Titre Gardiens
Tome 4 Désolation
Auteur Anna Wendell
Date de sortie 2 Août 2024
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Bienvenue dans le chapitre sans doute le plus stressant et les plus « sur la brèche’ de toute la saga Gardiens d’Anna Wendell. SI le premier volet mettait en place l’intrigue et les périls qui menacent Elianor, le second était axé sur la lutte pour ramener la Gardienne de l’eau au plus près de l’équilibre, physique et mental. Quant au troisième, s’il montrait la victoire des Gardiens, il était aussi marqué par les plus grands sacrifices.
Mais le but était là. Enfin, Héra et ses fidèles étaient renvoyées au fond des abîmes et Elianor pouvait goûter à un repos bien mérité dans les bras de son beau guerrier, Guillaume, le fidèle des fidèles, celui qui, après toutes ces tensions et ces hésitations, prenait enfin la décision cruciale et pourtant évidente entre son engagement auprès de l’ordre et de son amour.
Une fin toute en petits cœurs et oiseaux qui chantent dans le ciel bleu, … Chez Anna Wendell ? Dans cette série pleine de rebondissements et de périls ?
Une plaisanterie, non ?
Sans doute, car cette fois, le péril vient de très près. C’est parmi les gardiens eux-mêmes que le péril gronde.
Il vient d’abord de Damian. Je dois avouer que j’ai beaucoup aimé que cet avant-dernier volume lui prête autant d’attention. Son changement de nature est à la fois une souffrance et une inquiétude. Il met en cause le lien fragile qui l’unit à Mélissandre autant que celui, plus fort et ancien qui le lie à Serena. Il met surtout en péril la teneur même de son engagement. Damian, qui jusque-là brillait par une certaine forme d’arrogance et d’égoïsme, se fait plus humain, plus attentif aux autres. Ne pensez pas, pour autant, qu’il devient guimauve et inconsistant. On parle de Monsieur Assurance en personne, tout de même ! Mais je l’ai trouvé particulièrement attachant et j’ai beaucoup aimé qu’une part si importante soit accordée à un autre des gardiens.
En effet, Serena et Eliott restent encore souvent comme des personnages « secondaires ». Quoique.
En nombre de pages ou de chapitres, ils peuvent sembler un peu moins importants. On aurait tort de le croire, notamment pour le contrepoint indispensable que représente le gardien de la Terre. Il prend de l’ampleur, notamment lors d’un face à face puissant avec Serena, lorsqu’il ramène un peu de sérénité entre les fortes têtes ou lorsque, par sa vie personnelle, il donne à tous des lueurs d’espoir.
Mais une nouvelle fois, c’est à Elianor qu’est consacrée l’essentiel de cette série. Logique lorsqu’on se souvient que la version originale portait son prénom en guise de titre. Dans cet avant-dernier volet, j’ai parfois eu du mal avec Elianor. Certes, elle n’est pas responsable de tout ce qu’on peut li imputer et je dois saluer le très beau travail d’Anna Wendell pour mettre l’accent sur les différentes facettes de sa personnalité, telles qu’elles s’expriment au gré des influences qui la possèdent. Mais il n’empêche que, par moments, j’ai grincé dedans face à cette capacité à piétiner sans remords les sentiments des autres, à manipuler, à blesser. Et puis, par moments, au contraire, on la retrouve, elle, son tempérament, ses emportements, son grand cœur et son empathie.
Ce volet présente une Elianor plus forte, plus puissante et paradoxalement plus vulnérable. Sa posture délicate, son déséquilibre permanent en font un atout tout autant qu’un danger pour le monde réel et je me suis très souvent demandé ce qu’Anna allait en faire. Une héroïne ou l’instrument du chaos ? Une gardienne ou une amoureuse ? Une solitaire ou une fille, sœur, amie, amante ?
Toutes ces réponses, ou presque, vous s trouverez dans cet avant dernier volume, haletant, crispant, émouvant ou même terrifiant.
Un de ces moments de lecture qui parage le lecteur entre deux sentiments, l’impatience de découvrir le grand final, qui s’annonce grandiose et irrespirable, ou la nostalgie de se dire que la prochaine dernière page sera réelle et laissera de nombreux souvenirs de lecture.