Titre 900
Tome 3 Révolution
Auteur Maelle Poe
Éditeur HLAB
Date de sortie 16 décembre 2020
Un titre à retrouver ici 900 tome 3
Une découverte signée Netgalley et l’éditeur.
Voilà l’heure du bilan et de la chronique de ce troisième et dernier volet de la dystopie particulièrement prenante et réussie de Maelle Poe.
Présentation à ma façon:
Après l’épidémie qui a décimé l’humanité en 2020, le Conseil a sauvé 1000 enfants. Mille précieux élevés dans des orphelinats selon des règles de conduites saines et strictes sous le contrôle de leurs régents. Ils sont 500 garçons, autant de filles, désignés par leur seul numéro.
À 17 ans, ils doivent quitter l’orphelinat, rejoindre la ville et recevoir la formation qui fera d’eux les acteurs de demain.
À l’incertitude de quitter le cocon rassurant qu’ils ont toujours connu s’ajoutent des révélations qui ne peuvent que bouleverser 900 et son inséparable amie 899.
La mission des générations laisse place à un plan qui les dépasse totalement et force chacun à faire des choix.
Intégrée dans une tribu de cœur, 900 n’est pas au bout de ses découvertes, pour le meilleur et pour le pire.
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Attention, à partir de là, certains éléments peuvent divulguer des éléments de l’intrigue à ceux qui n’auraient pas lu les tomes 1 et 2.
Vous vous y engagez à vos risques et périls ☺
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Cet ultime volet commence un mois après l’extermination de la neuvième réintégration. En dépit du sauvetage in extremis de 900 et Séraphine, les survivants sont peu nombreux et les plaies au cœur sont béantes pour Chloé ou Camélia notamment.
Mais surtout, le danger reste toujours aussi fort. Prêt à accueillir la dixième réintégration, le Conseil ne risque pas de laisser survivre les Résistants.
L’ambiance de ce dernier volet est donc résolument oppressante. Il n’y a plus guère de place pour l’insouciance et les moments de pause apparaissent comme une respiration nécessaire entre deux montées d’adrénaline.
Mais si le rapport des forces semble totalement inégal, les résistants ont plusieurs atouts pour eux.
Ils sont tout d’abord déterminés, à renverser le Conseil, à lutter contre l’injustice et à obtenir leur liberté, quitte à tout sacrifier, ce qui donne d’ailleurs lieu à des scènes très fortes.
Ils ont aussi la solidarité d’une famille formée par-dessus les générations. C’est là un des paradoxes de la position du Conseil. Il veut, à la suite de l’odieux Carter, éliminer la neuvième réintégration car, à l’image des huit premières, elle a échoué à s’entendre pacifiquement. Mais la petite troupe déterminée à survivre ensemble n’a-t-elle pas, justement, fait la preuve de sa solidarité par dessus le groupe d’origine?
N’est-elle pas la preuve du succès de la stratégie de folie furieuse qui joue ainsi avec la vie des réintégrés?
Enfin, il y a un dernier atout dans cette lutte. On soupçonne depuis le départ sa place centrale, ce volume est SON moment.
Il s’agit d’Ugo. Il détient tant de clefs! Dans cette dernière partie, il découvre qui il est, ce qu’il sait, ce qu’il a oublié.
Ces révélations le bouleversent, chamboulent l’histoire et la stratégie des rescapés et offrent une intensité nouvelle au suspense.
Évidemment, et quoi que je le regrette, je ne vous raconterai rien de plus de l’histoire. Par contre, quelques heures après avoir refermé le dernier volet de cette trilogie, que j’ai lue en enchaînement, je vous dirai les raisons pour lesquelles j’ai aimé, non seulement ce volet mais aussi toute la saga.
D’abord j’ai été séduite par le contenu de l’histoire. L’équilibre est très bien dosé entre d’une part le volet humain, de la découverte des autres, de la lutte contre les préjugés et l’intolérance et des sentiments amicaux ou amoureux et d’autre part l’action, la stratégie et le développement de l’intrigue.
Les rebondissements sont nombreux et parfaitement maîtrisés pour offrir un ensemble cohérent et dont la tension monte crescendo. Le dernier volume se lit d’une traite, presque en apnée, et les moments où les héros prennent du recul sur leur vie et ses perspectives offrent une respiration bienvenue.
Et le procédé pour parvenir au dénouement est particulièrement bien pensé.
Ensuite, j’ai beaucoup aimé la façon d’écrire de l’auteure. Le style est efficace, clair. Là encore, le temps de l’introspection avec tout ce qu’elle a de poignant est contrebalancé par un récit plus nerveux, plus sensitif des actions en cours.
Enfin, je me suis attachée aux personnages, touchants de leurs doutes et de leurs failles, émouvants de leurs forces et de leur détermination, attachant des sentiments qui les unissent les uns aux autres et du sens des responsabilités qui les anime.
S’il fallait donner un dernier argument, il prendrait la forme d’un espoir.
Confrontés à l’inconnu, à l’autre, le premier réflexe peut être le rejet, la violence. Mais lorsqu’on surpasse ce préjugé que l’autre est l’ennemi et qu’on voit toute la richesse qu’il peut apporter, alors peut naître un groupe cohérent, harmonieux et complémentaire, capable de toutes les énergies et de tous les sacrifies pour que le bien de tous passe avant l’intérêt de chacun.
Une très belle leçon, philosophique peut-être, que je retire de cette trilogie, alliée à une certitude, je retrouverai bientôt la plume de Maelle Poe que je remercie pour ce moment de lecture des plus réussis.