Titre Erreur de parcours
Auteur Lerian Lee
Éditeur BMR
Date de sortie 18 septembre 2019
À commander en suivant ce lien https://amzn.to/2xy26C8
Un titre découvert grâce à Netgalley et à l’éditeur.
Erreur de parcours, c’est l’exemple type du livre paradoxe. Je suis à peu près totalement ignorante dans tout le domaine hippique, à cause d’une méfiance réciproque entre l’animal et moi. Pourtant, la couverture et le résumé de ce livre m’ont donnée une irrépressible envie de le lire.
J’ai craqué sur le résumé au premier regard, et pourtant, pour plein de raisons, ce livre s’est retrouvé perdu dans ma PAL.
Heureusement, je comble peu à peu le retard abyssal que j’ai accumulé en lecture, et cette « erreur de parcours » s’en est trouvée résolue. Et c’est particulièrement heureux!
En effet, si je ne peux que supposer ce que penseront les amateurs d’équitation des scènes qui décrivent l’univers du cheval et en particulier des compétitions de saut, je peux en revanche vous dire que pour moi qui suis totalement néophyte, j’ai vécu avec beaucoup d’intensité une certaine course et je me suis laissée charmer.
Mais si j’ai aimé ce livre, au point de le dévorer en une soirée fort avancée, c’est aussi pour tout ce qui ne concerne pas directement le monde du cheval, mais la vie tout court, et en particulier les relations amoureuses, notamment les plus malsaines d’entre elles.
Après un prologue des plus intrigants, l’auteure nous présente Alessandra, ou Al, une jeune monitrice d’éducation en fuite. Elle fuit son passé et ses souffrances, mais elle fuit surtout la relation toxique qui, pendant six ans, a fait d’elle le souffre douleur moral d’Arnaud, l’un des espoirs de l’équitation nationale. Femme à tout faire et à tout satisfaire, on sent toutes les séquelles qu’elle porte encore dans sa façon de souvent projeter sa vie ou ses décisions à ce qu’Arnaud aurait pensé, apprécié ou réprouvé.
Et si c’est souvent pour se prouver qu’elle est capable de faire ce qui lui aurait déplu, elle n’en reste pas moins très fragile.
Dans sa fuite, Al aurait pu décider de rejoindre ses parents. Mais à eux aussi, elle a des choses à prouver. J’ai été touchée de la façon dont la jeune femme semble mésestimée par tout le monde, y compris ceux qui devraient prendre le plus soin d’elle.
Alors elle roule, sans but réel, si ce n’est celui de rejoindre la côte.
Et c’est dans cette fuite que la rencontre improbable se produit. Un cheval fugueur et affolé. Son propriétaire, aussi ombrageux que son compagnon à quatre pattes. Mais un homme qui fait naître aussitôt chez Alessandra des réactions contradictoires. Il l’agace, il la blesse même. Mais dans le même temps, il l’attire. Et elle a beau être méfiante, elle a bien du mal à résister.
Pourtant, David Falaise, car c’est de lui qu’il s’agit, traîne bien des casseroles. Comme Arnaud, il est un cavalier hors pair. Il en est d’ailleurs le principal rival dans les compétitions nationales et internationales.
Dans leur premier contact, il apparaît également cassant, à la limite méprisant et ces traits de caractère rappellent de tels souvenirs à Alessandra qu’elle préfère fuir, encore.
Et par un heureux hasard, elle fait connaissance avec Sara et Camille, deux soeurs qui lui offrent le gîte, le couvert, un travail en lien avec sa passion, un début d’amitié et même quelques clefs sur l’insaisissable David.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce qu’on en apprend ne plaide pas en faveur de David. Le mystère qui l’entoure, le mal qu’il a pu faire. Tout cela devrait faire fuir Alessandra.
Sauf qu’il y a tout le reste. À commencer par l’attraction presque animale qui les saisit à chaque fois qu’ils sont ensemble. Et toutes les raisons qui les repoussent loin l’un de l’autre. Et les mystères qui s’épaississent.
Il y a, dans ce roman, tous les éléments nécessaires pour une romance qui m’a tenue en haleine.
Les sentiments sont forts et passionnés, qu’ils rapprochent ou qu’ils détruisent.
La tension entre les héros est palpable et tient l’histoire dans une belle énergie.
Les personnages, justement, sont un vrai « plus » dans cette histoire. Ils n’ont rien de lisse et leurs failles les rendent terriblement attachants.
Et puis il y a le danger qui plane sur cette histoire, fait d’indices et de fausses pistes. Il tient, là encore, le lecteur en haleine jusqu’au dénouement.
Il y a aussi des personnages secondaires que j’ai aimés croiser et que j’aurais bien aimé connaître davantage.
Quant à la passion commune qui anime tous les personnages principaux de ce roman, j’ai déjà eu l’occasion de dire que, malgré mes craintes, elle est rendue avec beaucoup d’intensité, et m’a embarquée sans hésitation.
Si je devais émettre un petit bémol à cette histoire, elle résiderait dans une certaine rapidité. Ce roman se lit très vite, notamment parce que je n’ai pu le reposer avant le mot « fin ». Mais j’ai trouvé que, avec son passif, Al « craquait » un peu vite. Vu tous les sentiments positifs que m’a inspiré le reste de l’histoire, je me dirai que c’est juste l’évidence qui parle.
En tous cas, la première intuition était la bonne. J’ai passé un excellent moment pour cette lecture qui est tout sauf une erreur de parcours, mais je l’espère, le premier galop d’une auteure que j’espère retrouver prochainement