Titre Aeternus 2/2 De crocs et de cendre
Auteur Anna Wendell
Date de sortie 13 septembre 2024
Un titre à commander ici Aeternus 2
Attention, cette chronique peut contenir des éléments révélateurs pour ceux qui n’auraient pas lu le premier volet.
De la noirceur la plus profonde, l’espoir peut-il naître?
C’est cette question que le deuxième et dernier volet d’Aeternus pose, tout au long de ses chapitres.
Il faut dire que, côté désespoir, Anna Wendell ne nous a guère épargné.
Sherine, abusée par Draco sous les traits de son amant Scorpio, est retenue prisonnière dans les entrailles de Paris, au fond du fond de la commanderie française. Pire, elle attend l’enfant de ce montre. Un bébé qui pourrait bien lui coûter la vie et que le grand maître voit comme l’achèvement de son oeuvre machiavélique.
Désespérée, même la mort est refusée à Sherine. Alors elle lutte, de toutes ses forces, pour ce qui lui reste. Le salut de son frère, bien incertain et l’espoir encore plus ténu de retrouver Scorpio.
Sans vous divulguer tous les ressorts de ce deuxième volet, aussi haletant que le premier, autant marqué par le passé mortel des Aeternus que par leur présent immortel, je vous dirais qu’il prend une autre dimension dans sa deuxième partie. Elle nous entraîne dans une des contrées chères à mon coeur et montre la création d’une famille imparfaite, bancale et pourtant attachante.
J’ai beaucoup aimé retrouver les personnages évoqués dans le premier opus, en particulier ceux que l’on n’avait fait qu’entrevoir. Ils prennent ici une toute autre dimension et ce développement parfaitement équilibré enrichit le récit.
Par ailleurs, j’ai largement apprécié la subtilité dans la composition des personnages. On se trahit, on se ment, on dissimule. Mais l’important n’est-il pas la prise de position à l’instant où ça compte vraiment.
Parce que oui, cet instant arrive. Celui de l’affrontement absolu. De la lutte à mort et sans pitié d’une conception du monde contre une autre, du bien contre le mal, si on voulait dire les choses simplement.
Et rien n’est simple lorsque chacun est persuadé de détenir la voix du Bien.
Ce deuxième volet a des accents de fin du monde pour les simples mortels qui ignorent ce qui se trame sous leurs pieds.
C’est alors aux Aeternus, ceux qui restent fidèles à Draco et les dissidents, de régler le sort de l’humanité dans un face à face qui se prépare, couve, rôde pendant une grande partie du récit, avant de trouver une apothéose dans un combat à couper le souffle.
Mais ce roman n’est pas seulement cette lutte fratricide de deux idéaux du monde. C’est aussi une romance sombre, une histoire pleine d’écueils sans aucune facilité. Sherine et Scorpio ont tout pour s’opposer. Leur lien n’a rien de simple ni d’évident.
Pourtant, c’est de cette imperfection, de cette incompatibilité que nait l’évidence et toutes les conséquences qui en découlent.
Et puis ce roman est aussi une ode à l’espoir, là où on ne l’attend plus, même dans les instants les plus désespérés. Il est un rappel que, même lorsque tout paraît perdu, il reste de l’espoir. Même si tout n’est que ruines, il reste le petit rayon de soleil qui annonce une aube nouvelle.
Et cette lueur qui éclaire une duologie particulièrement réussie, notamment dans ses côtés les plus sombres, est le petit plus qui m’a donné un coup de coeur, un de plus, pour le travail d’Anna Wendell.