Titre Secret Stepbrother
Auteur Erin Graham
Éditeur Éditions Addictives
Date de sortie (papier) 20 octobre 2020
Un titre à commander ici secret stepbrother
J’aime les romans de Stepbrother, le petit goût d’interdit qui n’en est pas vraiment un, le culte du secret, le poids du jugement social, j’adore.
J’aime les romans d’Erin Graham (il n’y a qu’à taper en recherche sur le site pour voir le nombre de nos rencontres livresques).
Partant de là, il y avait toutes les raisons pour que je me précipite sur ce Secret Stepbrother.
Pourtant, je l’ai raté lors de sa sortie numérique. Fort heureusement, je rattrape ce retard à l’occasion de la sortie papier de ce roman qui frappe fort au cœur!
Calden Wallas est un jeune homme sur qui le sort semble s’acharner. Il jongle avec beaucoup trop de responsabilités pour son jeune âge, au point d’oublier de faire son propre deuil, de s’accorder le temps de se reconstruire ou de se morfondre.
Mais il n’en a ni le temps ni le loisir. Avec sa tante Jen, ils tiennent à bout de bras Cassie, sa soeur cadette, seule rescapée de l’accident qui a coûté la vie à sa mère et à son père de cœur, le seul qu’il ait connu, celui qui a été son guide, son soutien, la barrière à laquelle se confronter, le stratège face auquel mener la partie d’échecs qu’ait sa vie.
Malgré toute son énergie et le soutien de Cliff, autant mécano que guide, Calden se trouve à la limite de la submersion, sans aucun espoir de s’en sortir, à moins d’une aide providentielle, … une aide, ou un rappel du passé dont seule sa tante détient la clef.
Et voici Calden transporté dans un univers parallèle, celui de Gordon Jacobs. Ici, on parle bien, on gère son image, on ne porte pas tort à la réputation d’autrui. Ici surtout, on respecte les valeurs de la famille, sous l’oeil sévère du patriarche Richard. Et ce ne sont pas Miranda, l’épouse de Gordon, maternante à souhait, ni Willy leur fils, ni Harper, la fille de Miranda, qui diront le contraire.
Le jeune homme se retrouve projeté dans un univers aux mille possibilités, dont un cursus à Princeton au lieu de Cuny, l’université de New York, colocataire d’Harper, une jeune femme bien sous tout rapport, quoique.
Parce qu’il apparaît très vite que si Harper est si irréprochable, c’est surtout parce qu’elle musèle tout ce qu’elle est, toutes ses aspirations. Elle n’a qu’un but dans sa vie, être conforme en tous points à ce qu’on attend d’elle ou à ce qu’elle imagine être son chemin tout tracé. Et ni Trudy, sa truculente grand-mère, ni Serguei qui ressemble du plus près à un ami, n’ont le pouvoir de la sortir de ce corset de bienséance dans lequel elle s’enferme volontairement.
Entre Harper, la jeune femme rigoureuse à la maniaquerie, qui tait tout ce qu’elle est pour ne froisser personne, et Calden, incapable de retenir ses paroles, ses envies, ses pulsions, la cohabitation est bien sûr explosive.
Mais elle est bien plus que ça. Au contact de Calden, Harper apprend à respirer à pleins poumons, tandis que pour sa rouquine, le rebelle se découvre doux et attentif, ce qui n’était jusqu’alors réservé qu’à Cassie.
Je suis tombée sous le charme de ce roman pour plusieurs raisons.
D’abord pour le caractère des personnages, en particulier au moment où ils sortent de leur zone de confort. Voir Harper en mode harpie, c’est purement jouissif! Découvrir Calden en monument de douceur, c’est juste craquant.
Et que dire des cadets, Cassie et Willy qui apportent un rayon de soleil dans les moments sombres, à la mesure de Trudy, mon coup de cœur dans l’histoire!
Ensuite, j’ai craqué pour la playlist d’Erin, qui se trouve coïncider d’assez près à celle que j’aime écouter dans les moments romantiques.
Et puis il y a, comme toujours sous la plume d’Erin Graham, un talent dingue pour jouer les pyromanes des sens dans des scènes sensuelles qui ne sont pas que sexuelles (malgré une nette propension à enflammer les petites culottes) mais offrent aussi des moments de communion rares.
Mais il n’y a pas que ces instants de folie érotique!
Il y a aussi les moments où chacun pose le masque pour se confier à cœur ouvert. Et là, j’ai retrouvé tout le talent d’Erin, capable de faire faire les plus improbables loopings à mon palpitant.
Et puis, s’il fallait une raison de plus d’aimer ce roman, ce serait dans sa vision de la famille et du bonheur dans les yeux de Calden. Le bonheur, est-ce un pari ou une menace? Un but à atteindre ou une pause entre deux malheurs?
Et quid de la place de la famille. Comment définit-on un père? À la quantité de bagage génétique qu’il a fourni ou aux heures de présence et d’attention qu’il a offerts? À sa façon de diriger la vie de ses enfants, ou à celle dont il accepte de leur laisser faire ses propres choix?
Au final, j’ai passé, comme toujours, un excellent moment de lecture avec ce roman puissant et prenant, pour cette histoire de Stepbrother qui dépasse de loin le cadre annoncé!
Une très bonne habitude venant d’Erin Graham! En attendant la prochaine!