Titre Horemheb, le retour de la Lumière
Auteur Christian Jacq
Éditeur XO
Date de sortie 10 octobre 2019
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Un titre découvert grâce à Netgalley et à l’éditeur.
Akhenaton, Toutânkhamon, Nefertiti, … des noms qui résonnent dans la mémoire des amateurs d’Egypte, mais pas que…
Souvent, on se souvient d’eux pour la trace qu’ils ont laissée dans l’éternité: un buste à Berlin, un masque d’or, une malédiction. Tout nous renvoie à notre époque.
Mais qui se rappelle qu’Akhenaton a voulu réformer entièrement la religion égyptienne en évoluant vers un dieu unique?
Qui se rappelle de la période trouble qui marque les derniers règnes de la XVIII° dynastie? de l’agitation de l’Égypte prise entre Aton et les dieux classiques? Qui a enfin entendu parler d’Horemheb, homme fort du règne de Toutânkhamon qui finit sur le trône et achève la dynastie des Thoutmôsides ?
Heureusement, si ce n’est pas votre cas, vous pouvez compter sur le talent narratif de Christian Jacq pour remonter le cours de l’Histoire.
Il y a longtemps que je n’avais pas lu un des romans du grand nom français de la fresque égyptienne et je dois dire que j’ai pris beaucoup de plaisir à me retrouver dans ce milieu familier.
L’Égypte est loin d’être mon domaine historique de prédilection, mais je me laisse toujours volontiers emporter lorsque Christian Jacq est aux commandes.
Il a le talent incontestable de rendre vivants des personnages perdus dans la poussière du désert depuis des dizaines de siècles. Avec lui, les éléments prouvés de l’Histoire se mêlent habilement à un récit romanesque qui peut paraître parfois un peu trop manichéen, mais qui fonctionne parfaitement.
Évidemment, ce roman n’est pas un cours d’histoire, quelles que soient les immenses compétences de l’auteur. Mais si l’on prend la peine de délaisser les cours, recherches et autres fiches de notes pour s’abandonner à la lecture, on ne peut que passer un excellent moment dans une lecture où la politique croise les complots nombreux, où une part de surnaturel ou de merveilleux vient percuter la rigueur de l’administration égyptienne.
Horemheb est un scribe royal de la cité du soleil, la nouvelle capitale voulue par Akhénaton et Néfertiti. Ce jeune homme de vingt ans, et son épouse de dix-huit, Amenta, ne sont pas du tout partisans du culte d’Aton, mais redoutent le chaos laissé par leur mort.
En effet, le chef de l’administration royale, Ay, est le spécialiste de l’immobilisme et du compromis.
Mais la révolte gronde et Horemheb, animé par son seul désir de sauvegarder les intérêts et la grandeur de l’Égypte, prend les choses en mains. Il fait désigner comme pharaon le jeune Toutânkhamon et la fille du couple maudit, Ânkhésa et entreprend de réorganiser l’Égypte.
Et il est partout! À Memphis où il faut secouer la léthargie de la cité et réorganiser l’armée et les défenses contre les Hittites. Heureusement, il peut compter sur l’aide de Paramenès, dont le rôle ne va cesser de croître.
Au Sud, il consolide l’alliance avec les Nubiens, assure l’approvisionnement en or.
Réformateur, il rend l’Égypte plus juste et plus sûre.
Religieux, il veille à la préparation du tombeau du couple pharaon et même à la préparation du fameux masque en or de Toutânkhamon.
Général, il négocie et frappe les périls de l’Égypte. Et ils sont nombreux, à l’extérieur mais surtout à l’intérieur.
En effet, le parti Atonien n’est pas mort avec son pharaon et les dangers sont d’autant plus aigus que les comploteurs avancent masqués dans toutes les travées de l’État, sous la férule de Nakhtmin, le général en charge du Sud et de sa compagne la redoutable Shenta.
C’est alors une lutte à mort qui s’engage entre l’ancien et le nouveau culte, entre deux ambitions et deux visions de l’Égypte.
À ce stade se situe mon seul regret du roman. La perfection d’Horemheb qui en perd quasiment une parcelle d’humanité. Il est presque le héros idéal, toujours juste, toujours dans la maîtrise, surmontant ses doutes en un clin d’oeil.
Mais, prise dans la passion de l’auteur pour son personnage, je me suis prise au jeu.
J’ai suivi la progression de ce jeu de stratégie et de politique, je me suis laissée prendre au parti-pris de l’auteur dans son affection pour un Toutânkhamon prometteur.
J’ai admiré le dévouement et la puissance d’Amenta, j’ai loué la ruse et le savoir-faire du Vieux. J’ai tremblé pour Horemheb.
Mes yeux ont papillonné pour Paraménès, dont les actions mériteraient de si belles récompenses.
J’ai pesté contre l’immobilisme d’Ay, …. tout en lorgnant sur ses gâteaux au miel.
J’ai voué Shenta aux gémonies et, presque, compati aux prises de positions de Nakhtmin.
Je me suis, enfin, laissée charmer par les rites égyptiens, la place accordée à la volonté des Dieux et leur rechercher constante de l »éternité.
Et je referme ce livre, séduite par l’envoûtement égyptien, et certainement repartie pour un tour de Christian Jacq, le regard plongé dans un horizon de sables et de pyramides.