L’ombre du département de Laurie Staret

Titre L’ombre du département (le département tome 4)

Auteur Laurie Staret

Éditeur Leewan Collection

Date de sortie 17 mai 2020

Un titre à commander en cliquant ici https://amzn.to/2Tue736

Dernière visite au Département pour ce quatrième et ultime volet de la série de Laurie Staret. Huit ans de travail, quatre aventures que j’ai dévorées avec le même enthousiasme, quatre femmes au tempérament bien marqué et quatre incursions dans un Département qui tient autant de la famille et du clan que de l’organisation ultra-sécurisée.

Il y eut Kelly, https://melimelodegwen.fr/2017/08/13/le-departement-t1-de-laurie-staret/gwen/

Alexia, https://melimelodegwen.fr/2018/02/28/le-departement-tome-2-mysterieuse-disparition-sp-de-laurie-staret/gwen/

Kim https://melimelodegwen.fr/2020/05/02/le-departement-tome-3-vols-a-hauts-risques-de-laurie-staret/gwen/

Il est maintenant l’heure pour Taylor Hastings d’entrer en piste. La sœur de cœur de Kim, la filleule d’Alexia. Bref, une jeune femme largement intégrée dans la grande famille du Département.

Elle y est d’ailleurs rattachée aussi professionnellement du fait de ses qualités hors pair.

Taylor, du haut de ses vingt-six ans, est un pilote hors pair, spécialisée sur les tests des appareils les plus pointus et leur utilisation en configuration périlleuse.

Mais ses qualités sont aussi ailleurs et lui permettent d’être un élément de valeur rattaché au Département.

Si l’on ajoute à ça un tempérament passionné, dans son travail comme ses prises de position et une valeur morale qui passe avant la hiérarchie, on obtient une héroïne explosive, engagée dans un univers d’hommes à qui elle tient la dragée haute. Pas le plus simple, surtout lorsque ses premières « victimes » sont ses futurs équipiers de la base où elle va être transférée, Liam Carter et Chris Wayne.

Les deux pilotes, équipiers et amis inséparables depuis 5 ans, sont aussi complémentaires au vol que sur la terre ferme. Liam est séducteur, ouvert sur les autres, rigolard, bref, le bon camarade dont tout le monde rêve. Chris, pour sa part, est un pilote brillant mais taciturne, aux yeux bleus si profonds qu’il fait bon s’y perdre.

En apparence très froid, il laisse son équipier en première ligne des relations humaines, ce qui lui permet d’observer à sa guise. Et ce qu’il observe lui montre immédiatement que Taylor Hastings, en plus de relations familiales impressionnantes, est bien plus que « juste » un capitaine.

Et malgré tout ce qui devrait leur interdire de se rapprocher, leurs grades, les règles militaires ou celles du département, mais plus encore la nécessité absolue de ne rester concentrés que sur sa cible, la tension est palpable dès la première rencontre.

Mais il est presque impossible de passer outre toutes ces barrières, à plus forte raison lorsqu’on se trouve sur un site ultra sécurisé où les espaces non surveillés sont presque inexistants.

Heureusement, sur terre comme dans le ciel, les deux pilotes peuvent compter sur la complicité de leurs proches, Kyle, le mécanicien ultra-dévoué de Taylor et Liam, l’équipier parfait dont j’aurais aimé apprendre encore un peu plus que la très belle prise en main dont il fait l’objet en début de roman.

Il en résulte des moments brefs, intenses, au goût des moments volés. Ils confèrent à l’ensemble une belle dynamique. Non seulement -mais est-ce une surprise dans les livres de Laurie Staret- on ne se précipite pas dans des relations multiples et sans lendemain, mais bien plus, on prête attention à tous les moindres moments que l’on savoure pendant des heures et des jours, parce qu’il est des moments où seuls ces images perdurent.

Très tôt, quoi qu’en pensent leur raison, nos deux héros savent. Où va leur cœur, où les guident les ordres. Il faut dire que leurs complices ne sont pas étrangers dans certaines prises de conscience. Pas toujours facile, même pour des observateurs émérites, de noter ce qui est juste sous leurs yeux.

Aussi, ne vous attendez pas à une histoire où tout coule de source. Car à la différence des trois opus précédents qui faisaient la part belle à un fond très plaisant d’espionnage, on est cette fois dans un roman où l’intrigue principale, (la traque d’objectifs stratégiques pour des terroristes internationaux), occupe une place très importante, et donne une base crédible à une grande partie des rebondissements.

Car il y a du danger dans ce tome. Il y en avait déjà dans les précédents me direz-vous. J’en conviens. Mais lorsqu’on se trouve en territoire neutre voire hostile, à 10000 pieds au-dessus de la terre ferme, avec des ailes en train de geler et un moteur hors service, avouez qu’il y a de quoi frémir.

Nos personnages traversent donc des moments d’inquiétude qui stimulent et renforcent les sentiments naissants. À voir la réaction de l’un ou de l’autre lorsque son « équipier » est en danger, on sent, et les observateurs attentifs avec nous, que les deux indomptables ont trouvé une âme à leur mesure. Bouillante, passionnée, loyale et sacrément séduisante. Et qu’il faudrait être fou pour tenter des les empêcher de se rejoindre.

Mais ce roman m’a aussi séduite par son dépaysement. Il n’est pas donné à tous de passer un séjour imprévu et involontaire dans des endroits particulièrement retirés. Je ne peux évidemment pas vous décrire lesquels. Vous méritez la surprise. Mais l’un des « séjours » notamment, apporte à l’ensemble un petit goût d’inédit que j’ai particulièrement aimé.

Inutile de le préciser, ou si, finalement, j’ai été séduite par ce livre, comme par l’ensemble de cette série. Les personnages y sont forts et bien marqués. Les intrigues sont bien trouvées et bien construites. C’est une lecture dans laquelle on s’immerge facilement et malgré le délai que j’ai eu entre la lecture des deux premiers d’un côté, des deux derniers de l’autre, on reprend facilement ses marques dans toute cette organisation.

Je suis, enfin, toujours aussi sensible à l’écriture de Laurie Staret. Elle a un talent certain pour nous faire entrer dans ses histoires avec simplicité et délicatesse et de nous y garder jusqu’à la dernière pasge.

Je referme ce dernier volet un peu triste de quitter le département qui méritait bien cette série, voire un peu plus.

Pourtant, chaque histoire a sa conclusion, son écho dans les autres tomes et je ne peux pas dire qu’il me manque quoi que ce soit, sauf une certaine gourmandise.

Mais je me rassure en me disant que, sur son prochain projet, je ne doute pas que le charme opèrera tout aussi bien.

Articles en lien

Welcome to the Phare Ouest de Karyn Adler

The Contest d’Isabelle Fourié

Gueule d’ange de Laurence Chevallier