Titre Welcome to the Phare Ouest
Auteur Karyn Adler
Éditeur Kyrro Editions
Date de sortie 5 juillet 2024
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sur le site de Kyrro Editions https://kyrroeditions.com/index.php/produit/welcome-to-the-phare-ouest/
On peut s’appeler Colombe et avoir du mal à voler de ses propres ailes.
On peut vouloir vouer sa vie à la vie de ranch et ne pas être Texan.
On peut trouver le dépaysement le plus complet … à deux heures de chez soi.
On peut rire à en faire sa séance d’abdos mensuelle et être touchée, émue, et un petit truc en plus, par le nouveau né de Kyrro Editions et de Karyn Adler.
Mais je vais tenter de ne pas faire ma Colombe et me fixer deux minutes pour vous raconter l’une de mes lectures les plus décalées et touchantes de l’été.
Colombe a vingt-cinq ans, une vraie difficulté à se projeter dans le monde des adultes et ses contraintes. Elle peine à garder un travail parce que les mesquineries quotidiennes et le selfcontrol face aux clients mal élevés et aux patrons acariâtres lui pose un vrai souci.
Elle aimerait, juste pour une fois, ne pas lire la déception dans les yeux de sa mère qui s’inquiète pour cet oiseau qui a du mal à prendre son envol.
Elle aimerait, juste pour une fois, quitter les délires de sa meilleure amie Vivienne en se prouvant qu’elle peut réussir.
Mais Colombe n’est pas le genre de jeune femme qui planifie, qui établit un plan de carrière, dresse la liste de ses qualités et ses compétences.
La preuve ? Alors qu’elle quitte sa nouvelle démission, un spot radio et la voilà prête à changer de vie. Un stage de six mois, dans un ranch, au Phare Ouest, et la voilà prête à investir dans le combo Santiags, Stetson, chemise à carreaux, le tout sans savoir approcher d’un canasson ni avoir lu l’annonce. Et contre toute logique, c’est elle qu’Ewen, le responsable du ranch choisit.
Go go go direction l’aéroport et en route pour le Far West…. Non, Colombe (de l’utilité de lire tous les documents) en route pour le Phare Ouest, à l’Ouest aussi, mais un petit peu moins, bref, en plein cœur du Finistère.
Quiproquo assuré, rencontre éminemment comique avec le maître des lieux et sa famille.
Parce qu’il faut que je vous parle du fameux Phare Ouest, tenu par les frères Ewen et Tugdual -on ne rigole pas, ce prénom existe vraiment pour 25 chanceux chaque année en moyenne- avec l’aide de leur grand-père, de Katell, la femme de Tugdual et de Jordan. C’est un ranch familial où chacun se donne sans compter. D’où l’intérêt d’une recrue afin que chacun puisse souffler un peu. En tout cas, c’est l’avis de la majorité, mais pas forcément du ténébreux Ewen. Lui, il compte bien prouver à sa tribu que même sa nièce Peggy est plus utile qu’un intrus dans son décor.
De là à imaginer qu’il y met de la mauvaise volonté ou, pire, qu’il sélectionne la pire candidature …. Vous la voyez, l’idée délirante de Karyn Adler ?
Vous ne faites qu’effleurer l’ampleur de l’aventure. Colombe est gaffeuse, citadine, livrée sans filtre « cerveau-bouche ». Elle a un goût du risque et des salles de bain exiguës, des taureaux mécaniques et du langage fleuri. Mais elle se révèle aussi pleine d’enthousiasme et bien plus adaptée à la vie au ranch qu’elle ne se fond dans n’importe quel autre décor.
Ewen est ténébreux, accro à son travail, rétif à tout ce qui se rapproche d’une relation suivie. Il a un faible pour les rencontres balnéaires et découvre qu’on peut aussi sourire à la vie et aux autres.
Ils forment un binôme improbable et touchant, aussi mal à l’aise avec les sentiments qu’avec les évidences que tous voient pour eux.
Je suis tombée sous le charme de cette histoire. De la Bretagne (bon, je vous l’accorde, il n’y avait guère de challenge là) mais aussi de ce Phare Ouest entre chevaux à fort tempérament et dépaysement, de cette tribu bourrue mais au cœur énorme et de cette Colombe qui ne sait pas trop sous quel ciel elle doit voler.
La romance s’ignore, ce qui la rend plus belle encore. La galerie des personnages donne une furieuse envie de mettre cap à l’Ouest.
Et puis il y a l’écriture de Karyn Adler, capable de m’emporter avec elle dans les drames, les romances à fort potentiel calliente et tout autant dans cette comédie légère -quoique- aux accents de Far West -quoique- ou le chouchen s’avère aussi efficace que le whisky -quoique … ah non, là je maintiens.
Bref, cette invitation au voyage rappelle qu’on n’a pas besoin de partir au bout du monde pour changer de décor, pas besoin de traverser un océan pour trouver sa place, pas besoin de fuir quand l’évidence est exactement là où on ne l’attendait pas.
Quoique… trouver une pépite dans le catalogue Kyrro, là, par contre, il n’y a pas de surprise, juste une évidence.
