Titre Un hiver sucré
Denbora tome 2
Auteur Rose Kalaka
Date de sortie 5 mars 2021
Un titre à commander ici un hiver sucré
Rose Kalaka est ce qu’on peut appeler une habituée de Melimelo de Gwen. Huit titres chroniqués avant d’en venir à cet hiver sucré, ça commence à relever de l’addiction, cette affaire!
Mais c’est pas ma faute!
Ouvrir un livre de Rose Kalaka, c’est l’assurance de passer un délicieux moment, savoureux des dialogues entre ses personnages, parfois amer de la plongée dans leurs souffrances, souvent épicé de relations fortes, toujours emplis de la douceur sucrée des sentiments sincères qui triomphent.
Cet Hiver sucré ne fait pas exception. Quelques mois après avoir découvert l’été d’Anaé Ahizpak de retour entre Anglet et Bayonne (voir la chronique ici https://melimelodegwen.fr/juste-un-ete-de-rose-j-kalaka/) Rose nous invite dans le deuxième volet de Denbora. Changement de saison, changement de personnage, quoique. Si Anaé a trouvé le bonheur avec Jonathan, c’est autour de Clarence, la petite sœur d’Anaé, que se concentre cet hiver.
Vous rappelez vous de Clarence? Dix ans de moins que son aînée, un poste en agence bancaire et une passion secrète pour la pâtisserie. Clarence est solaire, dotée d’un beau caractère. Oui, disons le haut et fort, on aimerait toutes avoir une Clarence dans la vie. Et non, je ne dis pas ça parce qu’elle maîtrise à la perfection le gâteau basque à la cerise noire. Ou alors juste un petit peu.
Clarence, c’est surtout une jeune femme qui fait paraître tout plus beau. Et ce n’est pas Sorospen qui dira le contraire.
Sorospen, sur certains aspects, est une sorte de négatif de Clarence. Il est salé là où elle est sucrée. Il a du mal à projeter ses qualités et sa lumière. Il faut dire qu’il n’a pas mûri dans un contexte qui donne confiance en les autres.
Malgré la passion qui l’habite dès qu’il est en cuisine et dès qu’il exprime son talent, Sorospen a du mal à se lier aux autres.
Il fait une exception pour Inigo, son commis, pour quelques clients réguliers. Mais Sorospen a du mal à admettre qu’il compte pour ceux qui l’entourent, sa mère, son mentor et cette étrange patissière amateur au caractère piquant.
Mais le jeune homme est sûr de ses résolutions. Les femmes, pour se distraire un moment, pour une soirée et quelques amusements, mais rien de plus sérieux, jamais. Parce que baisser la garde, c’est se rendre vulnérable et se créer des attaches.
Or le jeune entrepreneur veut être libre de lui, de son destin. Il veut aussi être capable de tout quitter si l’envie lui en prend.
Dans ce plan pas de place pour Clarence. Mais le destin peut être joueur et prendre un malin plaisir à montrer aux plus réfractaires que la vie est pleine de surprises.
J’ai aimé ce roman pour plusieurs raisons.
D’abord, j’aime les livres de Rose Kalaka. J’aime aussi beaucoup leur auteure, mais ça, c’est une autre question.
J’aime ses histoires, faites de gens « ordinaires » auxquels on peut aisément s’identifier. J’aime qu’elles se déroulent dans un cadre concret.
Bien sûr, j’aime, par moments, rencontrer des personnages improbables dans des lieux hors du commun. Mais j’avoue que je suis plus facilement transportée par une histoire qui peut se produire « en vrai ».
En outre, depuis que Rose m’emmène virtuellement au Pays basque, je rêve d’envie de mieux connaître la région et, suite à cette histoire, sa gastronomie. Gourmande, moi? Attendez de lire la liste des desserts proposés à une certaine dégustation et je vous mets au défi de penser autrement! Plus sérieusement, mi qui aime écrire sur mes régions de cœur, je suis toujours très sensible à découvrir la même passion chez les autres.
De plus, j’ai beaucoup aimé l’évolution des deux personnages, en particulier de Sorospen qui m’a surprise autant que, je crois, il s’est surpris lui-même pas sa façon, presque malgré lui, de s’adapter aux événements.
Enfin, s’il fallait une dernière raison, elle réside dans le casting. Quand Rose malmène ses personnages, elle le fait toujours avec une délicatesse et une grande empathie qui me touchent à chaque fois. Le cuisinier et la pâtissière ne font pas exception. Et si cette histoire peut se lire indépendamment du premier volet, Juste un été, quelle joie de retrouver les personnages déjà croisés et de spéculer sur ceux seront les prochains à traverser ces quatre saisons.
Été, check, hiver vu. Alors qui pour nous faire passer le printemps et l’automne. J’aurais bien ma petite idée. Mais je préfère me laisser guider par Rose et attendre, patiemment, notre dixième chronique, avec un plaisir sans cesse renouvelé!