Titre My hipster Christmas
Auteur Mag Maury
Editeur Editions Addictives
Date de sortie 3 Novembre 2018
A retrouver sur Amazon en cliquant sur le lien suivant My hipster Christmas
Aussi étrange que ça puisse paraître, je ne suis pas une inconditionnelle des romances de Noël. J’ai eu l’habitude d’en lire une ou deux par an, mais je n’en fais pas une priorité. Bien sûr, j’ai un peu changé d’idée depuis Noël toi et moi, mais pas au point d’en faire une sélection systématique. Par contre, depuis que j’ai découvert No love no limits, je suis fan de l’écriture de Mag Maury et de sa façon d’adopter des personnages atypiques, mais pas non plus irréalistes, le guy next door (à ceci près que je n’ai pas de voisin barbier, hipster et so sexy !) pour nous narrer une histoire forte en sensations.
Si on ajoute à ça deux arguments imparables: un héros qui n’aime pas Noël (tiens, tiens, ça me parle) et une couverture à baver dans la neige, ni une ni deux, j’ai plongé tête baissée dans cette romance de Noël originale et incroyablement attractive.
Quelle riche idée ! J’attendais beaucoup de ce livre. Il a dépassé mes attentes.
Autant l’avouer, je me suis contrainte à le lire lentement, pour ne pas le dévorer, prise entre deux dilemmes difficiles à concilier: en découvrir toujours plus ou éviter de finir trop tôt. Quelle tentation l’a finalement emporté? Je vous laisse le deviner et adopter votre propre stratégie.
Posons le décor: Liverpool, le quartier historique (s’entend le quartier historique de l’histoire des Beatles), une rue commerçante avec d’un côté le magasin d’antiquités de Papy Joe, que sa petite fille Line va reprendre et de l’autre côté un salon de barbier détenu en copropriété par Sonny, Timothy et Jordan, …. Jordan!!! Une des plus belles têtes à claques que j’aie croisées ces derniers mois.
Dès sa percutante entrée en scène, on est partagé entre l’envie de lui coller une gifle bien méritée pour cause de goujaterie avancée ou de le coller au mur et de l’embrasser pour sex’attitude avérée.
Et la jolie Line, un modèle de jeune femme positive et impliquée, au coeur aussi gros que l’enthousiasme et la ténacité, va suivre le même cheminement que ses lectrices. Doit-elle se confronter systématiquement à Jordan, dans une lutte où tous les coups tordus, furets et violons compris sont permis? Ou doit-elle céder à l’indéniable attirance qui la pousse vers le ténébreux barbier au passé aussi chargé que le carnet d’adresses?
Dans cette romance à deux voix, on se rend rapidement compte que, pour des raisons qui lui appartiennent, le beau Jordan connaît un cheminement parallèle. Repousser la jolie Line à laquelle il ne peut rien apporter de bon, quitte à, pour ce faire, concourir au titre mondial de Super connard, ou laisser à la « croquette » une chance de repousser les ténèbres dans lesquelles il se débat?
Pas facile quand on se partage aussi étroitement les espaces de vie et de travail et que, qu’on le veuille ou pas, on se croise, on s’entend, on se heurte, au quotidien. Plus compliqué encore lorsque les amis de l’un et de l’autre s’entendent presque instinctivement et ne rechignent pas à jouer les entremetteurs.
Les confrontations entre ces deux forts caractères sont, vous l’aurez compris, aussi explosives que torrides. Les joutes verbales sont des petits bijoux de piques et clash qui m’ont souvent fait sourire. Mais c’est lorsque l’un ou l’autre de nos héros ouvre vraiment son coeur que d’un coup, les yeux picotent, la gorge se noue et que je me rappelle que j’aime Mag Maury pour toutes les émotions qui passent par ses mots.
Et Noël, pour de nombreuses personnes est un moment où ses émotions sont exacerbées. Les joies de partager le bonheur d’aimer, d’être en famille, de passer du temps avec les tribus de sang ou de coeur sont encore plus cruelles pour ceux que la perte des êtres chers, l’absence ou la maladie blesse davantage dans ces temps d’allégresse presque obligatoires.
Tout le monde aime Noël et il est difficile d’envisager que pour certains, ce soit au contraire une période où le bonheur des uns explose en pleine figure et renvoie dans un vilain blast vers les moments les plus sombres.
Or ce Hipster Christmas fait une grande place à ces blessés de Noël qui vivent si mal les célébrations des autres parce qu’elles les renvoient à des blessures trop profondes.
Heureusement dans ce cas, Line et Jordan peuvent compter sur leurs tribus respectives. Des piliers solides comme le granit, tendres comme des guimauves et réconfortants comme le cocktail plaid/chocolat chaud/ film à l’eau de rose des soirs de déprime. Non seulement, ils sont les protecteurs, les garde-fous et parfois la petite impulsion de raison nécessaire lorsque l’un d’entre eux part en vrille. Autant vous dire qu’avec nos deux fortes têtes au coeur fêlé, ils ont fort à faire.
Ce roman m’a aussi particulièrement séduite d’une façon que je n’attendais pas. Je connais peu la femme derrière l’auteur, mais j’ai eu à plusieurs reprises l’impression que nous partagions un coin de cerveau ou de coeur, en tous cas des références qui étaient parfaites. De nombreuses citations de début de chapitre m’ont renvoyée à des auteurs, voire à des livres qui m’ont bercée et forgée. Et même si je fais partie des énergumènes presque hermétiques à celui qui sert de jalon à tous les moments forts de la narration, je n’ai pu m’empêcher de sourire ou soupirer à ces références.
Et je ne parle même pas d’une certaine virée de Jordan qui vous entraînera même dans un de mes droits favoris au monde et m’a donné des envies tenaces de retour. Mais qu’on se rassure, cette heureuse coïncidence n’est qu’un petit « plus » dans une histoire qui en compte déjà beaucoup.
Bref, une nouvelle fois, Mag Maury réussit un roman où le groupe est aussi attachant que le duo et où on a une furieuse envie de quémander un peu plus, de Jordan et Line bien sûr, mais aussi de Victor, de Capucine, de Tim et de Sonny. Si cette phrase a l’air d’une demande en forme de liste à la mère Noël, ce n’est pas un hasard.
Avant de finir en vous incitant à vous jeter sur ce merveilleux hipster Christmas (en tous cas le livre, pour le reste chacune fait ce qu’elle veut 😉 ), je voudrais encore féliciter Mag Maury pour cette pépite et remercier Carole d’avoir anticipé un voeu de Noël en me permettant de le lire en avance.