Perfect boss, bonus #2: la rencontre

Bonjour les miss,

Chose promise chose due, c’est le 14 et pour ce deuxième « moisniversaire », retrouvez des bonus inédits de Perfect boss. Aujourd’hui on parle rencontre. Comment Tom et Stephen se sont-ils rencontrés?

Vous vous l’êtes déjà demandé?

Voilà la réponse, vue par Stephen.

Bonne lecture

Gwen

  1. Rencontre

Quelle poisse ! Sérieusement, qu’est-ce qui est passé par la tête des coachs ? Une journée au pôle espoir pour toutes « les jeunes pousses les plus prometteuses de leur génération ». Merci, je sais que j’en fais partie ! Je suis déjà classé au niveau mondial ; pas seulement parmi les juniors ! je suis rentré dans le top vingt du pentathlon mondial.

Alors je n’ai pas besoin d’une journée pour qu’on flatte mon ego. Je le gère très bien. Quant à certains de mes petits camarades, le leur est déjà assez développé pour qu’on n’ait pas besoin d’en faire plus.

Le prétexte du jour ? Notre futur choix de carrière.

Les instances sont conscientes de la nécessité de préparer très tôt nos futures reconversions. C’est un peu ironique. Nos carrières ne sont pas encore vraiment lancées qu’on nous parle déjà du jour où elles seront finies ! Pour ma part, je me serais bien vu ministre, ou quelque chose du genre, mais quand je vois cette ancienne gloire qui occupe ce poste et nous accueille ce matin, j’y pense à deux fois.

Lui, le sportif anciennement longiligne, semble plus proche du sumo que de l’athlète qu’il a été et excelle en langue de bois. Très peu pour moi.

Pour le reste, les recruteurs se bousculent. L’armée, les douanes, les écoles de journalisme, des facs de management sportif. Le but serait qu’on choisisse nos carrières ensemble. Parce qu’officieusement, il s’agit de tisser des liens entre nous tous, pour faire naître la fameuse « équipe olympique de demain ».

Pfff ! Quelle perte de temps ! Les sports collectifs sont des équipes, ce n’est pas ce genre de journées qui va créer cet esprit. Il existe déjà. Pour les sports individuels, tout est question de tempérament. La preuve ! Certains de mes équipiers sont parfaitement intégrés dans telle ou telle discipline. D’autres, comme moi, font cavalier seul.

Je ne suis pas là pour me faire des potes ! Je suis là pour être champion olympique !

Je me fonds dans les équipes disciplinaires quand j’ai besoin de m’améliorer. Mais je ne cherche pas à copiner. Chaque gars est un rival. Et il doit froidement le rester, au moment où je devrai le battre, sans émotion. C’est pour ça que la plupart du temps je m’entraîne seul. Une lacune en natation ? J’ai doublé le nombre de mes entraînements. Et le défi a été entre le chrono et moi. Personne d’autre. Et je suis mon meilleur adversaire. La preuve ? J’ai abaissé mes chronos de plusieurs dixièmes de seconde. Pas mal pour ma discipline la plus faible !

Comme j’aime à le faire, je m’adosse à un mur et observe mes « collègues », cherchant à cerner les personnalités, de l’extraverti au monomaniaque en passant par le calculateur. C’est bien plus facile quand on est détaché, sans chercher à se lier. Ca tombe bien, ce n’est absolument pas ce que je cherche. D’un signe de tête, je salue les épéistes. Ce que j’en connais ne me donne pas vraiment envie de m’en rapprocher. La réciproque semble vraie. Parfait !

—Le style ténébreux détaché, ça marche bien ?

Je sursaute et fixe sans plaisir particulier celui qui se tient devant moi. Il semble un tout petit peu plus vieux que moi. Seize, dix-sept ans. Du moins, sa carrure nettement plus carrée que la mienne le laisse supposer. Tout en lui affirme son assurance. Elle confine à l’arrogance. D’ailleurs il répète avec un petit soupir agacé.

—Le mode « je me coupe du monde, laissez-moi je domine tout ça », c’est vraiment pour pas te mélanger au commun des mortels ou c’est au contraire pour être le centre de l’attention ?

Je hausse un sourcil. Si je suis seul, c’est que je veux le rester. C’est logique, non ?

Visiblement pas pour mon visiteur.

—Regarde autour de toi, toutes les filles s’interrogent à ton propos. Pour un peu, tu m’éclipserais !

Je scrute de nouveau l’importun. Je me targue habituellement de bien décoder les gens, mais celui-ci est un mystère. Il dégage une assurance que je lui envierais presque, mais qui m’agace tout autant. Il ne cesse de parler, de lui, mais pas seulement. A plusieurs reprises, il m’arrache un sourire ; aussi fréquemment, il me donne envie de lui mettre une baffe.

—Au fait, je vais voir les écoles de journalisme. Tu viens ?

Je m’adosse ostensiblement au mur.

—Pas sûr que ça m’intéresse.

Je ne suis pas entièrement honnête. Cette voie me tente, beaucoup, et les projets dont il parle, dans le domaine du journalisme sportif et du management, sont séduisants. Mais je ne suis pas de ceux qu’on manipule ou qu’on influence.

—Bien sûr que si, ça t’intéresse ! Parce que toi et moi, on va être inséparables, et on va conquérir le monde !

—Pour le moment, je ne suis pas encore décidé, avoué-je.

—Entre le journalisme et ? demande-t-il. Ne me dis pas que tu veux devenir militaire, quoique, … la coupe en brosse, … rigole celui qui arbore une chevelure brune toute ébouriffée.

—Non non, pas avec l’armée. Mais pour l’instant, je n’ai pas encore pris ma décision. Je ne connais même pas ton nom, et je ne sais pas encore si je vais finir par te massacrer, ou si on va devenir les meilleurs amis du monde.

Cette fois, il éclate de rire.

—Je ne me suis pas présenté ? Tom. Andres. Et si mon nom ne te dit rien, je suis rugbyman. Donc, tu ne me massacreras jamais ! Autant prendre la seule décision raisonnable, devenir mon meilleur pote, précise-t-il dans un nouvel éclat de rire.

Ma moue doit lui paraître révélatrice, car il reprend, à mi-voix cette fois.

—Et ne te leurre pas, Stephen Deveaux que je connais sans même que tu te présentes. La façade de connard arrogant, ce n’est pas tout le temps moi. C’est juste pour l’image. Et l’image, c’est primordial. Même dans ta future carrière. Alors, on y va, conquérir le monde ?

Il me tend une main pour sceller un accord. Conquérir le monde? Avec un mec aussi fou et sûr de lui? Plutôt deux fois qu’une!

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