie, il n’a pas vécu l’existence la plus équilibrée et épanouissante.

Aussi, lorsque la seule piste plausible aux meurtres, confirmée par un étrange inconnu, semble le concerner d’un peu trop près, il n’y a qu’un pas pour que le policier perde pied, difficilement soutenu par ses nouveaux équipiers, Dario Porazzi, Bocuse et Suricate ou par les déductions de Diane Lefebvre, médecin légiste convoquée sur l’enquête.

Ses anciens équipiers, Boris et Assia en tête, lui prêtent main forte, mais il demeure seul, à la fois atout et obstacle à cette affaire qui pourrait bien le toucher de trop près.

Le tout alors qu’il est lui-même la cible d’un mystérieux corbeau qui en sait un peu trop sur ses heures sombres.

Cette trame de départ donne le la d’un polar particulièrement bien mené, que j’ai eu beaucoup de plaisir à découvrir et à suivre. Plusieurs points forts expliquent mon opinion des plus favorables.

En premier lieu, j’ai adhéré au style de l’auteur.

Il est efficace, ne se perd pas en considérations inutiles. Chaque élément a son importance. Il convient d’être attentif à tout pour ne rien manquer en chemin, ce qui m’a tenue en alerte tout au long du roman. Son écriture est précise, possède un beau sens visuel -qui, par moment, est même presque trop réussi pour la quiétude de mon sommeil.

La maîtrise des sujets abordées est de bonne qualité. Sans assommer les néophytes, on ressent une maîtrise appréciable.

Ensuite, j’ai apprécié la galerie des personnages. Comme je l’ai précisé en préambule, n’ayant pas suivi une lecture linéaire des trois romans qui composent la série, il me manque forcément des éléments, en particulier pour ceux qui étaient déjà présents dans la Liste et l’Oubliée. Ce sont donc surtout les personnages de Chambéry sur lesquels je peux me prononcer. Je les ai trouvés attachants sans angélisme, usés de certains aspects de leur vie professionnelle, mais capables de s’éveiller lorsque l’inattendu frappe à leur porte.

J’ai aussi été particulièrement intéressée par le protagoniste principal. Il m’a touchée avec les failles que son métier a creusées en lui et celles, encore plus profondes, que son enfance a tracées. Je ne sais pas si cet aspect de sa vie était mis en avant dans les deux premiers volets, mais la résonnance de cette affaire avec sa propre vie, ses démons et ses craintes a été habilement exploitée. En usant habilement des flashbacks judicieux, l’auteur nous fait entrer, nous aussi, de plain-pied dans cette réalité hors limite.

On y comprend d’autant mieux certaines réactions de l’enquêteur et la difficulté qu’il a pour trouver l’équilibre dans sa vie.

Enfin, la thématique à l’œuvre dans ce roman -et dont je ne vous dirai rien pour ne pas trop en dévoiler des ressorts- est exploitée d’une manière qui allie fiction et réalisme pour offrir un final particulièrement puissant.

Ce roman, donc, par sa construction, par son intrigue et ses personnages, m’a fait passer un très bon moment de lecture, un de ceux qui donne envie de partir à rebours pour découvrir, après coup, les premiers volets des enquêtes de Maxime Monceau.

 

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