L’infiltration tome 3 de Fanely Scott

Titre l’Infiltration

Tome 3/3

Auteur Fanely Scott

Éditeur BMR

Date de sortie 12 juin 2020

À commander en cliquant ici L’Infiltration tome 3

Un titre découvert grâce à Netgalley et à l’éditeur

Il y a toujours un sentiment ambigu au moment où l’on aborde le dernier tome d’une série. Un savant mélange entre l’impatience de savoir ce qui va advenir de chacun des protagonistes et une forme de nostalgie par anticipation parce qu’on sait que c’est bientôt fini.

Il en est de même de la lecture de cet ultime volet de l’Infiltration.
Il y a presque un an et demi que j’ai eu la chance de commencer à lire la série de Fanely Scott (chroniques précédentes ici https://melimelodegwen.fr/linfiltration-1-de-fanely-scott/ et là https://melimelodegwen.fr/linfiltration-tome-2-de-fanely-scott/ ) et j’avoue que j’étais particulièrement impatiente de découvrir ce que l’auteure allait réserver à Hugo et Krista.

Petit rappel, ouvert à tous, même à ceux qui ne connaîtraient par la série. Krista est un agent de la Brigade Anti Criminalité infiltrée dans un groupement radical, les Anars. Ce groupe vit en marge de la société, selon des règles strictes et un système très fermé. Il se livre à des activités illégales, notamment des assassinats ciblés.

Presque insaisissables dans New York dont ils maîtrisent tout l’anonymat comme une arme, inutile de dire qu’il est presque impossible de collecter des informations sur eux, sauf de l’intérieur.

Et c’est ce que Krista est chargée de faire. Par le biais d’Alex, elle intègre peu à peu le groupe, très différent de ce qu’elle attendait. Elle y rencontre des personnages attachants, à commencer par son amie Alex, en poursuivant par Betty, personnage presque maternel et Louis son préparateur physique.

Mais il y a surtout Hugo. Le bras droit de KJ, le chef opérationnel de la plupart des sorties, son pire bourreau, son obsession.

Il y a surtout toutes les découvertes qui rendent l’intrigue bien plus complexe qu’on ne le penserait de prime abord et obligent Kris comme le lecteur à reconsidérer ce qui paraissait comme une certitude.

Et qui m’ont fait plonger dans une histoire haletante, frustrante parfois, souvent sensuelle, prenante toujours.

À partir de là, je suggère à ceux qui ne connaîtraient pas l’histoire de vite commander les tomes de la trilogie mais de détourner les yeux.

 

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ATTENTION RISQUE DE SPOILS

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Le premier tome voyait donc le presque impensable se produire. Non seulement Kris et Hugo laissent enfin leurs différends de côté pour admettre ce qui crève les yeux, qu’il n’y a rien de plus proche de la haine que l’amour, mais on se rend surtout compte que la Brigade n’est pas aussi clean qu’il y paraît et Kris fait les frais de la malhonnêteté de son chef Paul.

Après une parenthèse italienne, trop belle pour durer, le tome 2 m’a émue à de multiples reprises.

Pour les épreuves familiales auxquelles Kris a dû se confronter, pour tout ce qui aurait pu fragiliser son couple, mais aussi pour les réapparitions et les révélations qui ont émaillé ce deuxième volet, jusqu’à l’annonce finale, …

Et nous voici donc dans ce tome 3. Celui des dénouements. Celui des révélations ultimes. Celui des choix et des confrontations.

Autant le dire tout de suite, il tient largement ses promesses.

Il est intense de suspense. En effet, Paul, l’ancien patron de Kris plane toujours, vautour implacable et assoiffé de vengeance au-dessus de la tête de l’ex-agent qui a dû passer un pacte contre-nature. Collaborer avec ses anciens collègues, non seulement pour préserver son immunité, et une sorte de protection sur le groupe, mais surtout pour servir d’appât à Paul et le mettre hors d’état de nuire.

Une solution qu’Hugo ne risque pas d’accepter. C’est donc une nouvelle fois le secret qui risque de séparer les deux époux terribles.

À moins que toutes les mesures prises par la Brigade et le mystérieux « fantôme » qui veille dans l’ombre ne suffisent pas à contrecarrer les plans machiavéliques de celui qui a tout perdu et a tant d’atouts en main pour tout prendre.

Mais le danger n’est pas seulement à l’extérieur. L’évolution de la vie et des aspirations des membres du groupe forcent Hugo, déchiré entre sa loyauté et sa conscience, à prendre position à l’intérieur-même des Anars.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que ni le groupe ni son couple ne traversent sans embûche ce torrent qui déferle sur les Anars et emporte tout dans son sillage. Les engagements anciens, les convictions bien établies, les alliances pérennes.

Ce dernier volume est donc plein d’insécurité et de doutes. Mais à la différence des précédents opus, Kris et Hugo, quoi que leurs décisions puissent parfois laisser penser, sont résolument unis.

Bien sûr, les silences, les responsabilités, les circonstances, les événements, les séparent souvent. Évidemment, leurs tempéraments passionnés se confrontent souvent et trouvent un terrain d’entente passionné.

Mais tous deux ont grandi, mûri. Ils sont capables de regarder en face leurs sentiments, d’admettre leur vulnérabilité sans l’autre. Ils savent que perdre l’autre serait pire que la mort. Ils ont aussi développé une complicité croissante qui m’a beaucoup touchée.

Et surtout, il règne entre eux, désormais, un équilibre, où chacun est capable de s’effacer pour respecter les besoins de l’autre. Où chacun est apte à se dresser comme un rempart pour épauler sa moitié.

Dans cette optique, j’ai vibré d’émotions sur une scène que j’ai trouvée particulièrement réussie où Kris déploie, enfin, toute sa force et toute sa vaillance. C’est ce moment où j’ai trouvé, enfin, qu’elle était vraiment devenue ce qu’elle avait tant combattu au début de la série, une Anar.

Ce qui ne signifie pas qu’elle cautionne tous leurs actes. Je l’ai dit dans les précédentes chroniques, j’ai trouvé que l’auteure maniait très bien la gamme subtile qui compose la partition de Kris. Déçue par son propre système, amoureuse d’Hugo, acceptée dans le groupe malgré sa trahison préliminaire, elle n’embrasse pour autant pas les yeux fermés les objectifs du groupe, et certainement pas les méthodes pour y parvenir.

Pourtant, ce dernier tome, loin de l’éloigner de ses amies « d’avant », la conforte dans la certitude que son foyer se trouve désormais au sein des Anars. Mais quel foyer? Celui de la vie collective, sous la férule de KJ qu’elle peine à suivre aveuglément, mais où la solidarité du groupe est à la fois protection face aux ennemis extérieurs et renfort dans les coups durs?

Celui qu’elle a cru fonder en Italie, avant que New York ne les rappelle?

Celui que forment les anars sud-américains qu’elle rencontre lors d’une escapade qui m’a offert une bouffée d’air pur dans un dernier volume parfois suffoquant de tension.

Et si la leçon de cette aventure avec les Anars, c’est que les règles sont en permanence à réinventer? Que la recherche d’un monde meilleur et plus juste passe d’abord par un monde intérieur apaisé par l’amour et une façon de vivre qui s’adapte. Ou chaque étape de la vie est un défi à relever, non pas pour s’adapter au monde, mais pour adapter celui-ci aux mesures de ses propres aspirations?

C’est ce message que je veux garder de cette aventure que j’ai tant aimé découvrir. C’est lui qui me laisse un peu moins nostalgique en refermant la dernière page. Celui qui m’assure que, main dans la main, entourés de Louis et Léna, d’Alex, Tonio, John, Maxence, Peter, Betty et les autres, Hugo et Kris détiennent les clefs de leur avenir.

Et que celui-ci ne sera certainement pas monotone, mais certainement marqué du sceau de la passion et de la quête d’une plus grande justice.

 

 

 

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