Titre: Le Destin des coeurs perdus
Tome 1 Les damoiselles de Castel Dark
Auteur JC Staignier
Éditeur Something Else Editions
Collection Something Still
Date de sortie 27 décembre 2018
À retrouver sur Amazon en suivant ce lien Le Destin des coeurs perdus, tome 1 : Les Damoiselles de Castel Dark (Something Still)
Un titre découvert grâce à NetGalley et à Something Else Editions
Si vous aimez les romances historiques denses et prenantes, je vous propose de vous arrêter sur le premier tome de la série de JC Staignier, les damoiselles de Castel Dark.
L’histoire se déroule au XIV° siècle, en Angleterre, dans un temps troublé par les guerres. L’Irlande est en révolte, la guerre de Cent ans est dans une phase délicate avec le règne troublé de Charles VI en France (resté dans l’histoire comme Charles le Fou, ça ne s’invente pas) et en Angleterre le règne controversé de Richard II apparaît à certains comme une cause lointaine à la guerre des deux Roses.
Je laisse là le cours d’histoire, mis à part pour souligner le plaisir de croiser par moment des personnages historiques réels au milieu de ce récit dense.
Castel Dark est le berceau de la famille de Percival. Clayton et sa femme Alix dirigent le domaine sous l’oeil bienveillant de l’aïeul William, veuf inconsolable dont, dit-on, l’épouse décédée hante le château. L’avenir semble radieux, assuré par deux fils, Anton et Thomas et quatre filles Mary, Jane, Ilyana et Aelis.
Chacun a une personnalité affirmée et apporte son bénéfice à l’histoire. L’autorité naturelle d’Anton le séducteur contrebalance la faiblesse de caractère de Thomas. Les deux filles aînées, Mary et Jane, aspirent à une vie sociale plus riche quand Ilyana ne rêve que de rester auprès des siens. Et au milieu de cette fratrie, la benjamine est un électron libre qui amuse ou agace mais ne rentre pas dans les schémas de la jeune fille de son époque.
La famille se tient à l’écart des intrigues de la cour et suit un mode de vie finalement très moderne.
Le domaine est riche, donc les paysans sont bien traités, la domesticité est plutôt respectée, en tous cas pour les critères de l’époque et les enfants, en particulier les filles, jouissent d’une liberté peu commune.
Tout se présente donc sous les meilleurs auspices. Mais ça, c’était avant que JC Staignier ne s’en mêle!
Les choses se gâtent lorsque deux seigneurs sont mandatés par le roi pour escorter les trois filles aînées, en âge d’être mariées, à Arthur de Templeton, un seigneur aussi influent que sa réputation est sombre. Mais impossible de s’opposer à l’avis du roi !
Et voici Mary, Jane et Ilyana en route pour le domaine Templeton, sous la garde de l’arrogant sir Jonas et du ténébreux sir Emett Kane, un seigneur complexe. Chevalier attentif aux valeurs de son état, il est aussi un homme sombre, irascible, que la vie a endurci et qui estime que les sentiments sont de la faiblesse.
Et vu la somme de malheurs qui s’abattent dans ce premier volet, on ne saurait peut-être lui donner tort.
Dans les choix de l’auteure, rien ne relève de l’irréel. Les conditions de santé, les brigandages, les intrigues, les guerres intestines, c’est le lot des hommes du Moyen-Âge et JC Staignier ne lésine pas avec les aléas de la vie pour malmener ses personnages. Elle nous rappelle que, loin des images d’Epinal, la période n’est pas tendre, en particulier pour les femmes.
J’ai eu à plusieurs reprises le coeur serré face aux drames qui frappaient les uns ou les autres et que, bien sûr, je ne vous dévoilerai pas.
Mais il s’est également emballé souvent, parce que la passion, quelle que soit l’âge à laquelle elle frappe, est forte et parfaitement sensible. Malmenés par la vie, les personnages principaux ou secondaires trouvent le réconfort dans les instants de bonheur dérobés aux temps de larmes.
Mais ce livre est également un plaisir pour les relations entre les personnages, les oppositions et les confrontations à tous les étages, tout autant que pour les moments de tendresse et de complicité.
Tout au long de ma lecture, j’en voulais plus et je n’ai pu décrocher de ma lecture tant que je n’en ai pas eu le fin mot. Et quel dernier mot!
Je n’avais pas du tout envisagé la fin ainsi, même si, vingt-quatre heures après avoir quitté Castel Dark, j’en comprends la logique. Elle lance d’une façon particulièrement puissante la perspective du deuxième volet, que j’attends déjà avec impatience.
Bref, si vous voulez une lecture puissante et prenante, aux sentiments forts, si vous aimez passer par toutes les émotions dans un cadre pittoresque, passez le pont-levis de Castel Dark et laissez-vous emporter à la suite des Percival.
2 comments
Coucou. Waouh, quelle magnifique chronique ! J’ai comme l’impression que tu connais très bien l’univers des romans historiques. Un réel plaisir de lire ton retour. Merci de tout coeur pour la lecture et de ton temps pour ce retour. Gros bisous.
Merci à toi, j’ai passé un superbe moment, dans l’attente des suivants <3 bisous