Titre Le nouveau Monde
Iridium, tome 1
Auteur Karine Vitelli
Éditeur Reines-beaux
Date de sortie 27 mai 2020
À commander en cliquant sur ce lien Le nouveau monde Iridium, t1
Un titre découvert grâce à NetGalley et à l’auteur.
Il y a trois ans presque jour pour jour que j’ai découvert Karine Vitelli. C’était déjà dans un roman fantastique, confinant à la dystopie, Eirenn https://melimelodegwen.fr/eirenn-tome-1-spes-de-karine-vitelli/
et le hasard m’avait permis de rencontrer son auteure dans la foulée. Depuis, j’ai aussi fondu pour ses romances, mais j’avoue que lorsque j’ai appris, presque par hasard, qu’elle revenait à ses premières amours, j’ai foncé sur ce Nouveau Monde.
Quelle riche idée!
Le Nouveau monde est un roman d’anticipation qui tire sur la dystopie.
Sans qu’on sache précisément pourquoi, la fin du monde est imminente… mais imminente façon question d’heures.
Or sous terre, des arches attendent de potentiels survivants. Les enfants pour fournir les générations futures et des spécialistes.
Après le cataclysme, chaque arche se retrouve coupée du monde, sans même savoir s’il existe encore un « monde » à la surface.
Dans l’arche 43 où commence l’histoire, le pouvoir confié à Khör a lentement mais sûrement muté en tyrannie. Ceux qui ne respectent pas la règle ou la fonction qui leur est dévolue meurent ou disparaissent à l’extérieur.
En effet, après vingt-trois ans passés sous terre et quelques tentatives désastreuses, les habitants de l’arche découvrent le monde extérieur. En tous cas, c’est le long des chasseurs, parmi lesquels Stan, Roy, Loan et Émeline.
Mais aussi Tyler, un rescapé du cataclysme, capturé par les chasseurs dans des conditions obscures et qui les aide à rapporter des vivres pour améliorer le quotidien.
À l’opposé de l’échelle des utiles se trouve Lana. Moitié cuisinière, car on ne lui a pas trouvé d’autre aptitude, moitié reproductrice dans un rôle qui l’écoeure et lui vaut mépris et brimades.
Mais la jeune femme cache sous son apparente docilité et sa transparence de fantôme un tempérament qui n’attend qu’à se révéler.
Et bien évidemment, Karine Vitelli lui en donne l’occasion dans la deuxième partie du roman, une partie haletante entre inquiétude et découverte, tensions et rapprochements.
Contrairement à mon habitude, je vais vous dévoiler quelques éléments supplémentaires de l’histoire.
Tyler organise une sortie de l’arche, qu’il sait menacée à très court terme. Il a prévu d’emmener dans sa fuite les chasseurs qu’il connaît désormais. Mais il était loin d’imaginer, quoique, que Ghost comme il surnomme Lana, leur emboîterait le pas.
Des pas malhabiles, des pas inutiles et pesants en apparence, des pas dont on se demande bien ce qu’il peut leur trouver.
Une amourette pensez-vous? Vous seriez très loin et peut-être très proches de la vérité. Tout ce que je peux vous dire c’est que l’auteure ne plonge pas dans la facilité de la love story qui efface tout.
Les liens qui se tissent entre les souches (ceux qui ont passé leurs jeunes années dans l’arche) et les N.A. comme Tyler sont complexes et intenses. Complexes parce que la méfiance se mêle presque naturellement à une interdépendance nécessaire. Intense comme le sont toutes les situations qui mènent ou découlent de la survie.
Celle-ci peut emmener à des choix déchirants, des moments qui m’ont serré le coeur. Mais dans le même temps, elle génère des scènes d’une grande force. Et les « utiles » ne sont plus toujours ceux qu’il apparaît.
Ainsi, une scène particulière entre Hang et Lana justifie à elle seule le choix presque incompréhensible de prime abord qu’a opéré Tyler.
Elle rend surtout plus limpide la phrase que reçoit la jeune femme dans une autre scène clef.
Lana, tu nous donneras la douceur dans ce monde de brutes, la force quand nous baisserons les bras, le courage lorsque nous ne croirons plus en rien.
Pourtant, le groupe mené par Tyler a de la force, du courage et une conviction. Ils recherchent une zone sûre où tous pourront vivre en paix, sans craindre ni les mercenaires, ni le redoutable Aigle qui fait planer sa menace sur tous les habitants du dessus.
Cette quête, semée d’embûches et de moments épiques, sert de fil conducteur à toute la dernière partie de ce roman.
Elle est tout à la fois source d’espoir et de doutes, sorte de Graal à portée de mains et pourtant si hypothétique.
Nos héros trouveront-ils le refuge?
Vous imaginez bien que je ne vais pas vous donner de réponse. Par contre, je ne vais pas me priver de vous dire pourquoi vous ne devez pas passer à côté de cette histoire.
D’abord parce que deux ans sans lire de texte de Karine Vitelli, trois depuis sa dernière incursion en fantastique, c’est beaucoup trop! Et que les retrouvailles avec une auteure à l’imagination si fertile et à la plume si fine, ça ne se refuse pas.
Ensuite parce que l’histoire est haletante et fourmille de rebondissements qui feront passer votre lecture en un éclair.
Mais aussi parce que, l’un des aspects que j’aime dans une dystopie, c’est ce à quoi ils nous renvoient. En se mettant un instant à la place des personnages, aurais-je la rigueur inflexible de Tyler? Le sens de l’abnégation de Méline? La maturité de Noé? La lâcheté de Stan?
Un peu de tout? Rien de tout cela? Un subtil mélange des différents éléments? Vous pouvez compter sur la délicatesse de Karine Vitelli pour concocter des personnages en nuances dans une galerie pittoresque et finalement attachante.
Enfin parce que l’histoire m’a totalement séduite et que je ne doute pas qu’il en sera de même pour vous.
Pour ma part, ce sont tous ces éléments qui m’ont séduite dans cette histoire et qui me rendent si impatiente de découvrir la suite.