Titre La tueuse au katana
Auteur Delman
Éditeur Plumes du Web
Date de sortie 27 juin 2019
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Une nouvelle fois, j’ai plongé dans un titre des Plumes du Web. Une nouvelle fois je suis conquise par un titre dévoré et achevé aux petites heures.
La tueuse au katana est une urban fantasy puissante et bien menée.
Elle met aux prises Elle, une tueuse de Yonis au service de l’organisation.
Mes propos semblent obscurs? Rassurez-vous, pas pour longtemps, car la narration est fluide et pose clairement les éléments de base. Elle est la seule rescapée d’une terrible tuerie, celle de sa famille, alors qu’elle n’était âgée que d’une douzaine d’années. De cet événement traumatisant, elle n’a guère de souvenirs, mais une vilaine cicatrice et quelques certitudes inébranlables. Les Yonis, (terme générique pour désigner les nombreux monstres polymorphes qui vivent dans l’ombre) sont responsables. Et Anzo l’a sauvée. Il lui a offert un foyer, l’Organisation, un groupe paramilitaire qu’il dirige d’une main de fer, un suivi médical pour contrôler sa terrible maladie et surtout une formation et un idéal.
Elle est une redoutable tueuse de Yonis. Pas invincible, mais on n’en est pas loin. Avec Adrian, le seul individu qui se rapproche d’un ami, elle écume les rues de New York et les environs et elle tue inlassablement.
Elle tue sans état d’âmes, pour protéger l’humanité de démons unanimement sanguinaires.
Du moins jusqu’à ce que l’impensable se produise, … ou plutôt les impensables. Une défaite, une aide inattendue et pour le moins incongrue, des doutes déstabilisants.
L’auteur s’attache à dépeindre précisément l’état d’esprit d’Elle, et le rendu est particulièrement réussi. D’abord, on entre de plain-pied dans l’esprit froid et méthodique de la tueuse. On vit par ses yeux, et ses sensations, des combats au rendu très réaliste. Puis, dès l’instant où elle croise Koan, Lapis et Lazuli, Nikki et les autres, on pénètre avec la même lucidité dans les doutes et les tortures qu’ils engendrent. Et autant le dire tout de suite, l’auteur prend un malin plaisir à lui balancer round après round de nouveaux uppercuts. Et pour tout vous dire, j’ai adoré ça.
Lorsque les doutes frappent quelqu’un qui jusque là n’a jamais connu l’hésitation, le sentiment de vertige et le malaise du déséquilibre rythment l’aventure. J’ai apprécié que, par son histoire bien cadencée, on suive une évolution et ses volte-faces comme si on partageait l’intimité d’Elle/Kira. Parce que les incertitudes ne manquent pas et les raisons de tout remettre en cause lui tombent dessus plus vite que les coups d’un Yoni de puissance 4.
Comme dans toute intrigue bien menée, il est difficile d’en dire plus sans en dire trop, quant à l’histoire. Aussi, selon mes habitudes, je préfère vous dire pour quelles raisons je vous recommande chaudement cette pépite.
L’héroïne a un sacré tempérament et elle ne vire ni à l’apitoiement ni à la guimauve. Une badass en puissance qui se fait prendre presque malgré elle au piège de sentiments variés mais d’une puissance déstabilisante pour quelqu’un qui, jusque là, ne ressentait rien.
L’intrigue est pleine de rebondissements qui vous feront cogiter, souvent, et trouveront toutes une résolution cohérente, sinon satisfaisante. En effet, il y a encore des éléments que j’ai du mal à digérer, et qui, je l’avoue, m’ont fait décocher quelques mots bien sentis à l’auteure.
Le style de l’urban fantasy est traité avec finesse et dérive avec la même facilité sur une réflexion enrichissante sur la différence, mais surtout sur la conscience des bras armés. Tant qu’Elle n’a aucune conscience, tout se passe bien. Mais dès qu’elle commence à voir ses cibles comme des êtres vivants, avec des sentiments, des peurs et des attachements, les choses se gâtent et cette évolution serait tellement transposable à tout un tas d’autres situations.
Il y a longtemps que je n’avais pas lu d’urban fantasy. Et j’ai retrouvé ce genre avec grand plaisir. Ces monstres tout droits sortis de nos cauchemars pour la plupart, évoluant en pleine ville, ont stimulé mon imagination à plein régime.
Les scènes de combats sont efficaces, les confrontations des personnages explosives grâce à des caractères bien marqués et des non-dits que noient de fausses apparences. Les prises de bec entre Elle et Koan sont des petits bijoux que j’ai savourés.
Ensuite, j’ai aimé, même si j’avais quelques idées grâce à des indices savamment distillés, découvrir la vérité sous la surface au rythme de l’héroïne. Et autant le dire, je n’avais pas tout envisagé, loin de là.
Enfin, il règne dans ce roman une tension, nerveuse, belliqueuse et sensuelle peu propice au sommeil raisonnable en remettant sa lecture au lendemain.
Je ne connaissais pas la plume de Delman. J’ai foncé sur ce titre à la confiance que j’accorde à la maison des Plumes du Web. Elle m’a montré, à travers cette Tueuse au katana qu’elle était parfaitement bien placée. Encore une fois.