Miss Egality de Robyne Max Chavalan

by Gwen

Titre Miss Egality

Auteur Robyne Max Chavalan

Date de sortie 29 mai 2020

Éditeur Librinova

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Aujourd’hui, je vous invite à découvrir une lecture qui a pour moi, à plus d’un titre, la saveur de l’inédit.

D’abord, parce que c’est la première fois que je lis un livre de Robyne Max Chavalan. Autant le dire clairement, après une telle première, il y en aura bien d’autres.

Ensuite parce que c’est la première fois que je participe, avec d’autres collègues blogueuses, à un Blog Tour qui vous permettra pendant quelques jours de découvrir des montages et des chroniques autour du même titre et d’en découvrir tous nos points de vue, en fonction de nos sensibilités.

Enfin parce que le thème annoncé n’est pas habituel dans mes lectures, ni dans mes centres d’intérêt habituels, mais que je me suis totalement laissée entraîner par cette Miss Egality.

En lisant le résumé de cette séduisante Miss Egality, je pensais plonger dans une jolie romance sur l’univers des Miss. Ce roman remplit ce contrat.

Mais pour ma plus grande joie, il est bien plus encore.

« La Demoiselle de France 2020 est et restera, … »

Qui n’a jamais rêvé d’entendre cette formule rituelle accolée à son nom?

On pense trop souvent que ce genre de concours est l’apanage de jolies filles aux formes aussi minces que la taille de leur cerveau. Il n’y a qu’à voir le petit sourire en coin qu’arborent certains en évoquant la fameuse épreuve de culture générale des concours de beauté.

C’est contre ce préjugé que se dresse Isobel Leroux, une jeune femme de vingt-quatre ans qui allie un corps bien fait à une tête qui ne l’est pas moins avec son double cursus d’histoire et de sociologie.

Dans le cadre de sa thèse de fin d’études, elle travaille sur le féminisme. Kwwwwa ??? Féministe et candidate au concours Demoiselle De France!!!

Lever de boucliers en perspective, surtout lorsque la belle énonce sa définition du féminisme qui tient plus de la revendication d’une égalité stricte et d’un droit absolu à faire ce que l’on souhaite, sans se sentir enfermée dans une case. Mais n’est-ce pas le propre de l’homme (sans distinction de genre?) de classer d’un côté les jolies femmes, de l’autre les femmes intelligentes.

Si le discours enflammé et passionné d’Isobel -un trait de caractère qui m’a rendue l’héroïne particulièrement attachante- lui vaut une élection record, elle déclenche aussi le début d’une chasse à la femme.

Qui est Isobel? Une manipulatrice qui surfe sur la vague Me Too pour faire parler d’elle? Une naïve manipulée par un comité qui veut redorer son blason? Une inconsciente qui trouve qu’on peut lire de la romance sans subir de jugements simplistes (joli clin d’oeil totalement justifié), qui pense qu’elle peut être belle, intelligente, et acceptée pour ce qu’elle est?

En apparence à l’opposé total d’Isobel et de ce qu’elle représente, on trouve Caelen Malchian. Imaginez le, moitié Français, moitié Highlander, des yeux verts comme la lande et un corps ciselé qui mériterait bien un kilt, mais un caractère dur comme du granit. Totalement immunisé aux charmes de la gent féminine qu’il reconnaît comme les créatures les plus vicieuses et les plus dangereuses de l’univers, il est un macho tendances connard par moment. Et encore, son meilleur ami et associé Keith le tempère-t-il la plupart du temps.

Caelen ne nie pas la place des femmes. Mais à partir du moment où il existe des soirées girls only, il ne voit pas pour quelles raisons lui et ses homologues masculins n’auraient pas droit au même type d’espace.

Autant dire que de la distillerie de whisky qu’ils dirigent avec son ami au retour d’un Gentlemen’s club, il n’y a qu’un pas. Et ce pas, c’est la Garçonnière, le lieu de sociabilité masculine qu’il doit inaugurer à Paris.

Entre Isobel et Caelen, les féministes les plus dures ne savent plus où donner de la tête.

Et si, justement, on confrontait ces deux êtres en demande de tolérance pour leur genre et d’égalité! Caution pour l’un, preuve d’ouverture pour l’autre, sur le papier, c’est une excellente idée.

Dans les faits, ça se rapproche d’avantage de l’alliance de Mérida et de Cro-Magnon en beaucoup beaucoup plus sexy.

En effet, entre les deux, les prises de bec sont aussi brûlantes que les rapprochements sont torrides.

Sur ce point, l’entente de la Belle et du Macho est totale et immédiate.

L’auteure dépeint à la perfection une sensualité à fleur de peau, un embrasement systématique et instinctif. Caelen donne des ailes à Isobel qui se découvre féline, désinhibée et se donne dans des étreintes aux sensations inédites, tellement puissantes qu’elles en sont effrayantes.

Le sexe n’est donc pas un problème, loin de là. Mais on ne peut pas en dire autant de tout le reste. Il y a tellement d’obstacles entre eux. Ils en sont une partie, et pas des moindres. Leurs peurs, leurs inquiétudes, leur tendance à s’attendre toujours au pire agissent comme autant de répulsifs.

C’est à la fois beau et stressant de les voir approcher du sublime pour partir au pas de course, avec la délicatesse d’un éléphant en pleine charge.

Mais Isobel et Caelen ne sont qu’une partie du problème. Le problème, ce sont les autres. La pression que l’on exerce sur eux, la façon dont on les scrute ou dont ils se sentent scrutés.

Et c’est là que le roman entre dans une autre dimension que je n’attendais pas de prime abord.

Je dirais presque une dimension politique, mais j’aurais peur de vous effrayer, bien à tort.

Tout ce que je peux dire, c’est que ce roman est très intelligent dans son regard sur la société.

Le rôle de la presse, notamment de la presse à scandales que l’on ne peut s’empêcher de regarder avec curiosité, sans se soucier de l’impact sur les gens sur les images, y est pointé du doigt, tout autant que la course au buzz. Et c’est très bien pensé.

L’auteure, à travers ce thème du féminisme, montre aussi toute l’étendue du malentendu autour de ce terme. Et pas seulement dans son aspect historique (même si je me suis délectée de la discussion sur les femmes cathares!).

En mettant l’accent sur certains engagements humanitaires que prennent les Miss (dont la mission ne se résume pas au seul rôle de décoration), l’auteure offre non seulement un superbe rebondissement à son intrigue, mais aussi un passage émouvant sur l’un des crimes de notre temps.

Mais il y a aussi, chez cette miss Eglity décidément bien séduisante, une réflexion intemporelle sur ce que c’est que d’être un homme ou une femme en 2020. Ce que l’on attend de nous, ce que la société autorise ou admet et ce que l’on veut être, au plus profond de soi.

Et dans cette problématique, Robyne Max Chavalan vise particulièrement juste.

Vous l’aurez compris, j’ai été conquise par cette lecture, et plus encore par un dernier aspect. La façon dont elle a traité de la passion. J’ai déjà dit comme l’aspect sensuel était réussi. Mais j’ai été touchée, voire émue, par les valses hésitations des personnages, surtout de Caelen. Brisé par son expérience passée, toujours prêt au pire, je l’ai détesté par moments, sans parvenir à faire taire la petite voix de la compassion. Et pourtant, il ne fait pas dans la demi-mesure !

Il a su pourtant m’émouvoir au plus haut point lorsque, pour le meilleur ou pour le pire, il baisse enfin le masque et met son coeur à nu.

Vous l’aurez compris, je ressors séduite de cette lecture que je vous recommande. Je remercie l’auteure pour sa confiance

Et j’ai hâte de découvrir ce que les copines ont pensé et retenu de cette Miss Egality.

Pour moi, ce sera un message de tolérance. Peu importe ton âge, ton sexe, ton apparence, suis tes rêves et ta conscience. Ce sera toujours le choix le plus sûr.

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