Titre the virgin’s price
Auteur Chloe Wilkox
Éditeur Éditions Addictives
Date de sortie 23 Novembre 2019
Un titre à commander sur Amazon en suivant ce lien :https://amzn.to/2qwxld5
Il y a toujours un risque et un petit frisson d’anxiété à découvrir le livre d’une auteure dont on aime chaque ouvrage : celui de tomber sur le contre exemple. Sur le livre « un peu moins ». Un peu moins dense, un peu moins riche, un peu moins addictif, bref le petit cran au-dessous.
Et bien qu’on se le dise, ce n’est pas encore pour cette fois que je ferai une telle chronique pour un livre de Chloe Wilkox. J’ai été enthousiasmée par l’histoire d’Heaven et de Jude.
Heaven est une fille de bonne famille. Que dis-je de très, très bonne famille. Une dynastie par sa mère, l’argent par son père, trader surdoué et homme à prise de risques.
Elle n’a guère de soucis dans sa vie. Prévoir sa prochaine tenue pour un gala de charité, hésiter entre deux soirées mondaines, courir les boutiques de luxe, écouter ses amies baver sur le « petit peuple ».
Difficile de vendre du rêve avec un tel portrait pensez-vous ? Allons donc ! Vous connaissez Chloe mieux que ça, non ? Ça, c’est le côté pile.
Parce qu’il y a le côté face. Ou plutôt, les côtés face.
Face 1 : Heaven est une étudiante, brillante, passionnée, ambitieuse. Elle étudie les langues étrangères à Columbia pour devenir interprète à l’ONU.
Bim pour la fille superficielle.
Face 2 : elle est dotée d’une solide moralité. Ne pas s’en prendre inutilement aux autres, protéger sa meilleure amie de ses excès, ne pas coucher avec le premier venu juste pour imiter ses copines, faire face avec détermination, soutenir sa famille envers et contre tout.
Face 3 : découlant de la précédente. Heaven est comme le Canada Dry. Elle a l’apparence de la richesse, les réflexes de la richesse, les relations de la richesse. Mais la richesse, elle ne l’a pas. Ou plutôt, elle ne l’a plus, depuis que son père a été arrêté pour des placements désastreux qui ont ruiné d’innombrables petits actionnaires.
Il est pour l’heure en prison, dans l’attente de connaître son sort. Socialement, on ne lui pardonne pas sa chute et si on continue à inviter Heaven dans certaines soirées, il est des regards et des réactions qui ne trompent pas.
Tant pis, tête haute, menton droit, Heaven avance.
Financièrement par contre, serrer les dents ne suffit plus pour endiguer le désastre. Tous les biens du ménage ont été saisis, sa famille maternelle assortit toute aide d’un préalable ignoble. Pire encore, loin d’assumer son rôle, sa mère aggrave la situation en continuant à mener grand train. Un personnage difficile à aimer, on ne se le cache pas, pour son immaturité et une bonne dose d’égoisme. Mais comme toujours chez Chloe, on ne s’arrête pas aux apparences.
Quant aux solutions que cherche inlassablement Heaven pour tenter de tout mener de front, ses études, la défense de son père, le train de vie de sa mère, elles sont désespérées, presque pathétiques, du moins jusqu’à LA fausse bonne idée sur laquelle se fonde le roman.
Mais vous aurez remarqué que je n’ai pas encore parlé de LUI.
Jude Shark Crawford.
Les fans le savent, un héros Wilkoxien ne se laisse pas aimer au premier regard. On est plus dans le pyromane de petites culottes version porc-épic.
Avec Jude, cette définition est comme sublimée. Sublime, Jude l’est, incontestablement. Beau, mystérieux, envoûtant, déstabilisant, irritant, incroyablement prévenant par moments puis cassant et même humiliant l’instant d’après.
Mais par-dessus tout, Jude est puissamment addictif. Il souffle tellement le chaud et froid que Heaven sait qu’elle ne doit pas lui succomber. Pourtant, tout la relie à lui.
Il est celui qui vole à son secours dans les situations les plus périlleuses, pour mieux l’abandonner ensuite, celui vers lequel Heaven se tourne, presque malgré elle, lorsque les choses dérapent.
Il dégage un équilibre ténu entre sûreté et danger, ce qui en fait un personnage irrésistible.
De la même façon, j’ai parfois eu envie – à l’instar de Heaven- de le griffer au sang, de l’embrasser, de le gifler, de l’attacher à un lit, le tout en même temps d’ailleurs. Loin d’être lassant, ce parti pris m’a encore plus (et je ne doute pas que ce soit le but de Chloe) rendue accro à Jude et à ses mystères.
Mais comme toujours dans les livres de Chloe, la romance est une partie de la lecture.
Celle-ci est fiévreuse, passionnée. Elle vous fera passer par toutes les températures comprises entre torride et caniculaire.
Mais comme toujours, la romance n’est qu’une partie de l’histoire. C’est l’une des raisons pour lesquelles je suis aussi Wilkodépendante d’ailleurs. Parce que dans un livre de Chloé, il y a plus. Il y a le contexte : celui de ces golden boys que la crise a balayés, ceux qui, à force de brasser des milliards et d’en profiter largement ont non seulement perdu pied, mais fait aussi perdre des millions à de riches nantis mais une vie entière à de simples épargnants. Loin d’une leçon de morale économique, le livre lance, ça et là, des petites pointes de réflexion.
Il y a aussi la vie dorée et l’envers du décor. On idéalise souvent les socialites qui pullulent sur les réseaux entre fêtes à tout casser et dépenses extravagantes. Sans verser dans la « pauvre petite fille riche », les personnages illustrent le fait que tout n’est pas si manichéen.
La réputation y est aussi importante qu’ailleurs, peut-être même plus quand on a une audience aussi importante.
Évidemment, parce que Chloé est aux manettes, on pense aussi harcèlement, par les réseaux ou en live, parce que ce thème est récurrent dans ses livres et montre qu’une bonne romance est aussi capable de s’ancrer dans autre chose que le papier glacé et le rêve lointain du milliardaire à hélicoptère. Ici, cette pression s’exerce à la fois parmi les filles de la classe privilégiée, très scrutées, très enviées et donc particulièrement ciblées, mais elle met aussi en avant une discrimination sociale qui s’exerce quelle que soit la génération.
Et puis il y a, enfin et surtout, comme toujours dans les livres de Chloe, ce que j’aime par-dessus tout. Une héroïne qui assume ses failles, fléchit parfois, mais met sur la table tout son caractère et sa détermination pour vaincre l’adversité. Quitte à admettre parfois que, sans être la blanche princesse dans l’attente de son chevalier blanc, elle a besoin aussi, du coup de main d’un partenaire d’envie, d’un partenaire de vie, tantôt protecteur tantôt fragile, bref d’un alter ego capable de l’accompagner plus haut et plus loin.
Et croyez-moi, dans ce domaine, Heaven et Jude ont de quoi vous emmener très haut dans la sensualité, très loin dans le délice, très fort dans le coup de coeur.
Une nouvelle fois.
Sans que mon statut d’admiratrice assumé soit en cause. Mais juste parce que, une nouvelle fois, Chloe Wilkox a su construire une histoire qui a tout pour moi. Et qui, j’en suis sûre, aura aussi tout pour vous faire chavirer!