Titre Unwanted Love
Auteur Nina Loren
Éditeur Éditions Addictives
Date de sortie 14 janvier 2021
Un titre à commander ici Unwanted love
Quand la vie vous a donné les mauvaises cartes, que vous avez pris les mauvais paris et que vous avez payé la note sans remise, comment croire encore à la seconde chance, à la beauté du destin et à tous les petits signes que la vie met sur votre route?
C’est à cette problématique que Nina Loren nous confronte dans son roman Unwanted love, une romance qui sort des habitudes, pour mon plus grand plaisir.
Unwanted love, c’est la rencontre percutante, enivrante et délicieusement dangereuse entre un ancien prisonnier et une jeune femme que rien ne paraissait destinée à un tel destin.
Présenté ainsi, vous me direz que le synopsis est juste original. Vous aurez raison d’un côté, mais mais vous passeriez à côté de tout ce qui rend ce roman particulier et des raisons pour lesquelles je l’ai trouvé particulièrement réussi.
Le cadre en est tout d’abord inhabituel.
L’histoire nous transporte en 1987. Une grande partie des lectrices de ce roman n’était sans doute pas née. D’autres, comme moi, retrouvent avec plaisir des sonorités et des coutumes des 80’s. La vie était différente, la façon d’aborder l’amour aussi. Certaines mentalités restaient dans un retard archaïque. Quelques éléments paraissent même incongrus aujourd’hui. Combien de fois ai-je pensé pendant cette histoire « mais pourquoi elle n’appelle pas son portable? » avant de formuler toute seule la réponse.
Mais ce qui a retenu mon attention dans cet Unwanted love, c’est l’histoire dans laquelle nous entraîne Nina Loren.
Elle présente Logan Reynolds, un homme au tournant de sa vie. Il sort de prison où il a purgé une peine de quinze années sans remise, pour des raisons que vous découvrirez en cours de lecture.
Il y est entré jeune adulte, fougueux et révolté par les injustices de sa condition. En effet, Logan est ce qu’on appelle un Natif, c’est à dire un Amérindien Mohawk et le moins qu’on puisse dire, c’est que tout le monde ne regarde pas d’un œil favorable cette ascendance. S’il est rejeté par une partie des Blancs Canadiens, il est aussi en rupture avec sa propre tribu et se trouve donc en perte de repères, au moins autant qu’il ne l’était au moment où il a perdu sa liberté.
Il retrouve une vie normale avec des doutes et des inquiétudes. Il doit tout d’abord apprendre à vivre sans entraves. J’ai été frappée par la difficulté inattendue qu’il peut y avoir à penser par soi-même, à prendre ses propres responsabilités.
Il est bien décidé à mener une vie simple et sans histoire. Pour y parvenir, il lui faut peu de choses, mais tellement essentielles finalement. Un toit, un travail et idéalement quelqu’un pour partager sa vie.
C’est le conseil que lui donne Bob Wozniak, celui qui le prend en charge à sa sortie de prison, ce qui ressemble du plus près à un ami. Au titre de cette affection, Bob lui fait d’ailleurs une offre qui pourrait bien remplir les deux premières conditions, tout en permettant à Logan d’exercer sa passion pour les chevaux.
Ce sera donc un poste de soigneur au haras Thornton, sous les ordres de Murray Thornton, un ancien militaire rude mais juste qui lui offre une nouvelle chance.
Le grand air, un travail épuisant mais qui le comble, un salaire, un logement, que demander de plus?
Logan de demande rien en dehors de ses longues promenades sur la Harley Davidson qu’il a acquise.
Mais comme souvent, le destin est farceur et ses tours ne sont pas toujours du meilleur ton.
Ainsi, quoi qu’il ait purgé sa peine, Logan doit faire face à des regards méfiants, à commencer par celui de Colin, le sherif local qui le garde à l’œil, sans même parler d’un racisme primaire et douloureux qui rappelle que le Canada n’a pas toujours été la terre de tolérance qu’il apparaît aujourd’hui.
Sans être un livre d’histoire, ni un livre purement politique, Nina Loren met l’accent sur cette réalité et j’ai beaucoup apprécié cette incursion dans un aspect qui déborde de la pure romance.
Pour l’instant, effectivement, je ne vous ai pas encore parlé de la romance intense et passionnée qui mène l’intrigue de ce roman.
Elle fait intervenir une jeune femme au tempérament de feu, au langage fleuri et aux sentiments brûlants.
Mary est loin de la jeune ingénue que l’on croise parfois. C’est une jeune femme qui sait parfaitement ce qu’elle veut.
En l’occurrence, ce qu’elle veut, ou plutôt celui qu’elle veut, c’est Logan. Et ce que Mary veut, elle se donne les moyens de l’obtenir.
J’ai beaucoup apprécié la lente conquête qui se met en place, entre tous les obstacles et les craintes de ce couple atypique par son âge, son origine et le regard des autres.
Je pourrais vous parler aussi des personnages que j’ai beaucoup aimé découvrir, à plus forte raison lorsqu’ils ont déjoué ce que j’attendais d’eux, pour enrichir le tableau brossé par Nina Loren.
Et s’il fallait un dernier point pour vous convaincre de vous plonger dans cet Unwanted Love, il résiderait sans aucun doute dans le rebond presque inattendu qui guide toute la deuxième partie du roman.
Volontairement, je ne vous en dirai rien, si ce n’est que je ne l’imaginais pas lorsque j’ai attaqué ce roman, mais que j’ai beaucoup apprécié ces rebondissements qui relancent de façon particulièrement réussie l’intrigue.
C’est donc un roman puissant, aux personnages atypiques, à la romance puissante et aux thèmes originaux que je vous recommande.
Et pour finir, je reprendrai une citation amérindienne sur laquelle Nina Loren referme son histoire, parce que je trouve qu’elle résume tout.
Ne renonce jamais à aimer, malgré les épreuves et l’aridité du cœur. L’amour est la grande force qui soutient l’univers; sans lui le monde vivrait un hiver éternel.
Alors merci Nina Loren pour cette lumière chaleureuse dans l’hiver, merci pour cette très jolie lecture, et rendez vous à la prochaine.