Titre Myrina Holmes
Tome 1/3 Démons et merveilles
Auteur Anna Triss
Date de sortie 6 mars 2020
Un titre à commander ici https: Myrina Holmes 1/3
Si vous êtes à la recherche d’une romance surnaturelle, mêlant urban fantasy et plume pleine d’humour au vitriol, si vous rêvez d’une héroïne badass et d’un héros aussi irrésistible qu’insupportable. Si vous aimez les livres chauds bouillants sexy qui font passer la canicule estivale pour un séjour en Antarctique.
Si les enquêtes policières teintées de sang doré et de matières organiques ne vous font pas peur.
Si enfin vous aimez les petits plus comme la différence, la trahison, la culpabilité, j’en passe et des meilleures, alors vous êtes pile poil au bon endroit entre la terre et Infernum, entre les mains de Myrina Holmes.
La jeune femme est traqueuse au CIT, la brigade spéciale d’intervention du monde démoniaque.
En effet, dans son monde comme dans le nôtre, où elle passe une partie de sa vie, il n’y a pas que des anges –on parle plutôt de Vertueux, d’ailleurs. Ils forment sept légions, une par vertu cardinale, tout comme leurs alter ego les Pêcheurs.
Et Myrina dans ce beau monde? Elle est une moit-moit, mi équitale (les vertueux de la justice), mi-stuprène, les pêcheurs de la luxure. C’est une métisse, une hybride, regardée d’un mauvais œil par un camp comme par l’autre. Ses yeux à elle, d’ailleurs, sous sa forme démoniaque, relèvent sa double nature, un œil argent, un autre rubis.
Mais dans sa vie quotidienne, c’est plus difficile. Si son métissage est une force dans son travail, il provoque aussi de sérieux inconvénients, à commencer par une espérance de vie plus brève que la moyenne, humains et démons convaincus. Est-ce pour cette raison que la Traqueuse adopte une attitude de traque-la-mort en se mettant dans des situations insensées avec un certain mépris de la prudence et de l’obéissance à la hiérarchie, au grand dam de son supérieur Zagam ?
Est-ce pour dresser un majeur sans équivoque à la face d’Infernum, où elle refuse de vivre, et qui l’accueille si mal?
Est-ce une revanche sur tout ce qui la fragilise?
Les raisons sont sans doute multiples et complexes, tout autant que cette femme irrésistible et parfois insupportable?
Irrésistible et parfois insupportable? Ça tombe bien, ce sont aussi deux qualificatifs qu’on peut attribuer au protagoniste masculin de cette aventure, Kelen Wills, l’Hybresang chef des Enragelés, un démon qui cumule en lui tous les pêchés capitaux.
Ils n’auraient jamais dû se rencontrer, si Ondine, la demi-sœur 100% Stuprène de Myrina n’était pas devenue l’un des plans de Kelen et si les ébats des deux démons ne se tenaient pas un peu trop souvent dans l’appartement que partagent les sœurs.
Entre Myrina et Kelen, la rencontre est explosive, les confrontations incendiaires, les joutes verbales jouissives et les provocations incessantes.
Pourtant, il y a plus que ça.
Il y a, bien sûr, l’incroyable pouvoir de séduction de son Oisive Malveillance, qui trouve un écho incroyable en Myrina, malgré tous ses efforts pour ne pas trahir ce qui ressemblerait bien à un béguin pour sa sœur. Et puis, être la millionnième conquête de ce sérial coucheur qui tient une comptabilité plus fournie que l’annuaire d’île de France, non merci!
Elle a déjà bien assez à faire avec Malphas, son équipier, avec lequel elle a eu la mauvaise idée de partager une nuit sans lendemain. Mauvaise nuit, mauvais choix pour un ex aussi lourd dans ses approches que dans ses enquêtes.
C’est que l’enjeu du roman, outre la relation entre Myri et Kel, repose sur une enquête sordide et touffue, une série de meurtres qui frappe, à l’aveugle en apparence, des démons des deux camps.
L’affaire est complexe, les indices presque inexistants, et les renforts, quoi qu’inattendus, ne sont pas à négliger. Quoi qu’il en coûte.
J’ai été happée par ce roman pour plusieurs raisons.
En premier lieu, je suis très fan de l’univers d’Urban fantasy imaginé par Anna Triss dont je découvrais ici le talent. Ces démons mêlés au monde humain, mais avec leurs propres codes, leurs rivalités et leurs guerres internes offrent un panorama très riche et bien moins manichéen qu’il n’y paraît de prime abord.
Ensuite, j’ai adoré les personnages. Autant l’avouer, j’ai eu un coup de cœur incroyable pour Myrina. Son franc-parler, son franc-penser, parfois bridé malgré elle par sa double nature et son éducation, sa façon de tenir tête à tout et tout le monde tout en luttant contre ses propres failles en font un personnage très attachant, une version libérée des héroïnes que j’aime.
De la même façon, si Kel m’a fait beaucoup rire, au démarrage, par tous ses mauvais côtés, l’autrice a su nuancer son portrait tout au long de ce premier volume pour en faire un personnage plus fort en contrastes, capable d’actions de toute mauvaise foi et d’une muflerie totalement assumée, mais aussi d’élans bien plus doux, touchants parce qu’ils sont rares et déstabilisent l’Hybresang autant que l’objet de ses attentions.
Chef de clan secondé par Samaël et Serena, Kelen escalade peu à peu les échelons de la puissance, malgré une vulnérabilité qu’il a du mal à assumer. Cette perspective ouvre un axe très intéressant pour la suite de ses aventures.
J’ai aussi plongé dans l’ériture d’Anna Triss. Ce roman condense énormément d’atouts. Il est drôle -j’ai gloussé plus souvent qu’à mon heure sur les rebondissements et les prises de bec des deux terribles. Il est nerveux, autant par le caractère de son héroïne que les rebondissements de l’histoire. Il n’est pas banal -là encore, la personnalité de Myrina est un véritable plus. Il mêle des descriptions de bagarres démoniaques et de scènes de crimes très visuelles et dignes d’être transposées à l’écran avec des phases bien plus posées -la description d’une certaine sonate résonne encore en moi.
Il est également plein d’émotions que je ne peux vous dévoiler pour ne pas révéler trop de l’intrigue. Sachez simplement que j’en ai eu le cœur serré, ce que je n’attendais pas dans ce contexte.
Il est brûlant de sensualité débridée! Yeux chastes et allergiques aux scènes caliente, gare à vous! Pour les autres … prévoyez beaucoup d’eau fraîche et de glaçons!
Il aborde aussi des thèmes auxquels j’ai été sensible, celui de la famille par exemple, mais aussi le grand écart que l’on doit faire lorsqu’on appartient à deux mondes, à deux cultures et qu’on est toujours “trop ceci” ou “pas assez cela”. Le regard des autres sur la différence y est aussi abordé en filigrane, tout autant que les choix que l’on fait pour sa vie et la façon de rebondir lorsque celle-ci s’égare.
Il est enfin extrêmement addictif. La preuve? On en reparle bientôt, lorsque j’aurai succombé au tome 2!