Prisonnière des convenances de Pauline Libersart

by Gwen

Titre Prisonnière des convenances

Auteur Pauline Libersart

Éditeur Audelio

Date de sortie 17 février 2021

Un titre à commander ici prisonnière des convenances

Paris, dans les belles années du Second Empire.

Alors que l’Ancien Régime n’est plus qu’un souvenir, certaines habitudes persistent, et pas des moindres. Parmi elles, la pratique des mariages arrangés, celle qui consiste à offrir une toute jeune fille à un homme bien trop âgé, bien trop brutal, pour assurer la fortune d’une famille ou une élévation au titre de noblesse.

Les révolutionnaires doivent se retourner dans leur tombe. Mais ce sont surtout ces jeunes femmes qui en sont victimes, soumises à des maris sans scrupules, sans amour, sans tendresse mais aux très fortes exigences.

En tête de celles-ci, on trouve bien sûr le devoir conjugal qui n’a jamais si bien porté son nom, et aussi l’exigence de l’héritier, mâle, ça va de soi.

C’est cette hideuse toile d’araignée qui tisse autour d’Elise d’Ambrecourt un tel désespoir qu’elle en vient à accepter la proposition de sa gouvernante et amie de toujours, Marie Ange de Frémont: trouver un amant de passage -en bonne santé et de bonne réputation ça va de soi- pour pallier les défaillances du colonel Georges-Henri Drozier d’Ambrecourt, le butor qu’on lui a attribué pour mari.

Dans les bras du mystérieux Gabriel, au cours d’une unique nuit, Elise apprend qu’on n’est pas femme que pour souffrir et que le plaisir peut être donné et reçu.

Sans promesse ni même un nom, les deux jeunes gens se séparent, avec déjà des regrets dans le cœur.

Mais le hasard donne parfois des secondes chances, … ou des seconds regrets … ou des seconds espoirs.

Dans ce roman court -une centaine de pages- Pauline Libersart montre de nouveau son degré de maîtrise pour de tels exercices.

L’histoire qu’elle propose est complète et bien construite. L’intrigue en est dense sans être bâclée. Bien sûr, on pourrait toujours rêver d’en savoir un peu plus, parce que les personnages sont attachants -ou très repoussants, c’est selon- parce qu’on aurait pu encore étoffer les péripéties qui émaillent le récit.

Mais ce que j’admire dans ce format, c’est la qualité qu’il révèle de faire passer en 100 pages des émotions, des sentiments tout en développant une histoire riche en rebondissements.

Entre convenances et faux semblants, entre duperies et espoirs, entre noblesse d’âme et noirceur d’âme, l’auteure nous propose une romance solide que j’ai beaucoup appréciée.

J’ai bien entendu été séduite par Gabriel et la force de sa détermination. Elle peut paraître « trop belle pour être honnête » pour un homme de son époque et de sa condition. Mais le rôle qui lui est attribué rend cette évolution cohérente dans son parcours de vie. Bien sûr je ne vous dis rien de la surprise qu’il nous réserve. Sachez juste qu’elle a donné à l’histoire un petit rebond des plus intéressants.

Comment ne pas se sentir pleine d’empathie pour Elise qui trouve encore et toujours des raisons de continuer à avancer quand toute l’injustice de sa condition pourrait la pousser à désespérer.

J’ai aussi un coup de coeur particulier pour Marie Ange de Frémont et la mission protectrice qu’elle s’est fixée, en dépit de circonstances vraiment contraires au bonheur des femmes.

Vous l’aurez compris, c’est donc une romance courte mais des plus agréables que je vous conseille avec cette prisonnière des convenances, une héroïne dans la lignée de celles qui ont fait, et font encore, les belles heures de la romance historique.

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