Titre In love with Mr President partie 3
Auteur Marie HJ
Date de sortie 30 juillet 2021
Un titre à commander ici in love with Mr President partie 3
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Attention, malgré les précautions, lire cette chronique sans avoir lu la première partie vous expose à des risques de spoils
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Retour à Kalys Island pour cet ultime volet de la série de l’été signée Marie HJ.
Sans en dévoiler trop, nous avions laissé notre Aaron dans une situation des plus fâcheuses, de celles qui poussent à reconsidérer toute sa vie au prisme de ce qui importe vraiment.
Faire ce qu’on attend de soi? Tenter de ne mécontenter personne? Vivre pour soi? Ne plus perdre une seconde de bonheur pour ne pas passer à côté de l’essentiel?
Ce dernier volet est celui des révélations.
Elles concernent en premier lieu les périls qui menacent Kalys Island et plus précisément son président.
Au prix d’investigations minutieuses qui jouent avec les nerfs des lecteurs mais dont se délecte Claire, en grande forme de nouveau, les équipes du président avancent à pas de loup et l’autrice distille savamment des avancées qui émaillent le récit pour garder sa cohérence.
Je n’ai pas encore, je crois, suffisamment insisté sur le personnage central qu’est Claire. Sur le plan politique, elle est plus qu’un bras droit, une partie du cerveau du président et s’ils s’opposent parfois, sa loyauté sans faille est un sacré point d’ancrage pour l’histoire mais aussi pour l’homme. Mais contrairement à ce que laissaient penser les premières pages de la série, sur le plan humain aussi elle est une boussole. Une des rares à pouvoir dire au président lorsqu’il part en vrille avec une chance -raisonnable- qu’il l’écoute. Elle est redoutable de résolution mais on sent, lorsqu’elle prend parti contre son patron, à quel point leurs sentiments sont forts et sincères.
Mais cet ultime volet n’est pas seulement celui de l’enquête. Il est aussi celui des révélations amoureuses.
Quoi que Nolan et Aaron aient pu penser de leur relation au début du récit, le doute n’est plus permis. C’est ensemble qu’ils se sentent le mieux, apaisés, assurés, entiers. Comme dans le volet précédent, chacun est, tour à tour, le roc de l’autre ou celui qui flanche. On pourrait penser que l’âge, l’expérience, la fonction et le charisme déséquilibreraient le rapport de forces. Mais il y a tant de délicatesse dans la façon dont l’autrice mène leur propre intrigue qu’il n’en est rien. Il n’y a qu’à voir un certain réveil sur une terrasse corse pour mesurer la justesse de cet échange.
Pourtant, une fois encore, par obligation d’une part, par besoin presque masochiste de tenter le diable de l’autre, les deux hommes tentent de faire comme si. Comme s’ils pouvaient vivre pleinement loin l’un de l’autre. Comme s’ils pouvaient avoir la tête libre pour remplir leur mission et exceller dans leur domaine sans le soutien de l’autre. Comme si …
Cette partie-là du roman m’a beaucoup touchée, car elle montre, une fois de plus qu’il y a bien plus que de la passion dévorante, mais peut-être éphémère, que pourraient laisser supposer les rapprochements volcaniques entre les deux amants.
Et si le Valhalla, pour chacun de ces valeureux combattants, ne se trouvait pas plus loin que dans les bras de l’autre? Si quelques mots envoyés sans même se parler éclairaient les journées et donnaient tous les courages ? Si se sacrifier pour ne pas entacher le bonheur de l’autre, c’était, finalement, se condamner à deux?
Sur cet aspect de l’histoire, de nouveau, Marie HJ tape très fort en proposant une histoire d’amour qui s’ignore, se cherche, se refuse, rampe sous des tonnes de contraintes et de bonnes raisons mais finit par éclore envers et contre tout, parce que telle est l’évidence.
Mais si nos héros progressent, à leur rythme, sur la voie de l’acceptation, ils ne doivent pas oublier que le monde ne se limite pas à une maison de famille et l’univers à leurs plus proches amis. Il est, en dehors d’eux, des réalités, et pas des moindres, où tout n’est pas aussi parfait.
Ce volume est aussi celui de l’ouverture sur les autres. Il parlera à tous ceux qui, à un moment ou à un autre de leur histoire, ont dû affronter les autres, leurs jugements, leurs regards, leurs griefs et leurs critiques larvées ou frontales.
Là encore, le dosage est puissant, les émotions exacerbées débordent de chaque page pour en devenir sensibles à la lecture.
Est-il besoin de confirmer le talent de Marie pour rendre ces instants charnières où les cœurs jouent leur va-tout? De toute évidence, ce n’est pas nécessaire. Mais si c’était le cas, ce livre contient des instants à lire en suspension entre drame et amour absolu dans un équilibre parfait entre la dentelle et le passage en force. Un mélange improbable et qui fonctionne à la perfection.
Le tout, parce que je n’en ai pas parlé dans les deux volets précédents, au son d’une playlist réduite mais incroyablement efficace où chaque morceau fait écho aux sentiments et aux situations, et trouve une résonance dans ma lecture parce qu’une partie d’entre eux fait partie de mes titres favoris.
Là aussi, aucun morceau n’est là pour le décor. Le message, les paroles ou le tempo, tout concourt à servir la mise en scène, à la façon d’une bande originale d’un film.
Au moment d’achever le bilan de cette lecture menée d’une traite, je dirais que cette série remplit tous les critères d’une très belle série d’été. De la passion, du rebondissement, du dépaysement. Mais il y a toujours, parce que c’est Marie qui est au clavier, les « petits plus » qui font la différence. Un ton oscillant volontairement de la légèreté du documentaire improbable à la sincérité des aveux, des faux-semblants politiques à la transparence des sentiments. Des personnages que l’on prend plaisir à découvrir encore et encore au fur et à mesure que les masques tombent pour révéler ce qu’ils ont de plus pur à montrer. Une intrigue bien pensée et bien menée. Et des sentiments. Forts. Puissants. Irrépressibles. Contradictoires. Sublimés. L’amour. Mais pas seulement. La tendresse. Le sens du devoir. L’attention pour l’autre. Le sacrifice.
Bref, tout ce qui rappelle qu’une belle romance, ce n’est pas « juste » une passion amoureuse, mais tout ce qui l’accompagne.
Et celle-ci rappelle que quel que soit le registre et le nom de plume, Marie HJ est une orfèvre en ce domaine.
Cerise sur le gâteau? L’épilogue…. Je ne vous en dis pas plus, mais là, je dis « chapeau bas l’artiste! »
Et à la prochaine! Sous la plume de Marie, de Marje ou d’Erin, peu importe, je prends!