Titre Basket’s rules
Volume 3/3 le Score
Auteur Emily Jurius
Date de sortie 28 novembre 2020
Un titre à commander ici Basket’s rules 3 le score
Attention, cette chronique peut contenir des spoils pour ceux qui n’auraient pas lu les deux premiers volumes.
Après le premier volet narré par Bethany et le second du regard d’Ezékiel, bienvenue de retour à Dartmouth pour cet ultime volet de Basket’s rules du point de vue des deux protagonistes de cette histoire passionnée.
Remettons-nous dans le contexte.
Sous le pseudonyme vengeur de Number One, Beth à dévoilé une partie des sales dessous de l’université. Avec la complicité involontaire d’Ezékiel, elle est même parvenue à faire plonger le doyen suite à une dernière nuit pour solde de tout compte.
Car promis juré, elle en a fini avec Ezékiel King. Lui, ses manipulations, sa façon de la provoquer, sa malhonnêteté, l’attraction sans borne qu’il a exercée sur elle, ses plans à long terme, elle n’en veut plus. Plus du tout. Plus jamais.
Elle, ce qu’elle veut maintenant, c’est retrouver ce qu’il reste de son amitié avec Daisy, reprendre sa vie d’étudiante et exceller, pour montrer à King qu’elle est capable de faire aussi bien, et même mieux, sans lui.
Qu’a-t-on dit déjà? Qu’elle ne voulait plus penser à lui. Plus du tout. Plus jamais.
Sa raison arrive à s’en persuader, ou presque. Mais tout le reste …
Son esprit a perdu son meilleur ennemi, celui capable de la défier, de la pousser dans ses retranchements, de la forcer à être meilleure. Son cœur ne parvient pas à combler ce vide abyssal à chaque fois qu’elle se souvient qu’elle a cru qu’il y avait une place pour un « nous ». Son corps ne peut oublier tout ce qu’il a ressenti entre ses bras.
Et ce n’est pas Coop, le gentil garçon qu’elle a choisi comme un pâle ersatz qui pourra la guérir de ce manque.
D’ailleurs, a-t-elle seulement envie de guérir?
Oui, parce qu’elle sait ce que lui a coûté cette aventure. Le peu qu’il lui restait de sa confiance dans les autres. Et surtout son amitié hors pair avec Daisy.
Elle fait de son mieux pour recoller les morceaux, pour que son inséparable comprenne que dans cette histoire, la seule personne qui ait eu toutes les cartes en main, c’était lui. Encore et toujours Ezékiel King.
Qu’avait-on dit déjà? Qu’elle ne voulait plus penser à lui. Plus du tout. Plus jamais.
Difficile alors qu’il est partout. À commencer par le journal universitaire, le seul lien direct qui perdure entre eux, et dont il se sert comme un atout, tantôt dans la provocation, tantôt dans la conciliation.
Car pour Ezékiel aussi, la situation part en vrille.
La perte de son mentor lui pèse finalement assez peu. Il est tout à fait capable de s’en affranchir sans trop de casse, à la façon d’un chat qui retombe toujours sur ses pattes.
La disparition du projet qu’il avait conçu en pariant sur Daisy ne le perturbe pas tellement plus en soi. Il s’en veut, modérément, pour cette fille qui n’avait rien demandé.
Non, ce qu’il ne peut se pardonner, c’est sa double erreur de jugement.
Pour ne pas avoir compris plus tôt que Beth pouvait être la partenaire parfaite dont il avait besoin, elle qui sait si bien le stimuler, le pousser dans ses retranchements et le rendre meilleur.
Mais surtout pour ne pas avoir identifié -on ne lui en veut qu’à moitié, il ne savait pas- la raison pour laquelle sa disparition lui fait perdre tout le contrôle qui a jusqu’à présent régi sa vie.
Dans ce dernier tome, on ressent parfaitement la lutte insensée que les deux personnages livrent l’un contre l’autre, mais surtout contre eux-mêmes.
J’avoue que le personnage d’Ezékiel me rend folle. La manipulation est pour lui une telle seconde nature que j’ai eu du mal à lui accorder le bénéfice du doute. Et pourtant, les chapitres dans sa tête, avec tous les aveux qu’ils recèlent, m’ont touchée.
Au point de croire totalement en sa bonne foi? De croire à une simple réaction d’orgueil? À une façon de se racheter?
Avec talent, Emily Jurius fait surfer ses personnages -et ses lecteurs- sur des vagues de doute et d’inconfort que j’ai trouvées aussi addictives que jouissives.
Et ce duo aussi fêlé qu’attachant est sans conteste une grande réussite dont j’ai aimé faire la connaissance et que je recommande sans hésiter.