Titre Mon initiation
Auteur Louise Valmont
Éditeur Éditions Addictives
Date de sortie 7 juin 2019
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Parmi les auteures que je suis systématiquement, en fan invétérée, Louise Valmont est dans ma top liste prioritaire. Je suis accro à ses histoires. J’aime son élégance à dépeindre les sentiments de ses personnages, la percussion de ses répliques, sa faculté à mettre en place des romances qui parlent à mon coeur et la sensualité sans faille qu’elle élève entre ses héros avec un dosage assez subtil pour qu’il n’y en ait ni trop, ni trop peu. Bref, la fanitude assumée.
Autant dire que, depuis la fin de Mine again, sa précédente série, j’étais en manque, malgré les petits clins d’oeil et repères géographiques régulièrement semés sur les réseaux pour nous faire patienter.
Heureusement, après une attente toujours trop longue pour une gourmande comme moi, mais largement justifiée vu la qualité de l’histoire, Mon initiation est arrivée.
Le roman s’intéresse à l’arrivée dans la prestigieuse université de Columbia de Margo et de sa meilleure amie Alyssa. Les deux filles, inséparables, sont des étudiantes totalement studieuses qui ont obtenu leur sésame pour ce temple du savoir. Du savoir, mais pas que. Outre les très nombreuses activités proposées, de l’éloquence au tai chi en passant par tout un tas d’activités passionnantes, au-delà des sororités et fraternités aux initiales grecques d’un charme bien plus désuet que ce qui se passe parfois en leur sein, l’université, c’est aussi un lieu de sociabilité et Margo compte bien en profiter. Certains étudiants sont gentils et intéressants, même si rien n’est parfait. Entre un étudiant un peu trop collant et une blonde à verres colorés pas commode, il y a aussi des professeurs passionnants, des cours exigeants et des rassemblements que Margo rêve de fréquenter.
Du moins dans la petite marge de manoeuvre que ses parents veulent bien lui accorder puisque les deux amies ne logeront pas sur le campus, à titre exceptionnel. Seront-elles pour autant coupées de toute vie sociale?
Que nenni et même si de nombreuses heures se passent dans l’une des bibliothèques ouvertes vingt-quatre heures sur vingt-quatre, elles vont aussi découvrir tout ce qui fait le charme des campus américains, … à commencer par Kay.
Kay a tout du fantasme sur pattes. Il écoute du Jesse Halstead (merci du clin d’oeil à Mine again, comment ne pas l’aimer rien que pour ça?); c’est un étudiant brillant même si son cursus ne le passionne pas plus que ça; c’est aussi un aimant à jolies filles.
Dernière ligne sur son CV. C’est le colocataire de Will, le frère de Margo, qui vit sur le campus, lui, et qui le déteste absolument, au point d’interdire à sa soeur de poser les yeux sur le beau Kay.
Mais quel meilleur moyen de pousser deux jeunes gens à se rapprocher que de le leur défendre expressément?
Sauf que rien ne se passe comme prévu. Ce qui ne pourrait être qu’un défi, une bravade, une insolence, prend bientôt un tour bien différent, que je brûlerais de vous raconter. Mais il est le coeur même de l’intrigue et il est hors de question que je vous prive de la brusque apnée qui m’a saisie lorsque, comme nos héros, j’ai compris.
J’avais un doute, bien sûr. Mais là façon dont c’est emmené, pour chacun des protagonistes, est juste jubilatoire de frustration et de battements de coeurs intempestifs.
Cette histoire m’a, une nouvelle fois, totalement embarquée. Je l’ai vécue au rythme des émotions de Margo, notre seule narratrice. Tantôt euphorique, tantôt désespérée, souvent réfugiée dans le travail comme sa seule bouée de sauvetage, elle surfe entre ses devoirs et ses sentiments, entre son intégration dans la sororité dont Alyssa et elle ont toujours rêvé et une idylle toujours sur le fil. J’ai aimé la voir sortir de sa chrysalide. Jeune fille viscéralement attachée à sa famille -une composante centrale et très touchante de la narration- elle s’émancipe et s’affranchit. Elle repousse les interdits parce qu’elle les juge infondés. Elle affirme haut et fort ses convictions quitte à passer en mode bulldozer. Et là, planquez les âmes sensibles, Margo en colère fait passer une tornade pour une petite brise printanière.
Elle confronte ses rêves de petite fille à la réalité et elle s’adapte. Elle fait face aux trahisons, aux erreurs, aux brouilles majeures et elle apprend à faire les compromis qui s’imposent, ou à trancher dans le vif.
Bref, elle grandit. Elle devient peu à peu une adulte à part entière, capable d’encaisser toutes les vérités, de faire ses propres choix et de prendre ses responsabilités.
J’aime, de façon générale, le mélange de force et de failles que l’on trouve dans les personnages féminins de Louise Valmont. Mais je crois que Margo est la plus forte de toutes. Encore une ado, à peine un pied dans le monde des adultes, sa capacité à mettre un pied devant l’autre à des moments où d’autres, et pas des moindres, seraient vautrées dans le cocktail couette, chocolat et film romantique, montre une force de tempérament qui monte crescendo tout au long du livre.
Mais il faut dire que Kay, dans la droite ligne des héros de l’auteure, ceux pour lesquels on traverserait le désert en petites foulées, vaut la peine qu’on se batte pour lui. Arrogant et sûr de lui pour la galerie, il est, dès qu’on gratte un peu le vernis, un homme tout en contrastes et en sensibilités que j’ai aimé suivre tout au long de sa propre métamorphose. Car pour lui aussi, les remises en cause sont nombreuses et fondamentales.
Heureusement, c’est un duo en acier trempé, coeur chamallow et coque épicée que nous a concocté Louise, toujours aussi attachée à dépeindre des personnages authentiques et auxquels on ne peut que s’attacher.
Grande fan des séries, et des séries de Louise Valmont en particulier, j’avais une petite crainte quant au changement de format entre les séries par épisodes (où on a plus de temps pour développer une intrigue et des personnages) et un tome unique. Mais elle a été totalement résolue par la lecture de cette pépite que je recommande sans hésiter à tous les amateurs de belles histoires qui n’ont rien d’évidentes, aux amoureuses de héros forts en tempéraments et prêts à se confronter aux épreuves, ensemble, aux accros de romances aussi sensuelles que sensibles.
Ce qui, si je calcule bien, doit faire de Mon initiation une romance à nous conseiller à toutes.