Volume 1 L’idiosyncrasie
Auteur Alex Parker
A retrouver sur Amazon en suivant ce lien La liturgie des anges: Tome1 - L'idiosyncrasie
C’est un livre atypique dont je viens vous parler ce soir. En mettant en place cette chronique, j’ai eu un peu de mal à en délimiter le style: entamé comme un cyberthriller, en dépit de ce que son titre me laissait croire, ce roman d’Alex Parker va rapidement prendre une, ou plutôt des autres directions, tirant vers le complot des grandes agences gouvernementales, des interventions extraordinaires, et un petit quelque chose de l’ordre de la croyance.
Avec tous ces ingrédients intimement mêlés et servis par une écriture très riche, autant dire que ce roman propose une lecture qui demande d’être posé, au calme, et profondément concentré sur sa lecture.
Posons-en le propos. Ted Smith est un homme mystérieux -et pas que par son identité digne d’un roman d’espionnage. Toute son existence est pensée par une espèce de paranoïa, nécessaire vu son domaine d’activité.
En effet, Ted Smith est ce que l’on surnomme par raccourci un hacker. Il s’enrichit en récupérant les biens des autres, grâce à ses talents informatiques indéniables. Mais comme il l’explique lui-même, il n’y a rien de Robin des bois en lui. Ses détournements financent son train de vie, ou plutôt ses trains de vie. Vu ses activités et les risques qu’elles impliquent, Ted Smith doit être capable de disparaître à tout moment, sans laisser de trace.
C’est ce qui va advenir lorsqu’il récupère illicitement les données d’un certain Markus. Ce qu’il découvre est tellement énorme qu’il n’a qu’une option, la fuite. En laissant derrière lui sa vie, ce qu’il envisage sans trop de difficultés, mais aussi la jolie Lana, l’une des rares figures de son entourage.
C’est à ce moment que les choses se compliquent et que le roman prend un premier tournant. Les données dérobées par Ted sont si sensibles qu’elles lancent à sa poursuite des agents gouvernementaux mais aussi des personnages inquiétants face auxquels Ted va déployer des capacités inattendues et particulièrement inexplicables.
Il est difficile d’en dire davantage sur l’histoire pour ne pas en éventer le suspense.
Je préfère vous dire ce que j’en ai pensé. Pour être honnête, alors que je lis généralement rapidement, j’ai mis beaucoup plus de temps que d’habitude à lire ces 270 pages et quelques. Ce n’est pas que ce livre soit désagréable, mais il est riche, dense et le vocabulaire utilisé rend parfois la lecture un peu malaisée.
De plus, c’est un premier volet qui, pour le moment, lance des pistes, pose des énigmes, mais apporte encore peu de réponses. A la dernière page, il reste un suspens touffu.
Enfin, il y a, pour moi, beaucoup de tournants dans l’histoire, un niveau de mystère s’ajoutant à un autre et c’est ce qui a nécessité, pour ma part, une plus grande concentration.
Mais en dépit de ces bémols, ce livre est plein de qualités. Tout d’abord, justement, par sa richesse, le vocabulaire, la qualité de rédaction, le niveau de réflexion en font un livre loin des lectures « fastfood » que l’on peut parfois trouver. Et il y a un vrai plaisir à aborder une lecture un peu plus exigeante.
L’histoire est également pleine de rebondissements, de fausses pistes, de faux-semblants, de personnages auxquels on aimerait faire confiance mais sans y croire vraiment. J’en suis même venue à me créer des fausses pistes qui n’existaient pas et cette stimulation est particulièrement agréable.
Mais il y a aussi les perspectives qui restent en suspens à la fin de ce premier tome. Sur le plan personnel, Ted et les compagnons qui ont rejoint sa route, physique et initiatique, ont encore beaucoup à découvrir et à comprendre. Et comme on le comprend dans ce premier tome, le destin des personnages principaux dépasse la simple individualité et le prochain tome engagera des problématiques bien plus larges.
Vous l’aurez compris, si vous aimez les livres à clefs, qui ne se livrent pas comme une évidence mais offrent une large réflexion sur l’homme et le destin, cette liturgie risque fort de vous entraîner dans son sillage.
Je remercie chaleureusement Axel Parker pour m’avoir donné l’opportunité de découvrir ce roman.