Titre: Hot, Arrogant, Rebelle Déterminé (H.A.R.D.)
Auteur Laura Black
Éditeur Éditions Addictives
Date de sortie 4 janvier 2020 (version numérique) 21 janvier 2021 version brochée
Un titre à retrouver ici H.A.R.D
Quoi que je ne les aie pas abordées dans l’ordre prévu, me voici pour la deuxième fois dans l’antre des Styx Lions, les bikers de San Francisco, pour une romance brûlante et oppressante, stressante et échauffante, bref pour une romance à suspens qui a tenu toutes ses promesses et bien davantage.
Arizona Reyes est agent au FBI. Sa spécialité? Traquer les prédateurs sexuels.
Son format puce et son allure en apparence inoffensive -vous noterez bien que j’ai écrit « en apparence » ça a son importance pour la suite- sont de véritables atouts pour son service. Mais ce qui l’est encore plus, ce sont toutes ses autres qualités.
Un caractère bien trempé, une langue acérée, une volonté à toute épreuve, un sens aigu de la justice et un respect tout relatif pour les convenances, pour commencer. Si l’on ajoute à ceci un petit côté tête brûlée et un don pour analyser les gens et voir derrière les apparences, on a une des héroïnes de romance les plus culottées que j’ai lues depuis un petit moment.
C’est heureux, parce que face à elle, Laura Black a dressé un mâle tout en muscles et en colère. Un héros inquiétant et dont je me suis demandée, au départ, ce qu’elle pourrait bien en faire.
Imaginez plutôt! Une cicatrice peu discrète marque son visage et déroute bien souvent les regards. Ceux qui soutiendraient le sien y verraient une noirceur, celle de la bête qui sommeille en lui et dont il ne garde que difficilement le contrôle.
Vous en voulez encore pour noircir le tableau? Un caractère de cochon -et encore, c’est méchant pour les cochons! un petit côté asocial… J’en oublie? Ah oui, bien sûr, une façon de traiter les femmes qui peut hérisser. Attention, elles sont toutes consentantes! Certaines en redemandent même. Mais vous avez bien senti qu’on est loin du gendre idéal et qu’on est loin très loin dans la catégorie du bad boy.
Peu de choses le gardent sous contrôle. Avoir toujours de quoi occuper sa lame, l’autorité indéniable de Dax qui veille au grain, l’autorité tranquille mais nécessaire de Dick, son tuteur de vie. C’est à peu près tout.
Et ce n’est certainement pas la Schtroumpfette qui s’approche de trop près, le provoque, le titille, le défie qui y parviendra.
N’est-ce pas?
Commence alors un face à face passionnant et passionné qui m’a tenue en haleine.
Pour mener à bien une mission particulièrement périlleuse et impossible à occulter, Arizona va devoir travailler sous couverture chez les Styx Lions.
Elle refuse le rôle de simple invitée et y fait rapidement des preuves qui séduisent même les plus chevronnés. Peu importent sa filiation ou sa formation, elle a la fibre d’une lionne et semble ne rien craindre, pas même de flirter sur les rivages du Styx. Et tant pis si ce faisant, elle se détache un peu trop facilement de son poste officiel.
Elle trouve chez les Styx, leur fraternité à toute épreuve et leurs régulières au tempérament de feu bien plus que dans son emploi, trop plan plan pour elle.
Alors elle prend des risques, ressent des sentiments qu’elle s’est toujours interdit.
Et les choses ne s’arrangent pas lorsqu’elle doit se faire passer pour la tendre moitié de Tate, dans leur enquête officielle et dans la quête personnelle que mène l’écorché. La schtroumpfette et la bête en binôme, impossible me direz-vous?
Pas tant que ça vu l’électricité qui s’étend entre les deux fauves comme un arc, instable et puissant.
Il n’y a pas, chez Arizona, d’attraction malsaine ou même de défi. Pas même d’esprit de revanche sur le passé. Elle a les compétences et le vécu pour ressentir les failles de cet homme, pour en pressentir le meilleur, également.
Pour sa part, Tate est déstabilisé par l’agent. Pire que ça, il oscille constamment entre le désir qu’elle fait naître en lui et la répulsion aussi forte qu’elle engendre.
Pas sur le plan plysique, bien au contraire. Ce qui effraie Tate, et plus encore la bête, c’est qu’Arizona éveille des sentiments qui n’ont pas leur place dans son univers. L’instinct de protection, la reconnaissance, une forme d’admiration et autre chose qu’il ne parvient pas à identifier et qui font rugir tout ce qu’il y a de plus dangereux en lui.
Et c’est précisément cette phase, qui m’a totalement séduite dans ce roman.
Elle est un condensé d’une sensualité qui explose par intermittences comme un Bacdraft irrépressible au moment où le brasier semble sous contrôle.
Elle fait appel à des thèmes particulièrement lourds qui m’ont émue. On y parle de syndrome post traumatique sous toutes ses formes. On y pleure et on y espère des liens familiaux, soit qu’ils protègent, y compris par une hallucinante visite paternelle, soit qu’ils abandonnent, soit qu’ils détruisent.
On y défend une certaine idée de la justice et on y oppose les moyens pour l’appliquer.
Et Laura Black m’a totalement emportée dans l’intrigue intense et pleine de rebondissements qu’elle a concoctée pour nos héros.
Elle la décline à trois niveaux. Le premier est celui qui a guidé Arizona jusqu’en Californie et concentre les forces des Styx et de son unité. Le second concerne Tate et sa quête de rédemption. On assiste, avec autant d’impuissance que lui, à une guerre intime pour gagner tout ce qu’il ne peut résoudre.
Et puis il y a un dernier conflit, que j’attendais moins au démarrage, mais qui donne une autre dimension à l’intrigue, parce qu’elle concerne tout le club et permet de mettre en avant, s’il en était encore besoin, la solidarité absolue de ses membres, que ce soit lors de pique-nique au bord du lac ou lorsqu’un d’entre eux est en danger.
Au final, Laura Black et Arizona sont parvenues à un exploit, celui de me faire fondre, à mon rythme, mais sans retour, pour un anti-héros auquel je craignais de ne pas pouvoir m’attacher. Et c’est sans aucune réserve que je suis tombée raide dingue du plus sombre des Lions, avec ses failles et le courage démesuré qu’il déploie pour les combler, dès lors que la vie lui donne une raison de lutter contre les démons.
Une belle morale pour conclure une lecture forte, brûlante et totalement addictive que je vous recommande sans réserve, comme toutes les aventures des Styx … En attendant la prochaine !