Killer love Bonus #3 drôles de révélations

by Gwen

Comme promis, un petit cadeau pour les six mois de Killer love. Morsen et Alessia vous avaient manqué? À moi aussi.

Je vous propose donc de les retrouver, dans leur bastide de Luberon dans un moment un peu délicat.

Bises

Gwen

–Si tu n’es pas capable de comprendre que, que, que tout ça c’est important pour moi, bafouille-t-elle, empourprée de colère et d’émotions débordantes, c’est que, c’est que, …

Hiiii !

Un tourbillon tourne les talons et part en vitupérant toujours d’une voix de plus en plus hystérique.

Et moi ? Je reste comme un con, debout sur mon escabeau, un tournevis dans une main, pendant que l’autre soutient l’écran plat que je fixe au mur de la troisième chambre d’hôtes.

Le claquement d’une porte conclut la tirade sans queue ni tête d’Alessia.

Okayyyyyyy. J’ai visiblement raté un ou deux épisodes dans ce mélodrame inopiné. Et maintenant, je fais quoi ? Je finis de fixer ce foutu écran plat et je laisse attendre ma magicienne légèrement sur les nerfs, au risque de me trouver face à une tornade ?

Je fonce à la suite de mon incompréhensible au risque de voir l’appareil tomber, s’abîmer et endommager le mur ?

Eh merde ! La partie raisonnable en moi poursuit sa tâche, mais mon cœur amoureux, l’organe qui domine de plus en plus toutes mes réponses, ne parvient pas à se contenter de cette décision.

Je bricole une solution provisoire et saute à bas de mon perchoir pour rejoindre Alessia.

Elle s’est réfugiée dans notre chambre. Je frappe doucement pour m’annoncer et tourne la poignée de la porte, … verrouillée de l’intérieur.

Si si, Alessia Salini, femme pondérée au naturel, pas capricieuse pour deux sous, ma compagne, vient de s’enfermer, tout ça parce que je lui ai demandé quelques minutes avant de venir voir la décoration de la première chambre d’hôtes qu’elle a achevée.

–Mon cœur, ouvre-moi. Je n’ai jamais dit que j’en avais rien à foutre. Je suis sûr que tu as fait un boulot au top. Je voulais juste que tu me laisses le temps de sécuriser l’écran. Mais je suis prêt, et tu sais quoi, je suis super impatient de découvrir ça avec toi.

Un sanglot déchirant me répond.

Quoi ? Ma magicienne pleure à chaud bouillon parce que je n’ai pas cédé dans l’instant ?

Je ne sais pas ce qu’elle a. Mais depuis quelques jours, elle est tout de même super pénible à vivre ! J’aime son caractère, je l’assume.

Si elle en avait moins, jamais elle n’aurait traversé l’Europe pour me dire que j’étais un crétin. Mais là, elle est vraiment dans l’excès !

Elle a sangloté de longues minutes sur le dernier épisode de sa série médicale. Elle entre dans des crises pour des détails, la preuve ! Elle perd l’appétit, s’enferme dans des sommeils sans fin.

Non, vraiment, je ne sais pas si c’est le stress de notre ouverture et la pression des derniers préparatifs, alors que les réservations commencent à arriver, mais tout ça prend des proportions inquiétantes.

Est- ce le fait d’ouvrir le sanctuaire de son enfance à des étrangers ? La décision qu’elle a prise de prendre possession de leur chambre pour ne pas laisser des hôtes y passer la nuit ?

Elle y a installé nos quartiers sans émotion apparente, mais c’est peut-être trop, finalement.

Je ne sais qu’une chose. J’ai l’impression qu’on a échangé mon ange contre une version toute aussi adorable, mais beaucoup plus instable. La version TNT de ma magicienne.

Et en cet instant, ma bombe personnelle verse des larmes à fendre l’âme, en tous cas, à lacérer la mienne.

Morsen, tu es un con ! Quand ce condensé de sentiments et de convictions t’a rejoint à Edinburg, tu t’es promis que personne ne la ferait plus souffrir, à commencer par toi. Alors tu décroches la lune, tu fais un aller-retour vers Mars, n’importe quoi, mais tu la consoles !

C’est ce que fait un homme avec sa femme. Sa femme, … un mot, juste un mot, mais une réalité qui me tente de plus en plus. C’est mon cœur, mon ange, ma magicienne, celle auprès de qui je veux passer tous mes mois, mes années. Ma femme. Un jour ou l’autre, il faudra que je pose, au propre et au figuré, mes bijoux de famille sur la table et que je lui demande carrément.

Mais pas aujourd’hui. Aujourd’hui, il faut que j’entre en contact avec elle.

–Sia, mon cœur. Ouvre-moi. Je ne sais pas ce que j’ai dit qui te peine à ce point. Mais laisse-moi entrer, je te promets qu’on peut tout arranger.

Une toute petite voix brise le silence. Elle est encore plus rauque que d’habitude et parle directement à tout mon corps. Du calme mec ! Ce n’est pas du tout le moment d’être au garde à vous alors qu’Alessia est dans tous ses états.

–Je préfère que tu me laisses quelques minutes, le temps de me reprendre. Tu dois me trouver ridicule. Et insupportable. Et trop nulle. Et je suis sûre que tu te demandes ce que tu fais avec une nana comme moi, …

Et c’est reparti pour un tour ! Bordel mais elle a combien de litres de larmes de réserve !

Je suis désemparé par sa réaction. Je sais gérer beaucoup de choses. Les crises, les armes, le danger le plus extrême, ça, je m’en sors sans problème. Mais les larmes incompréhensibles de la femme que j’aime, c’est une autre paire de manches.

–Tu n’es ni ridicule, ni nulle, ni incompréhensible. Un peu dure à suivre, je te l’accorde. Mais si tu me laisses entrer, je te promets que tu n’auras plus aucun doute quant à mon attachement.

À son petit gloussement, je devine que ma petite déclaration l’a un peu détournée de son chagrin. Allons bon, après le mode marmotte hibernante de ces derniers jours, ma chérie serait en phase avec une bonne sieste crapuleuse ? Je n’ai rien contre. Bien au contraire.

Mais la voix d’Alessia douche un peu mon enthousiasme.

–Tu es adorable. Mais laisse-moi un petit moment, tu veux bien ?

Je retiens de justesse un « tout ce que tu voudras » bien trop soumis pour mon mental de mâle Alpha. Et pourtant, c’est exactement ça.

Je recule de quelques pas, vais finir mon installation, sans parvenir à empêcher mes pensées de vagabonder jusqu’à mon insaisissable compagne.

Le téléphone m’interrompt alors que j’hésite entre mettre fin à son exil et découvrir seul ses derniers ajustements. Je souris en reconnaissant le numéro. Ma mère.

Je vais finir par croire à ses légendes sur la connexion entre les mères et leurs enfants. Si j’avais dû appeler quelqu’un pour lui demander conseil, ça aurait été elle. Mais ai-je envie de me confier à elle ? Je lève les yeux au ciel. Comme si je pouvais hésiter. Mes années sous couverture m’ont rapproché d’Elrik et Kristen, impliqués de près dans ma sûreté. Dans le même temps, j’ai été obligé de laisser mes parents à l’écart de la plupart des événements importants, pour leur sûreté et leur tranquillité. Mais depuis que je suis repassé sur la face éclairée de la Lune, je tente de rattraper le temps perdu et mes parents m’y ont aidé avec leur sens inné de l’écoute.

–Bonjour mon grand. Je ne te dérange pas ? Je voulais savoir comment vous alliez, si tout avançait comme vous le vouliez.

–On peut dire ça.

Et voilà ! Si je voulais me convaincre que je suis un grand garçon capable de gérer tout seul mes problèmes, en une phrase, je viens de dire exactement ce qu’il faut pour réveiller l’instinct protecteur de ma mère.

–Raconte, ordonne-t-elle d’ailleurs d’un ton doux mais qui n’admet pas de réplique.

Je souris. Main de fer dans gant de velours, la définition de ma mère. Avec son petit mètre soixante, sa silhouette juvénile et ses yeux bleus, on la prendrait pour une poupée. Jusqu’à ce qu’elle utilise LA voix. Celle à laquelle aucun de nous ne peut résister. Moi pas plus que les autres.

Je lui déballe tout. Les sautes d’humeur d’Alessia, ses inquiétudes infondées, mon incapacité à la comprendre et la détestable impuissance qui en résulte.

Maman me laisse vider mon sac, sans un mot, sans une interruption. Lorsque j’ai tout confié, je me sens plus léger. Pas rassuré pour autant, mais au moins, je sais que quelqu’un va m’aider à trouver une solution. Et ce quelqu’un est incapable de ne pas y arriver.

Pourtant, son verdict me coupe le souffle.

 –Vous avez consulté quelqu’un ?

Sa question me coupe le souffle. Je me plie en deux, comme frappé au creux de l’estomac. Un goût de bile envahit ma bouche. Que veut-elle dire par-là ? La voix brisée, je réponds, à la recherche d’un espoir déraisonnable.

–Je ne crois pas qu’elle soit malade !

–Moi non plus, s’empresse-t-elle de répondre, navrée de m’avoir affolé. Ce n’est pas ce que je voulais dire. Mais ces symptômes m’évoquent quelque chose. Je me fais peut-être des idées. Alessia est stressée en ce moment ? Je veux dire autrement que par la mise en place de votre maison d’hôtes et la vie avec toi.

–Eh ! m’offusqué-je. Si je voulais ce genre de remarques, j’aurais appelé Elrik.

Le rire doux de ma mère me répond. Malgré moi, mes lèvres s’étirent en un rictus souriant. J’admire son talent à désamorcer les situations tendues. Il lui en a fallu pour mater en douceur nos caractères belliqueux.

Néanmoins, je réfléchis à sa question.

–Je n’ai pas l’impression, non. Tout se passe merveilleusement bien entre nous. Je ne suis pas DU TOUT une source de stress, insisté-je. On prépare tout ensemble et j’adore ça. Elle aussi, je crois. Mais depuis une dizaine de jours, je ne sais pas, elle est, … sous pression, à fleur de peau, tantôt inquiète, tantôt euphorique. J’ai même demandé au centre opérationnel de doubler la surveillance pour être sûr que personne ne l’avait inquiétée. Rien. Je ne sais pas comment dire ça. Ça vient d’elle.

–Si je tire les bonnes déductions, je pense aussi. Mais un peu de toi aussi, mon chéri, ne te sous-estime pas tout de même ! il faut être deux pour générer ce genre de réactions en chaîne sur les hormones de ta douce.

Je m’apprête à lui demander d’être plus explicite lorsque le sens de ses paroles me cueille de plein fouet. Quelque chose qu’on fait à deux et qui bouleverse les équilibres et accessoirement les hormones féminines, …

Oh bordel ! Pour la deuxième fois en quelques minutes, ma mère me coupe le souffle. L’idée qu’elle vient de faire naître dans ma tête me désarçonne totalement. Un instant, je suis tenté de lui expliquer que ce n’est pas possible. Alessia et moi sommes prudents. Mais je me vois mal parler contraception avec l’auteur de mes jours ! Ça me renverrait presque vingt ans en arrière. Et c’est avec mon père que j’avais eu cette discussion. Une forme de pudeur me saisit.

–Je me trompe peut-être, mon chéri, reprend-elle, consciente de mon silence. Je dis ça parce que ça me rappelle mes propres symptômes. Quand je t’attendais, j’ai eu une crise de larmes en plein marché, chez tes grands-parents, parce qu’il n’y avait pas de melons. Mais c’est peut-être tout à fait autre chose.

J’acquiesce pour le principe et raccroche rapidement. Je suis déjà loin de ma mère, entièrement tourné vers la perspective qu’elle vient d’ouvrir.

Un bébé ? Alessia et moi n’en avons jamais vraiment parlé comme un projet à court terme. En même temps, il n’y a pas très longtemps que nous sommes en couple. Est-ce que j’aimerais des enfants avec elle ? La question me paraît incongrue à l’instant où elle germe dans mon cerveau. J’adorerais ça ! Depuis le premier jour où j’ai admis qu’il y avait une chance pour elle et moi, je l’envisage comme une suite logique pour nous. J’aurais pensé avoir égoïstement plus de temps pour ne profiter que d’elle. Mais elle, … et mini-nous, … Mon cœur s’emballe à cette idée

Du calme Morsen. Ce n’est qu’une hypothèse comme une autre. Peut-être es-tu juste, comme l’a prétendu ta mère, chiant à vivre au quotidien. Nan ! J’ai mon caractère, mes instants sombres. Mais ma magicienne sait s’y immiscer sans coup férir parce que toute ma vie est entre ses mains, qu’elle le sait parfaitement, même si elle n’en abuse jamais.

Un instant, je suis tenté de me lancer dans des recherches pour confirmer ou infirmer l’idée de ma mère. Mais j’ai plus urgent à faire. Répondre au besoin impératif qui coule dans mes veines. Rejoindre Alessia, m’assurer qu’elle va bien et retrouver ses faveurs.

D’un geste adroit, je débloque la serrure, entre sur la pointe des pieds et tombe sur un spectacle délicieux qui m’émeut à chaque fois. Alessia, roulée en boule sous le couvre-lit en boutis provençal, est endormie. Ses yeux et ses lèvres sont encore gonflés de larmes. Ses cheveux fous s’échappent de son chignon de fortune. Elle n’a ni apprêt ni artifice. Mais elle se rapproche dangereusement d’une définition de la perfection qui me coupe le souffle.

À chaque fois que je la vois ainsi, sans défense et totalement vulnérable, je retombe amoureux.

Sans un bruit, j’enlève mes chaussures, mon teeshirt et mon jean. Hors de question de ramener de la poussière dans notre lit, ni de laisser un obstacle entre nos peaux. Je m’allonge à ses côtés. D’un geste instinctif, son corps trouve le mien. Elle vient se lover près de moi.

Éveillée, elle était en colère et triste. Endormie, elle cherche mon corps comme la source absolue de son réconfort. Ce réflexe me fait suffoquer de bonheur et d’une étrange fierté. Mon corps est tendu contre elle. J’inspire lentement pour me calmer. Pas facile quand ma magicienne vient frotter ses reins sur ma douloureuse érection.

Repos la bête ! On n’est pas là pour ça. Je perds ma bouche sur sa nuque, referme mes bras sur elle, calque mon souffle sur le sien.

–Je suis désolée Mors, je me suis comportée comme une idiote, sourde une voix encore groggy de sommeil.

–Chut, n’y pense plus. Dors. Je picore son cou de petits baisers, m’enivre de son parfum et renforce doucement mon étreinte.

Alessia ronronne et m’obéit en quelques instants. Il faut dire que pour ce qui est du sommeil, nous ne jouons pas dans la même catégorie. J’ai toujours très peu dormi, avant elle. Et même si je progresse sur ce point, j’ai besoin de moins d’heures qu’elle en temps normal. Mais en ce moment, elle bat des records.

Je profite de ce temps calme pour analyser les informations qui se bousculent dans ma tête.

Ma mère m’a collé un sérieux doute. Je récapitule les symptômes que je connais sur une grossesse. Ils se résument à pas grand-chose. Des nausées et un ventre arrondi.

Alessia ne correspond à aucun de ces critères. Elle ne vomit pas. Bon, c’est vrai, ça fait deux matins qu’elle repousse son café qui ne la tente pas. Pour un accro comme elle, ça peut paraître étrange, mais rien d’extraordinaire non plus. Quant à son ventre. Je le sens sous la paume de ma main. Il est semblable à lui-même, ni plus plat, ni plus rond. Juste parfait sous ma main.

Je glousse en silence. Même si ma mère voit juste, on n’est pas dans Alien non plus ! Ces choses là prennent un peu de temps je crois.

Ma réaction a dérangé ma magicienne. Encore à moitié endormie, elle se retourne dans mes bras et pose sa tête au creux de mon épaule, le front si près de mes lèvres que je ne peux m’empêcher d’y poser mes lèvres.

–Bien dormi ?

–Mmm.

Un ronronnement me répond.

–Je ne sais pas ce qui m’a pris. Je ne me reconnais pas en ce moment. Je me sens, … bizarre.

Tiens tiens, elle aussi le ressent ? Je m’arme de toute ma délicatesse et lui demande de m’en dire plus.

–En dehors de ma capacité à remplir mes réserves de larmes comme le tonneau des Danaïdes ? Je suis tout le temps crevée. Je ne supporte pas le café, mais je rêve de macarons et de cornichons nuit et jour, même au petit-déj, et même ensemble. Et je serais prête à pleurer pour manger les petits pains à la cannelle de ta mère. Et j’ai l’impression que ma lingerie va exploser.

Quoi ? Mon regard prend instantanément la direction du Sud. Je me collerais des baffes de ne pas avoir noté ses seins lourds et inhabituellement gonflés. Mais où avais-je la tête ?

Je me jette sur mon téléphone.

Alessia écarquille les yeux, incrédule.

–Mors’, si tu m’expliquais ce que tu fais ?

–Chut mon cœur. J’appelle le docteur pour qu’il te voie en urgence.

–Parce que je n’aime plus le café, que je rêve de cornichons et que j’ai dû gagner un bonnet de soutien-gorge ? Il va te rire au nez mon ange.

–Ou te prescrire la prise de sang qui risque de faire de moi l’homme le plus heureux, mais le plus flippé de la terre.

Alessia me regarde comme un clown à trois têtes. Mais peu à peu, mes mots font sens dans son esprit. Je devine l’instant où l’hypothèse la pénètre, celui où elle se livre à un savant calcul, de son cycle probablement.

Elle se tait quelques instants, songeuse, passe sa main sur son ventre plat. Ce geste me tue d’amour et me fait basculer dans la dévotion la plus totale, si ce n’était pas encore le cas. Puis, incrédule, elle secoue la tête.

–Qu’est-ce qui te fait dire ça ?

Je lui résume ma discussion avec ma mère.

–Et vu qu’il est impensable que ce soit vivre avec moi qui provoque tous ces dérèglements, …

–Non, c’est sûr, s’esclaffe-t-elle. La vie qu’on mène ensemble n’a rien de si intense qu’elle bouleverse tout mon univers, glisse-t-elle malicieuse.

–Exactement, confirmé-je, heureux de la voir entrer dans mon jeu, mais étonné qu’elle ne soit pas plus affectée de mon hypothèse. Bon, puisqu’on est d’accord, je prends rendez-vous pour une prise de sang et un checkup complet.

Alessia, plus rapide que moi, pose la main sur ma joue pour ramener mon regard dans le sien. Ses agates m’hypnotisent, comme de coutume.

 –Tu es vraiment un phénomène, Morsen Harton. Tu sais qu’en temps normal, ce n’est pas l’homme qui avertit la femme qu’elle est peut-être enceinte ?

–Ah, ça ?

Je hausse les sourcils.

Oups ! Je fais mine de paraître contrit. Son sourire lumineux me prouve que je ne suis pas crédible un instant.

–Eh bien on dira que, une fois de plus, je ne suis pas du tout conventionnel. Tu ferais bien de t’y habituer, mon cœur. Si je te laisse me demander en mariage, ça compensera ?

Ma compagne prend une teinte pivoine des plus sexy. Ses lèvres parfaites s’ouvrent sur un son qu’elle réprime bien vite. De plus en plus forte pour paraître impassible, Alessia recompose un visage serein, comme si je ne venais pas de lâcher une bombe, comme si son sang ne pulsait pas dans ses veines, tout contre ma peau, comme si elle n’hésitait pas entre la danse de la joie et la fuite en Terre Adélie.

–Tu es sérieux ? Tu me laisserais faire ? Demande-t-elle d’un ton badin.

Je lui vole un baiser exigeant et ricane contre sa bouche.

–Même pas en rêve, mon ange. Mais ça valait le coup de te laisser y croire un instant. Allez marmotte, lève-toi. Une vilaine prise de sang nous attend. Et si tu es sage, je te dégotterai le plus énorme pot de cornichons de toute la galaxie pendant que ma mère se mettra aux fourneaux pour t’envoyer en express une montagne de Kanelbullar.

Les yeux brillants de convoitise, Alessia saute au bas du lit et se tourne vers moi, prête pour une nouvelle aventure. L’aventure d’une vie. De notre vie.

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