Titre Six l’intégrale
Auteur Max L.Telliac
Éditeur Black Ink Editions
Date de sortie 30 juin 2021
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Ah l’été, l’occasion de rattraper ses lectures, de profiter des opérations spéciales, de se faire plaisir avec un titre qu’on a raté à sa sortie.
Dans ce registre, Six, la version intégrale de la trilogie de Max L Telliac coche toutes les cases.
J’en avais entendu parler lors de sa sortie, mais vous le savez, le temps n’est pas extensible, quoi qu’en pense ma PAL.
Mais en voyant la version intégrale passer dans l’OP Summer-ink (valable jusqu’à la fin du mois, je dis ça, je dis rien) je me suis dit que cette fois, Marc, Alex, Simon, Louise, Adam et Eva ne m’échapperaient pas.
Quelle belle idée !
Six est un roman choral qui s’intéresse au destin de ses six protagonistes, liés les uns aux autres par des liens complexes et subtils.
Voyez plutôt.
Marc Tillard est flic, capitaine de police, pour être plus précis. Un soir, après une virée avec Alex Azarov, son coéquipier et ami -si tenté que ce bourru ait des amis- il arrête par hasard Simon Fauquet, fils de procureur, un jeune homme qui n’a pas toujours fait les bons choix mais éveille chez lui des sensations sombres et profondes.
Ledit Simon est le colocataire et le frère de cœur de Louise Dario, étudiante en stylisme, qui croise malencontreusement le chemin d’un personnage particulièrement complexe et détestable au premier abord, qui va lui pourrir la vie autant que l’embellir. La pourrir ? Comme en l’emmenant à une soirée mondaine pour en repartir au bras d’Eva Tentiller, une journaliste à Paris Central, envoûtante et pleine de mystère.
Et si l’on conclut en annonçant que ladite Eva va tomber dans les bras et sur le cœur d’Alex Azarov (l’équiper de Marc, celui qui a arrêté Simon, le coloc de Louise, la délicieuse torture d’Adam, vous suivez toujours ?), on comprend que l’auteur a fourni un travail minutieux et terriblement bien monté.
Six est ma première rencontre livresque avec Max L Telliac dont j’ai plusieurs titres dans ma terrifiante PAL. J’ai beaucoup d’affection pour la personne qu’il est. Quel plaisir de confirmer que l’auteur est tout aussi attachant, même si je l’ai accablé de quelques gros yeux et traqué de messages fréquents en mode groupie tour à tour enthousiaste, troublée, bouleversée mais toujours happée par son roman et son écriture.
Six bonnes raisons d’aimer Six ?
Premièrement, il y a l’écriture de Max. Les mots choisis sont puissants, efficaces. Il a un sens de la description qui m’a fait entrer directement dans les scènes plus visuelles et un talent pour les dialogues qui m’a tenue en haleine tout au long de l’histoire.
Deuxième point, le principe du roman choral. Tenir, sur la durée (les trois tomes réunis dans cette intégrale représentent 1500 pages de lecture !) le principe d’une histoire racontée par six voix, six cœurs et douze yeux, c’est un sacré défi. Il est relevé haut la main et, cerise sur le gâteau, tour à tour, on aime et on déteste chacun des personnages, si bien qu’il est difficile à la fin de faire émerger un chouchou, un qu’on aime moins, et chacun peut avoir son point de vue sur la question.
Troisième atout, le casting. Certains personnages fonctionnent en binôme, d’autres sont des électrons libres. Tous ont des points de convergence et pourtant chacun est unique. Dans la narration, l’auteur n’est pas tombé dans la facilité d’une narration uniforme. Chacun a ses particularités, ses tics de langage. Chacun a ses fêlures, ses failles et des déchirures. Chacun traîne les fardeaux du passé ou la crainte d’un avenir incertain. S’il fallait leur trouver un point commun, tous se retrouvent dans un présent en apparence sans histoire mais qui, si on creuse un peu … et Max L Telliac creuse, beaucoup. Il gratte sous la surface, met à nu les corps et les âmes. Dans chaque chapitre qui lui est concerné, le personnage se livre sans fard, comme devant un miroir sans tain dont nous serions le spectateur. Ce n’est pas toujours joli, ça ne ferait pas remonter en flèche la côte de popularité de tel ou tel, mais ça donne à chacun des personnages des aspérités qui le rendent plus attachant encore et contribue au coup de cœur collectif que j’ai ressenti pour chacun. Et je ne parle même pas des personnages secondaires, Martin, Anton, Benjamin pour ne nommer qu’eux, qui apportent des appels d’air dans ce qui aurait pu tourner au huis clos et contribuent grandement aux avancées de l’intrigue.
Quatrième point fort, dans la lignée du précédent : l’évolution des personnages. Un peu comme dans un empilement de poupées russes, les personnages s’effeuillent au fur et à mesure de l’avancée de l’histoire. La faute aux événements extérieurs qui dressent assez d’obstacles sur leur route pour s’interroger très sérieusement sur la puissance de leur désir ou de leur obsession pour celui ou celle que le destin a placé sur leur route. Mais il y a plus. Les rencontres qui émaillent ce roman sortent chacun de sa zone de confort. Pour être digne de l’objet de son désir, pour ne pas le/la perdre, il est nécessaire d’avancer, de se réinventer, de repenser le masque arboré pour le plus grand nombre. J’ai été très sensible au travail mené sur la psychologie des personnages, notamment Marc et Adam, mais aussi Louise que je craignais un peu lisse au début de l’histoire et dont j’ai aimé la force de caractère et le tempérament de plus en plus affirmé.
En cinquième position, j’évoquerais l’ambiance générale du roman et sa tendance à tirer vers une ambiance de mystères et de révélations, avec quelques incursions dans le monde policier.
Avec un tiers du casting membre des forces de l’ordre, j’aurais pu m’en douter. Pourtant, je ne m’attendais pas à ce que l’enquête prenne un tel tour et j’ai ainsi pu profiter d’un autre de mes genres de prédilection. Sans que celle-ci ne prenne le dessus, l’auteur y consacre néanmoins une place suffisante et la traite avec une intensité forte, ce qui contribue à la tension sous-jacente à la trilogie.
Enfin, la sixième raison de mon coup de cœur se situe là, justement, au niveau du cœur. Six est une romance, ou plutôt des romances, intenses, sensuelles, parfois frustrantes, jalonnées d’une bonne dose de souffrance, mais des histoires d’amour qui m’ont émue, chacune à sa façon. On ne trouve pas que des romances, mais aussi des affections tellement fusionnelles qu’elles représentent une forme d’amour de ces familles de cœur que l’on crée autour de soi pour se donner le cocon dont on a besoin pour s’épanouir. Mais Six parle de passion, de couple et de tout ce qui se passe entre la première et le second. Là encore, j’ai beaucoup aimé la façon dont Max L Telliac a su rendre tous les aspects d’une histoire d’amour, de l’attraction charnelle à cette forme de piège dans lequel tombent des héros qui se pensaient réfractaires à l’amour. Il confirme surtout que, avant histoires d’envisager d’aimer l’autre, de s’en sentir digne ou bien capable, avant de se livrer à un autre, il faut s’aimer soi-même. C’est une leçon que chacun des personnages apprend, à son rythme, dans l’allégresse ou la douleur.
C’est l’un des messages forts que j’ai envie de retenir de ce roman.
Six raisons pour un coup de cœur. Il y en aurait bien d’autres, mais si, déjà, les unes ou les autres vous ont parlé, n’hésitez plus à découvrir l’un des six de Max L Telliac. Ils pourraient bien vous rappeler que rien n’est plus parfait que l’imperfection.