Titre Myrina Holmes
Tome 2/3 Cadavres exquis
Auteur Anna Triss
Éditeur Black ink Éditions
Date de sortie 4 mai 2020
Un titre à commander ici. Myrina Holmes 2/3
Fans d’Urban Fantasy, de romance sexy, d’héroïne badass et de héros connard à souhait mais impossible à détester, bienvenue !
Attachez bien vos ceintures, la sulfureuse Myrina Holmes est prête à reprendre du service.
Cette trilogie (plus spinoff mais chut, n’en disons pas trop) est signée Anna Triss chez Black ink Editions. Elle nous permet d’entrer dans l’univers de Myrina Holmes, une traqueuse du CIT, sorte de superflic chargée de veiller à ce que les démons d’Infernum ne viennent pas -trop- semer la pagaille sur terre.
Myrina est une hybride, mi-vertueuse mi-démone ce qui lui permet de cumuler les qualités de ses deux natures, mais n’est pas sans contrainte parmi lesquelles la perte précoce d’un de ses sens et une espérance de vie nettement plus brève que les siècles que peut vivre un démon, à moins bien sûr de faire connaissance avec une lame, du poison ou la furie de quelque Enragelé !
C’est aussi l’une des héroïnes les plus piquantes que j’ai eu l’occasion de rencontrer ces derniers temps ! Une langue acérée comme une dague, un tempérament à faire trembler le moindre vertueux, un goût pour la castagne hors pair, à plus forte raison quand elle rencontre son alter ego question sale caractère.
Et quel ego ! Kellan Wills, magistrat démoniaque à la tête d’une tribu de choc. Rien ne résiste ni à sa volonté, ni à ses coups bas, pas plus qu’à ses colères ou à ses désirs, à commencer par Ondine, la demi-sœur Stuprène de Myrina qui pense arriver à mettre le grappin sur le trop séduisant Enragelé.
Dire que la première rencontre de Myrina et Kellan est dantesque relève de l’euphémisme. J’en glousse encore.
Mais lorsque les deux fortes têtes doivent unir leurs forces pour trouver un tueur implacable, là, je sors le popcorn pour assister à ce combat des chefs !
Les deux personnages sont doués d’un instinct de survie et de préservation qui en font des armes redoutables. Tous deux sont implacables mais vont apprendre l’art du compromis. Tous deux sont terriblement sexy et aussi incapables de se supporter que de rester à distance. Vous l’aurez compris, un cocktail détonnant qui se lit sans reprendre son souffle entre une enquête de belle facture, des révélations sur les uns et les autres et cette romance torride et pleine de rebondissements. Autant vous dire qu’un tome de ce cocktail dangereusement addictif ne suffit pas. La preuve, j’ai enchaîné sur le second.
Attention risque de spoils pour ceux qui n’auraient pas lu le tome 1 (que faites-vous encore ici ???)
À peine remise des moments difficiles du tome 1 (chronique à retrouver ici ), Myrina se retrouve de nouveau confrontée à l’indicible. Des démons sans âme (pas juste des vilains plus méchants que la moyenne, des vrais sans âme) s’en prennent à tout et à tout le monde, des disparitions se multiplient et pour finir de noircir le tableau, une maladie hyper contagieuse, la Démoniacide, se répand comme une traînée de poudre et transforme les gentils -ou moins gentils d’ailleurs- démons en psychopathes sanguinaires, en tout cas plus que d’habitude, incapables de reprendre leur forme plus humaine, ni de contrôler leurs plus bas instincts.
En dépôt de tout son talent, l’équipe d’épidémiologistes menée par Aramiel Drake ne trouve, pour le moment, pas de solution dès lors que les symptômes se déclenchent.
Et voici la traqueuse la plus têtue et hybride d’Infernum contrainte de collaborer avec le très vertueux, très sexy et très intéressé Aramiel. Il y a pire comme mission, me direz-vous ?
Sur le papier, je suis d’accord. Mais n’oubliez pas un très léger détail, un certain sceau apposé par un Enragelé des plus possessifs à sa traqueuse préférée. Vous vous souvenez ?
Si cette marque permet à Kellan Wills de repérer rapidement la position et l’état d’esprit de son ancienne protégée, s’il est incapable de la supprimer pour des raisons qu’il peine à reconnaître, elle a aussi un effet secondaire des plus commodes quand on est un tantinet jaloux.
Elle interdit à la pauvre Myrina le moindre rapprochement sérieux avec le moindre être sexué. La même affreuse sensation que celle qu’on éprouve devant le plat le plus délicieux lorsqu’on est incapable de manger.
Or, malgré tous ses efforts, ses menaces et quelques retournés bien assénés, elle ne parvient pas à se débarrasser ni du démon, ni de son talisman.
D’ailleurs, le veut-elle vraiment ? Une partie de notre Myrina aspire à du calme, un vertueux bien sous tout rapport, une vie bien prise entre son boulot au C.I.T. et des relations apaisées avec sa sœur Ondine. Une part d’elle-même adorerait tomber amoureuse de ce merveilleux Vertueux qu’est Aramiel. Il est ce qu’on appelle un beau parti, marié à son métier comme elle au sien mais il est bien assez intéressé par sa petite personne pour lui permettre de passer des moments endiablés sans perdre de vue son objectif.
Et vu la complexité de l’enquête qui l’attend, vu la façon dont cette affaire se rapproche dangereusement d’elle, ce serait un interlude des mieux venus.
Ça, ce serait si tout tournait rond comme les cercles de l’enfer dans l’univers d’Infernum.
Mais vous imaginez aisément qu’Anna Triss ne saurait céder à une telle simplicité.
D’abord, l’histoire qu’elle nous propose est pleine de complots, de fausses pistes, de doutes et de révélations sur les dirigeants d’Infernum mais aussi sur nos personnages principaux que j’ai pris plaisir à retrouver et à redécouvrir. L’enquête est bien menée, nous emmène dans les méandres du pouvoir des uns et des autres à coup de trahisons et de coups de théâtre que j’ai bu comme du petit lait ! Et quel brio dans la description des batailles et autres assauts ! on y était et tant pis pour mon vertige !
Ensuite, on suit, dans ce volume, l’évolution de la relation entre Myrina et sa petite licorne. Et là, un conseil, débranchez votre téléphone, préparez-vous un cocktail bien frais, de quoi grignoter et profitez du spectacle ! Vous ne serez pas déçus ! Entre scène d’une redoutable chaleur -et après on s’étonne de la canicule précoce ! moments d’une profondeur désarmante, poésie façon Kellan et dîner inoubliable, vous en aurez pour tous les goûts. Il y a entre ces deux-là une sorte d’attraction répulsion aussi frustrante qu’attachante. Incapables de vivre ensemble, pas davantage de survivre l’un sans l’autre, on aime voir ces deux-là se détester jusqu’au bout de l’amour.
Pour différentes raisons, j’ai beaucoup aimé ce que l’auteure a fait de la relation entre ses deux personnages et j’ai hâte de voir ce qu’elle nous réserve pour la suite !
Ensuite j’ai été très sensible aux révélations sur le passé des uns et des autres. Dans ce domaine, Kell en prend pour son grade. Évidemment hors de question de vous en dire quoi que ce soit et pourtant, ça me brûle la langue ! Heureusement que sur cette lecture, j’ai débauché une nouvelle fan des Myrillan (oh mon Dieu, lequel des deux me tuerait le plus vite pour cette création ???) et qu’on a ainsi pu échanger, sous le regard vaguement médusé des non initiés, des mérites de chacun ! Sachez juste que j’ai adoré le sadisme de dame Anna, autant que j’ai aimé la maudire pour nous malmener ainsi.
Vous l’aurez compris, un deuxième volume sexy, bouillant, émouvant, crispant et ce final ….
Et vous êtes encore là au lieu de foncer sur votre exemplaire ???
Mériterait un petit tour en Infernum ça ! Pour le troisième et dernier volet, peut-être ?