Titre Pour l’amour de Thomas
Auteur Pauline Libersart
Éditeur Audélo Éditions
Date de sortie 26 février 2020
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Les habituées du blog le savent, j’aime les romances historiques. Pour plein de raisons, la deuxième guerre mondiale est l’une de mes périodes de prédilection. Et pour avoir déjà eu l’occasion de lire et de chroniquer les livres de Pauline Libersart, je crois qu’on peut dire que je suis sensible à sa façon d’écrire.
Autant d’atouts à mettre au profit de cette nouvelle, pour l’amour de Thomas.
Mais il y avait un petit doute au moment d’entamer ma lecture. Ce format. Une nouvelle. Par définition, une histoire courte. Ce que je suis incapable de produire. Et que je lis peu, par peur de rester sur ma faim.
Aussi vous imaginez quelles étaient mes attentes et mes inquiétudes au moment d’aborder cette nouvelle d’une centaine de pages.
Inutile de dire que je l’ai dévorée. Inutile de préciser que je suis tombée sous le charme du tempérament d’Emeline, de la main de fer sur coeur battant de Marguerite de Vallencourt, sur la fougue d’Alexandre et les mimiques de Thomas.
Utile d’avouer que je suis encore plus admirative de celles capables de décrire un 100 pages une histoire aboutie, un cadre nettement posé et des sentiments ardents.
Reprenons depuis le début.
Avril 1943 (ce qui représente une des plus moches périodes de l’Occupation en France). Émeline vient chercher refuge, son enfant dans les bras, au chateau de Vallencourt, en Normandie (pas l’endroit le plus sûr du pays si vous voulez mon avis).
Évidemment, elle n’a pas choisi ce lieu par hasard, mais parce qu’il s’agit du berceau d’Alexandre, un superbe aviateur qui lui a laissé le genre de cadeaux qui, dans les années 40, ruinait à coup sûr la réputation d’une jeune femme. Un jeune Thomas, le fruit d’une liaison passionnée et passagère.
La comtesse Marguerite de Vallencourt pourrait repousser cette intruse. Mais lorsque son regard se pose sur le petit garçon, plus de doute. C’est la réplique exacte de son fils disparu lors de l’invasion de 1940.
Commence alors entre les deux femmes une drôle de relation. La méfiance laisse peu à peu sa place à un sentiment bien plus profond, à une affection comme en crée un amour commun. Mais la guerre n’est pas loin, et avec elle le temps des choix et des engagements.
Le temps où l’amour peut paraître une folie. Ou au contraire la seule voie raisonnable, celle qui donne une raison de vivre et de résister.
Dans cette nouvelle, Pauline Libersart dépeint avec délicatesse une France dans l’attente de la Libération, une France qui résiste à sa façon, une France où les moments de bonheur sont aussi rares que précieux.
Bien évidemment, j’aurais aimé, par pure gourmandise, encore des dizaines de pages pour rester en compagnie des héros de cette page d’histoire. Mais le talent de l’auteure a permis que ce ne soit que ça. L’envie d’une gourmandise supplémentaire.
Parce que tout est là. Une histoire riche en quiproquos, en vrais désespoirs et en bonheur puissants. La narration à deux voix rend d’autant plus poignants ces non dits et ces fausses idées. Elle intensifie tout. La passion comme le désespoir et pour le lecteur, le petit frisson de celui qui sait que tout est possible, mais qu’il y a tant de raisons pour que tout s’effondre. J’ai aimé les personnages bien campés sans verser dans la facilité. Un épisode de l’histoire fermement ancré dans un passé où se sont cotoyées toutes les passions.
Une lecture que je ne saurais trop recommander, aux amateurs d’histoire, aux amateurs d’amour, aux amateurs d’histoires d’amour.