Titre Love and shoot
Auteur Natacha Pilorge
Éditeur Plumes du Web
Date de sortie 26 janvier 2021
Un titre à commander ici love and shoot
Abbigail Areski est une jeune étudiante en management du sport. En apparence, elle a tout pour être heureuse. Des études qui la passionnent, trois colocataires beaux comme des Dieux qui veillent sur elle comme des grands frères, à grand renfort de surveillance parfois pénible et de blagues et petites vengeances.
Mais ce tableau que certains pourraient trouver idyllique cache une profonde blessure qui la lamine depuis 4 ans, depuis que, sans une explication, ni une piste, son frère Jack a disparu au terme d’une scène dont elle ne se remet pas.
Depuis, elle a exploré toutes les pistes pour le retrouver et se raccroche à Donovan, Andrew et Milo comme aux vestiges de ce passé heureux.
Les garçons, pour leur part, ne peuvent se passer de la présence de Minipouss, et pas seulement parce qu’elle entretient l’ordre dans la colocation, leur prépare de bons petits plats et les aime comme ils sont. Ils se sentent une responsabilité depuis que Jack a abandonné cette place et surtout, ils sont liés par un pacte de « non-consommation » et de protection qu’ils prennent tous très à cœur.
Mais voilà. Ils n’avaient pas prévu que Minipouss deviendrait une jeune femme sensible et trop séduisante pour leur équilibre. Ils n’avaient pas prévu qu’elle aussi ouvrirait sur l’un d’entre eux des yeux qui n’ont plus rien d’enfantin.
Entre la parole donnée et la vie qui continue, quelle place donner à ces sentiments naissants? Que faire de cette attraction aussi imprévue qu’irrépressible? La combattre au nom d’un serment d’enfance et de tout ce qu’il y a à perdre? L’accueillir parce qu’elle pourrait bien être l’amour d’une vie?
Dans sa nouvelle romance, Natacha Pilorge nous plonge dans ce dilemme cornélien entre des sentiments très forts et une loyauté qui ne l’est pas moins.
Si Love and shoot se limitait à cette histoire brûlante et semée d’embûches, ce serait déjà un livre très agréable à lire.
En effet, j’ai oublié de vous dire que la romance connaît, bien évidemment son lot d’obstacles. Certains viennent des principaux intéressés, inquiets de leur passé et du regard des autres. D’autres sont le fait de mal intentionnés qui prennent un malin plaisir à leur mener la vie dure.
Mais Natacha Pilorge ne s’arrête pas là.
Sa première collaboration avec les Plumes du Web est également un roman fort sur l’amitié et sur les liens de cœur que l’on peut développer dans la famille qu’on se crée. Le quatuor formé par Abbi et ses drôles de mecs, marqué du sceau de l’absent est un petit bijou d’amour pur, de complicité et d’une solidarité sans faille. J’ai beaucoup aimé passer le nez dans cette colocation et j’avoue que je n’aurais rien contre le fait d’en savoir un peu plus sur les deux personnages qui restent un peu en retrait de cette histoire parce qu’ils méritent carrément à être connus.
Seulement, il y a un autre élément, qui suit en filigrane tout le roman et ma chronique, c’est celui de l’absent. Où est Jack? Pourquoi est-il parti? Est-il en vie? Est-il heureux? Ces questions jalonnent la vie de nos quatre mousquetaires et couvrent d’un voile tout ce qui pourrait être heureux et lumineux.
Cet aspect de l’histoire occupe une part non négligeable et il est très bien mené. J’ai eu beaucoup de plaisir à suivre les recherches des uns et des autres, à vivre leurs espoirs, à frémir de leurs craintes, à frissonner des petits signes d’un « peut-être ».
Vous l’aurez compris, ce roman est une belle réussite qui mêle habilement une romance, une histoire d’amitié et une quête primordiale.
On n’est pas passé loin du coup de cœur. Pour ma part, deux petits éléments m’ont gênée, tout d’abord une surabondance de scènes de sexe dont je n’ai pas toujours vu l’utilité et qui même, m’ont semblé un peu nuire à la relation d’Abby et de son élu. En effet, alors que la force des sentiments est très bien présentée, j’ai souvent eu l’impression que l’aspect sexuel l’affadissait pour n’en faire « qu »‘une histoire de cul -même si, avouons, tout, c’en est une sacrément bouillante.
Le deuxième élément est peut-être un caprice de gourmande. J’ai regretté -sans bien sûr rien vous en divulguer- une fin qui va un peu trop vite à mon goût. On en apprend trop en peu de temps. Peut-être aurais-je préféré en savoir un peu moins mais de façon plus approfondi, ou autant, mais en prenant davantage de temps.
Davantage de temps? Donc davantage de moments de cette très agréable lecture avec Abbi et ses drôles de basketteurs?
Je crois que la réponse est dans la question, non?
Comme toujours, ces petits bémols n’engagent que moi et ne remettent pas en cause le grand plaisir de ma lecture. Mais que voulez-vous, quand on a l’habitude de romans aussi réussis, comme les Plumes du Web d’une part, Natacha Pilorge d’autre part, m’en ont fait vivre, on se prend à être un peu exigeante! Ce qui est, convenons en, un luxe de lectrice habituellement comblée.