Marko Stravinski: Un amour interdit: romance et science fiction d’Ava Król

by Gwen

Titre Marko Stravinski : un amour interdit: romance et science fiction

Auteur Ava Król

Date de sortie 26 mars 2020

Un titre à commander en suivant ce lien https://amzn.to/2xAA1da

Qu’elle soit Ava Król ou Ana Scott, elle touche à tout: romance historique, contemporaine, romance de bikers. Aussi, qui serait surpris d’apprendre que suite au salon de Pusignan en septembre 2019, Ava Król a décidé d’ajouter une corde à son arc déjà riche en s’attaquant à la romance de science fiction, avec cet envoûtant Marko Stravinski?

Et vous savez quoi? Elle le fait sacrément bien en nous livrant une romance futuriste mais aux problématiques très actuelles, une histoire qui ne m’a pas relâchée jusqu’au mot « fin ».

Marko Stravinski est un guerrier d’élite au service de la présidence d’Elfira. Le nom ne vous parle pas? Normal, on est en 2170. La Terre a dû être abandonnée, rendue inhabitable par la surexploitation. Ceux qui le souhaitaient et le pouvaient ont été transférés sur Elfira, une sorte de planète idéale. Tout y est organisé, réglementé. Les références au passé terrestre sont pour la plupart effacés, même la musique, les films. Regarder Albator est devenu un acte dissident ou presque!

S’il existe une tolérance pour de telles pratiques dans la fosse, elles ne sont pas du goût de tout le monde. Mais l’harmonie règne dans la république grâce à une population essentiellement soumise aux règles.

Même les unions sont contrôlées. Les naissances évidemment pour éviter que ne se pose la question de la surpopulation. Mais les relations également dépendent du système des soulmates qui trouvent l’âme soeur à ceux qui le souhaitent. Gage de bonheur et d’harmonie, certainement, mais aussi désespoir absolu quand l’un des partenaires disparaît. Or malgré des avancées médicales telles qu’un cocon capable de guérir de tout, ou presque, on meurt encore sur Elfira et l’équilibre est précaire.

Marko Stravinski ne s’intéresse pas à toutes ces questions politiques ou sociales. Il est un soldat d’élite, membre des GIG. Sa famille, ce sont ses hommes, à commencer par Tim Fraser et tous ceux pour qui il donnerait sa vie et réciproquement. Les unions préétablies, il n’en a que faire. En dehors du sexe virtuel qu’il s’autorise à l’occasion, il n’a pas de place dans sa vie pour une femme. Rien d’autre que sa mission.

Et sa mission, c’est de protéger et d’escorter la présidente Alexane Spencer dans une ambassade très particulière. Pour la première fois, des humains se sont manifestés. Ils semblent promettre un monde plus harmonieux encore, Gaea, technologiquement et spirituellement plus avancé. Un monde où l’on ne se nourrit pas de pilules, où l’on peut encore goûter aux joies simples de batifoler dans l’océan ou de croiser de vrais animaux. Un monde où le roi Devlon lit au plus profond des coeurs et des âmes pour pousser chacun vers le meilleur.

Un monde qu’Alexane, enfermée dans une union sans amour, mais avec son lot de non dits de plus en plus pesants, envisage comme une autre chance. Là où certains voient une nouveauté inquiétante, menaçante, peut-être, elle voit une aventure.

Et dans ce nouveau monde, Marko perd ses repères. Sceptique face à cette apparente perfection, il doit bien se rendre à l’évidence. L’univers n’est peut-être pas ce qu’il en escomptait. Elfira est-elle aussi juste qu’il le croyait?

Les intérêts personnels, poisons de la Terre, ont-ils tous disparu avec elle?

Et surtout, un autre futur est-il possible pour lui? Un futur où il ne serait plus un implacable guerrier, où il aurait droit, lui aussi, au bonheur, à la rédemption, à l’amour?

Entre faux-semblants et trahisons, entre coups de coeur et coups du sort, Ava Król nous offre un épopée bien pensée, entre des mondes futuristes et pourtant étrangement familiers.

Elle confirme, dans une histoire riche en rebondissements et rondement menée, que peu importent le lieu et le temps, il est des vices et des valeurs qui dépassent les limites de l’univers.

Le sens du devoir et du sacrifice en est une qui compte éperdument. Suivre son coeur ou le sens des convenances, prendre le risque de s’ouvrir, et de souffrir. Ne vivre que pour ceux qu’on aime, survivre pour réaliser ce qui semble juste, alors même que tout semble perdu, payer le prix du sang si c’est celui de la justice, ce sont des traits de caractère que partagent Marko et Alexane.

Ils m’ont fait frémir à plusieurs reprises d’émotions fortes et contradictoires distillées avec dextérité par l’auteure. J’ai souri des passes d’armes entre ces deux forts caractères, j’ai été émue des moments où leurs coeurs débordent le bouclier de leurs pensées. J’ai vibré de leurs découvertes, qui m’ont fait savourer encore plus ce que nous avons, pour le moment. J’ai frémi, tremblé, pour eux et avec eux; à cause d’eux, devrais-je dire parfois.

Mais il y a, et c’est l’une des forces de la romance, quelque chose de plus derrière cette très belle histoire galactique. Il y a la réflexion, presque évidente, sur ce que nous faisons de la Terre. Les habitants d’Elfira et de Gaéa avant eux, ont eu une porte de sortie lorsque la situation s’y est trop détériorée.

Nous n’en avons pas. Pas de capsules capables de traverser l’espace et le temps. Pas d’anneaux de téléportation vers un nouvel Eden. Inutile de dire qu’il faut préserver ce que l’on a.

Mais il y a aussi un aspect que j’ai trouvé très beau et qui devrait en inspirer certains, sur le rôle et la vocation du dirigeant. L’intérêt propre, ou l’intérêt du plus grand nombre? À l’heure des choix, c’est cette doctrine qui importe et qui apportent à cette histoire une dimension en plus.

Un de celles qui me rappelle que j’ai dans mon immense PAL d’autres titres à découvrir de cette auteure, quelle qu’en soit la facette, que je ne les ai pas encore dévorés, par manque de temps et pas d’envie, mais que c’est une lacune que j’espère bien réparer très vite.

vous aimerez aussi

N'hésitez pas à me laisser un petit commentaire