Titre Le tournoi des immortels 1: le véritable ennemi
Auteur Lucie Goudin
Éditeur Collection infinity
Date de sortie: 28 novembre 2018
À retrouver sur Amazon en suivant ce lien Le véritable ennemi: Le tournoi des immortels, T1
Un titre découvert grâce au réseau Netgalley
Une nouvelle fois, le large catalogue proposé par le biais de Netgalley me permet de découvrir un nouvel auteur et d’élargir mes habitudes de lectures.
Le roman de Lucie Goudin, que je lis pour la première fois, est un habile mélange de paranormal et de romance, mais aussi une réflexion plus importante sur le poids des préjugés et leur force face aux sentiments qui peuvent naître entre deux personnes par-delà les a prioris.
Dans l’histoire qui nous est racontée à deux voix par Elthan, l’envoûtant vampire et Alera, la princesse guerrière, nous sommes plongés dans un monde à l’équilibre précaire. Après des années de guerre meurtrière, les humains et les vampires ont cessé de s’entretuer et, sans qu’on puisse parler de franche amitié, ils ont trouvé un modus vivendi acceptable, un chacun chez soi qui fonctionne plutôt bien.
Les vampires dont il est question ici ne craignent pas l’ail, ni la lumière, ils ne sont pas non plus obligés de ne se nourrir que de sang, même si celui-ci garde un effet addictif et curatif indéniable. Pire, ils apparaissent presque vulnérables. Pas au combat où, clairement, leur puissance est phénoménale, mais dans leur survie. Leur nombre décroissant devient problématique, ce qui les oblige à une forme de cohabitation avec les humains.
Ces derniers apparaissent en position de force. C’est à ce titre que le roi Marcus organise le tournoi des immortels qui oppose des vampires entre eux, avant de confronter le vainqueur à un monstre redoutable. Les risques son extrêmes, la récompense quasiment illimitée.
Ce tournoi est aussi l’occasion de paris et de festivités que goûtent tous les humains, … tous? Non, pas Alera, la fille du roi.
C’est un personnage attachant et à contre-courant. Elle est téméraire, entière, parfois obstinée pour ne pas dire entêtée. Et pourtant, elle a de quoi imposer son point de vue. Malgré le traumatisme de son passé, elle tient à bout de bras la sécurité du royaume et s’oublie pour le bien de tous. Mais sous ses apparences d’arrogance se cache aussi une femme avec ses failles, ses certitudes mises à mal et une telle crainte de l’abandon qu’elle en anticipe parfois les épreuves.
J’ai apprécié les traits de cette princesse pas comme les autres, parce qu’elle change de ce qu’on a l’habitude de lire, mais aussi par sa personnalité à plusieurs niveaux.
Face à elle, Elthan a l’arrogance attendue d’un vampire. Il est fort, puissant, n’a pas besoin d’être rassuré sur sa valeur et ne cherche pas particulièrement à plaire. Conscient ce qu’il vaut, il a l’habitude que tout se déroule selon ses désirs et le respect dû à son rang. Mais il n’ignore pas la précarité du sort de ceux de sa race, ce qui l’oblige à être plus conciliant qu’il ne le souhaiterait. Pas au point pourtant de tolérer l’impertinence d’une jeune humaine, même si son tempérament la stimule au point de lui laisser entrevoir ce que sa longue existence n’a pas encore trouvé. Entre provocation et addiction, leur association n’est pas de tout repos et c’est un plaisir de lire leurs joutes et de tenter de deviner ce qui se cache derrière les phrases acerbes et les défis.
Le rapprochement entre les deux forts tempéraments est d’abord un défi, puis une nécessité liée à la survie de leurs royaumes et le sens du devoir donne à leurs actes une autre dimension.
Alera hait les vampires et même si son séjour chez Elthan lui fait rencontrer des êtres qui mettent à mal son aversion, rien ne pourra la faire changer d’avis. À moins que, …
Arrivée à ce niveau, difficile de vous en dire davantage sans dériver dangereusement vers le spoil.
Or cette histoire mérite d’être lue sans être trop dévoilée.
Quelques éléments pour vous donner envie de plonger tête baissée dans les aventures de la guerrière et du vampire?
-Les personnages sont savoureux et leur confrontation est plus que plaisante.
-l’écriture est très agréable et fait de cette lecture un vrai bon moment.
-l’histoire entre les races humaines et parahumaines est originale et fonctionne parfaitement.
-les messages sous-jacents sur la tolérance, la lutte entre les sentiments et les préjugés ainsi que le fragile équilibre de la coexistence entre tous dépasse largement le cadre de la simple histoire entre Alera et Elthan.
Enfin, s’il fallait une dernière raison, ce roman, bien qu’estampillé tome 1, se lit comme une histoire indépendante avec une fin clairement marquée.
Avant de finir cette chronique, je tiens à vous signaler que Lucie Goudin a publié le 4 janvier dernier le premier tome d’une dystopie, Engrenage, aux Éditions Elixyria, un titre qui va rapidement rejoindre ma PAL de début d’année.