Titre The Most insolent man
Auteur Jeanne Pears
Éditeur Éditions Addictives
Date de sortie 14 Décembre 2020
Un titre à commander en cliquant ici The most insolent man
Il y a un peu plus d’un an, j’avais découvert et adoré la plume de Jeanne Pears avec H.O.T Hypnotique, Obstiné, Ténébreux, (chronique à retrouver ici https://melimelodegwen.fr/h-o-t-hypnotique-obstine-tenebreux-de-jeanne-pears/).
Elle m’avait alors entraînée dans un univers que je connaissais peu, celui du hockey.
Si aujourd’hui elle récidive avec un roman ayant pour cadre le monde sportif, c’est cette fois dans l’un de mes domaines de prédilection qu’elle nous entraîne, celui de la course automobile. J’avoue que je suis davantage F1 que NASCAR, mais sous la plume de Jeanne Pears, j’ai plongé tête première.
Que l’on se rassure, si quelques expressions techniques émaillent le récit et lui donnent une belle cohérence, il n’est pas nécessaire de rêver moteurs vibrants, courbes négociées serrées, aspiration et sorties de route pour se laisser séduire par ce roman.
Il suffit de plonger dans le regard de Troy Wells. Pilote de génie, c’est un loup solitaire qui n’hésite pas à user de son charme sur la gent féminine. Il est l’un des pilotes de l’écurie JW Motors dirigée avec autorité mais bienveillance par Jeffrey Wellis.
Auprès de lui, deux pilotes visent, comme lui la plus haute marche du podium, Dwight et Valentino. Ces trois hommes ont bataillé toute une année, à la fois côte à côte et en rivalité. Pourtant, ils ne se connaissent pas. Ni amis, ni ennemis, malgré leurs nombreux points communs, ils ne vivent que pour la course.
Sans compter le tempérament de Troy qui l’empêche de se lier à quiconque en dehors de Mario, son technicien attitré, et encore. Il vit pour la course, pour atteindre un objectif, la victoire, et rendre son père fier de lui.
Et tout fonctionne plutôt bien, jusqu’à ce qu’il tombe sur une fille au rire improbable et au franc-parler. Une merveille qui ne confond pas arbre à cames et arbre à chats. Une femme au tempérament de feu qui lui tient la dragée haute et le stimule comme aucune avant elle.
Cette femme, c’est Hope, la nouvelle ingénieure de la voiture de Dwight avec qui elle entretient un lien très particulier.
Un hasard trop beau pour être vrai pensez-vous?
Plutôt une calamité absolue. D’abord parce que les règles chez JW Motors sont très claires. Pas de relations entre personnel.
Et du pilote prometteur ou de l’ingénieur surdouée, bien malin qui pourrait prédire le choix du patron. Aucun des deux jeunes gens n’est en tout cas prêt à prendre ce risque.
Ensuite, parce que Dwight, s’il apprend à mieux connaître son équipier, n’en reste pas moins très méfiant face à lui dès qu’il s’approche de la jolie Hope.
Enfin, et c’est sans doute l’obstacle majeur, Hope connaît les hommes de la trempe de Troy. Elle les connaît même trop bien. Et peu importe la réaction de son corps dès qu’il se trouve en présence du beau pilote, elle ne cèdera pas à l’un de ces shootés à l’adrénaline qui risquent leur vie à chaque virage, à l’un de ces mâles mariés à leur seul volant et qui traitent toutes les femmes comme des pièces interchangeables.
Commence alors entre ces deux fortes têtes une course de stratégie où tous les coups sont permis, mais où chacun va devoir donner le meilleur de lui-même pour remporter la victoire.
Dans son style toujours efficace, Jeanne Pears livre ici une comédie à deux vitesses. De l’accélération sur la piste, mais un train de sénateur pour construire une relation et déconstruire les aprioris. Le tout gonflé de l’interdit. Il agit souvent comme un stimulant en romance.
Pas dans le cas de nos deux protagonistes. Ils ont beau avoir du tempérament et ne trembler devant rien, ils sont tous les deux trop passionnés pour se mettre en situation de défaite.
Or entre une histoire à l’issue incertaine et la chance de leur vie, le choix de la raison est vite fait. Mais tout n’est pas que raison …
J’ai aimé ce roman pour sa construction. J’ai aimé que l’auteure prenne le temps de construire une romance à la tension insoutenable, servie par le secret et la pression. Se retenir de se jeter dans les bras de l’autre quand l’adrénaline prend le dessus, quelle frustration ! Quel délice pour la lectrice que je suis. Lectrice sadique? Mouais, peut-être bien!
Ensuite, j’ai adoré les personnages. J’aime leur force et leur tempérament. J’aime le fait que Hope soit aussi déterminée. J’aime les failles de Troy et sa manie de vouloir faire face, tout seul, en oubliant qu’il a autour de lui des gens qui n’attendent rien d’autre que de l’aider et de l’aimer.
J’ai aimé jouer à la touriste lors des escapades des deux protagonistes, tout autant que de suivre les courses les unes après les autres!
J’ai été séduite par les secrets qui émaillent ce roman. On sait qu’ils vont éclater. On sait que ça va alors être saignant, mais qu’est-ce qu’on attend ce cataclysme.
Je me suis embrasée pour la sensualité qui tend tout le récit. Plus que des scènes de sexe nombreuses ou gratuites, c’est la chute inexorable des personnages vers leur désir que j’ai trouvée très réussie.
Et puis s’il fallait encore un élément, j’ai salivé de la « réserve » dont dispose Jeanne Pears. Pensez donc : deux autres coéquipiers pour Troy, trois super copines pour Hope … tout un tas de nouvelles perspectives. Un appel de phares pour l’auteure? Ça se pourrait bien.
Après un tel tour de formation, nul doute que la course puisse encore être longue! Et c’est tout ce que je guette!