Black Storks de Kristen Rivers

Titre Black Storks

Auteur Kristen Rivers

Éditeur Éditions Addictives

Date de sortie 25 mai 2020

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Si l’on regarde la régularité avec laquelle j’ai dévoré tous les derniers titres de Kristen Rivers, on peut supposer que je suis très très fan. De la sensibilité de l’auteure, de la beauté de ses histoires, de la force et des failles de ses personnages et de la pointe de folie qui agite sa plume même dans les moments les plus inattendus.

Ce nouveau roman qui, au premier abord, change pourtant radicalement de ses précédents opus, correspond à tous ces critères et même plus.

Elle nous entraîne, avec son habituel talent, dans une histoire où se mêlent passion et danger, famille de coeur et de sang, adrénaline et pures émotions.

Attendez vous à être bousculés, à prendre une décharge de sensations en tous genres, à trembler, à essuyer une larme parfois, à sourire souvent, à perdre le souffle à plusieurs reprises. Bref, attendez-vous à entrer de plain-pied dans une sacrée aventure.

Elle oppose Lullaby et Phileas. Elle, ancienne petite fille gâtée, ancienne aspirante vétérinaire qui, en guise d’animaux, se retrouve prise entre un Serval imposant et des clients aux tendances carnivores. Non non, elle ne travaille pas comme dompteuse de fauves dans un cirque, mais dans une friterie. Moins glamour sans doute, moins périlleux, pas sûr! D’ailleurs, toute sa situation relève du numéro d’équilibriste depuis que sa vie de famille est partie dans tous les sens, surtout le pire. Pour l’heure, elle tente de joindre les deux bouts en occupant un poste cauchemardesque au Crazy potatoes, entre clients lourdingues, et petit chef aux tendances dictatoriales.

Pas de quoi combler son besoin d’émotions fortes, ni son compte en banque qui se vide aussi vite qu’une barquette de frites.

Mais lorsqu’elle se retrouve confrontée à l’impératif de trouver une forte somme d’argent et une protection, il apparaît évident qu’elle ne trouvera aucun des deux dans un champ de patates.

Les trouvera-t-elle davantage avec les Black Storks? C’est un pari à prendre.

À vrai dire, il ne semble pas y en avoir tellement d’autres, du moins rien qui allie des chances de réussite et une relative sûreté morale et physique. Pourtant, quoi que son passé et son éducation ne la destinent pas particulièrement à devenir prospect pour un club de bikers spécialisé dans le transport en tous genres, elle se laisse tenter relativement vite, et pour cause.

La perspective d’un groupe soudé autour de ses membres, d’une activité qui lui permette de se vider la tête de toutes ses souffrances et qui sait, d’être à l’abri, ça ne se refuse pas, surtout lorsque les périls tapent littéralement à votre porte.

Quoi, « sans oublier Phileas »? Vous croyez vraiment qu’on PEUT oublier Phileas? Un look de dur à faire changer de trottoir nombre de personnes, et pas des plus froussardes. Un caractère d’ours -et encore je suis sûre qu’on doit trouver des ours en plein réveil d’hibernation plus gracieux-. Un corps à classer dans les sept pêchés capitaux sans examen de passage. Et un mot d’ordre, pas d’engagements!

Ça tombe bien, Lullaby, perpétuellement tiraillée entre un passé douloureux et un futur qui ne s’annonce guère mieux, n’a pas de temps à consacrer à une amourette.

Mais à une passion dévorante? Il faut dire qu’entre les deux principaux protagonistes de ce roman, l’auteure réussit à la perfection un ping pong verbal qui ne peut s’achever que dans un bain de sang ou un baiser torride. On frôle parfois l’un, on succombe souvent à l’autre.

Il y a une belle galerie de personnages dans ce nouveau roman. C’est une habitude que Kristen Rivers maîtrise bien. Rappelez-vous de la fine équipe du Sorolla (besoin d’un rappel? C’est par ici https://melimelodegwen.fr/2019/03/12/magnetic-desires-de-kristen-rivers/gwen/) ou du groupe de joyeux drilles de Noël part en vrille (https://melimelodegwen.fr/2019/12/22/noel-part-en-vrille-et-ma-vie-aussi-de-kristen-rivers/gwen). Là bien sûr, on change de registres. Mais autour de Bogota, le président incontesté, sauf par ce diable de Phileas, c’est une tribu qui avance, soudée autour des siens, dans les bons moments, mais aussi, et peut-être surtout les galères. Dans ce registre, j’ai particulièrement aimé Chips et Anya, ainsi que Le Roc. Mais j’avoue que j’ai beaucoup souri d’autres sobriquets, pas très bikers mais tellement tellement Kristen.

Si les bikers forment une tribu unie au possible, Lullaby n’est pas seule pour autant. Elle a Dee, une amie fantasque qui fait le lien entre son ancienne et sa nouvelle vie. Je la craignais au départ un peu caricaturale. Mais elle n’a cessé de me surprendre tout au long de l’histoire.

Mais parmi les personnages majeurs de ce roman, en plus d’une rencontre sous forme de clin d’oeil qui m’a comblée, il y a aussi la place des parents. On ne les voit pas forcément beaucoup, physiquement, s’entend. Pourtant, leur ombre plane en permanence au-dessus de nos héros, guide leurs choix, ancre leurs décisions ou leurs réticences. Et là, sur un plan très personnel, l’auteure m’a terriblement touchée. Difficile d’en dire plus sans en dire trop mais une nouvelle fois, sur des thèmes profonds, elle est d’une justesse qui touche droit au coeur.

Évidemment cependant, ce sont Lullaby et Phileas qui attirent les projecteurs. Comment pourrait-il en être autrement? Leurs prises de bec sont explosives. Leur attachement est une explosion de lumière. Les décisions qu’ils s’imposent, (pour des raisons qui leur semblent justifier mais m’ont donné envie de distribuer des claques derrière la tête) des trous noirs qui aspirent l’espoir et la lumière aussi sûrement que le baiser d’un détraqueur. Et j’ai parlé du feu d’artifice de leur passion lorsqu’ils y donnent libre cours?

Une nouvelle fois, sous le couvert d’une romance puissante et aux accents parfois déjantés, Kristen Rivers signe une histoire profonde qui m’a conduite tout au long de ma lecture vers des émotions puissantes et si prenantes que je n’ai pu m’arracher à ma lecture.

Black Sorks réussit le très bel équilibre entre une histoire de passion dévorante et un suspens qui connaît des rebondissements, et pas des moindres. Et si vous ajoutez à ça des clins d’oeil aux passions de l’auteure et des références culturelles qui m’ont faite glousser, vous comprendrez mieux pourquoi je vous recommande ce livre sans condition.

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